2 - Epilogue

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— Vous êtes sûre, Carter ?
— Oh, vous savez, mon général, moi et la pêche...

Sam Carter sourit en guise d'excuse. Non, elle ne voyait pas l'intérêt d'aller « taquiner le goujon », comme le disait si bien le général O'Neill. Elle comptait profiter de ses permissions à proximité d'un ordinateur, d'une bibliothèque et d'un laboratoire de recherche, et non pas aller s'enterrer dans un trou paumé à des heures de toute civilisation.

— C'est une affaire d'hommes, non ? ajouta-t-elle. Pourquoi vous ne demandez pas plutôt au colonel Mitchell ?
— Pourquoi vous ne demandez pas plutôt au général Landry, mon général ? rétorqua Mitchell du tac au tac. Il adore les excursions dans la nature, lui aussi...

O'Neill fit la moue, visiblement déçu. Il n'avait jamais eu de succès, ni auprès de Daniel, ni auprès de Teal'c, lorsqu'il avait essayé de leur faire partager son hobby, songea Sam. Quant à elle, elle avait toujours réussi à y échapper... jusqu'à présent.

— Bon d'accord, Carter. Je ne vous obligerai pas à pêcher, concéda le général. Mais je vous assure qu'il y a plein d'autres trucs sympas à faire, près de ce lac ! ... Des trucs scientifiques, ajouta-t-il, plein d'espoir. Comme... je ne sais pas... faire un herbier, observer la météo, euh... recenser les arbres. Ou bien... autre chose.
— C'est gentil, mon général, mais j'ai déjà des projets.
— Comme vous voulez, soupira O'Neill en tournant les talons. Tant pis. Une prochaine fois, peut-être...

La scientifique haussa les épaules et revint à son rapport. Sacré Jack ! pensa-t-elle. Puis elle fronça les sourcils. Quelque chose l'embêtait, cependant. Elle réfléchit à l'échange qui venait d'avoir lieu. Voyons... Ah, voilà : elle avait refusé un tête-à-tête de plusieurs jours avec Jack O'Neill, sans personne à plusieurs kilomètres à la ronde et hors de toute contrainte professionnelle ?

Et puis, qu'avait-il voulu dire par « ou autre chose » ?

Elle se leva brusquement.

— Mon général, attendez !

                                                  —————

Mitchell se força à ignorer sa coéquipière lorsqu'elle quitta la pièce à la suite du général O'Neill, mais ne put s'empêcher de sourire une fois qu'il fut seul. Il avait deviné les intentions du général avant même qu'il n'aborde la scientifique blonde... Mais bon sang, une partie de pêche ! Pas la meilleure technique d'approche, de l'avis de Cameron – heureusement que Sam avait fini par comprendre sans qu'il n'ait à lui donner un coup de pouce...

Enfin bref, tout ça n'allait pas faire avancer son rapport. Il grogna. Ah, au diable ces états-majors et leur amour immodéré pour la paperasse ! Et Landry qui attendait un premier compte-rendu avant la fin de la journée...

Le colonel soupira, considéra ses notes éparses et celles que lui avait laissées Sam Carter. Bah, cela suffirait bien pour le général Landry. Efficacité, improvisation, et il avait bien mérité un week-end de détente lui aussi, après tout.

Cameron songea à Adria. Personne ne s'était réellement préoccupé de savoir ce qu'était devenu l'Orici. Le colonel espérait néanmoins que son ardeur conquérante avait été un peu refroidie par sa rencontre avec les pirates de l'Arcadia – en réalité, il s'agissait de la première véritable défaite des Oris face aux humains, mais la véritable question, c'était ce qu'allait faire Adria, à présent : contre-attaquer immédiatement telle une furie vengeresse, ou bien s'octroyer une période d'observation, afin d'évaluer les forces nouvelles de ses adversaires ? Combien de temps mettrait-elle pour s'apercevoir que leurs puissants « alliés » du futur étaient repartis ?

Stargate ArcadiaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant