1 - Chapitre 11

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Une vibration familière se propagea le long de la colonne vertébrale d'Harlock. Les réacteurs avaient démarré et étaient en train de monter en puissance.

Nous décollons ?

Logique. Pour quelle autre raison Emeraldas aurait-elle fait diffuser le poste de manœuvre ? Néanmoins, le capitaine sentait confusément que c'était une mauvaise idée. Et il faisait confiance à ses intuitions, en général.

Il ne lui restait plus qu'à aller voir ce qui se passait... Plus facile à dire qu'à faire. Le docteur Zero avait resserré les sangles qui le maintenaient, et augmenté leur nombre. Il n'avait plus été attaché comme ça depuis la fois où il avait attrapé un virus exotique qui lui donnait des hallucinations.

Le doc va encore me tuer.

Le capitaine s'efforça de dégager ses mains en exerçant un mouvement de va-et-vient sur ses liens. Cela prendrait plus de temps que de tout arracher, mais il s'agissait de s'éclipser en silence. Il doutait que le docteur accepte de le conduire en passerelle, même s'il lui demandait gentiment.

Comme il s'y attendait, les sangles se desserrèrent sans trop d'efforts. Zero avait certes gagné en expérience dans l'immobilisation de ses patients, mais il était toujours soucieux de leur bien-être. Et Harlock avait un palmarès d'évasions d'infirmerie assez conséquent.

Une fois les mains libres, le capitaine détacha rapidement les autres sangles.

Et voilà !

L'obstacle numéro un réglé, il pouvait passer à l'obstacle numéro deux : se mettre debout.

Il avait eu droit à une nouvelle injection d'anesthésiant. Il soupçonnait le docteur de s'arranger pour le maintenir toujours à la limite de l'overdose. D'accord, ça le faisait dormir – un peu – et ça permettait au docteur de souffler quelques minutes, mais là, il avait l'impression d'avoir du coton à la place du cerveau, et il ne sentait plus ses jambes. En plus, il avait des nausées.

Pas très pratique.

Voyons... D'ordinaire, le doc assistait aux décollages depuis le pont d'observation. Il disposait donc d'un peu de temps pour convaincre ses jambes de le soutenir. Il s'assit sur son lit et entreprit de remuer ses orteils.

Ah, bonne nouvelle, l'information passait.

Il s'aperçut avec un temps de retard qu'il était toujours – ou encore, selon le point de vue – branché au système d'assistance. En attendant de retrouver la pleine fonctionnalité de ses jambes, il enleva les uns après les autres les différents tuyaux, ainsi que les électrodes.

Tiens, j'étais sous simulateur cardiaque, aussi ?

Au moins, l'anesthésiant remplissait bien son rôle. La douleur avait disparu, et il ne sentait plus Syssend'har se vider de son sang dans sa nuque.

Il balança les pieds hors du lit et prit un peu d'élan pour se lever.

Okay. Maintenant, faut lâcher le mur.

Finalement, il estima qu'il était plus prudent de garder un point d'appui. S'aidant des parois, il réussit à atteindre la coursive principale, pour l'instant déserte.

Ouf.

Il ne restait plus qu'à atteindre l'ascenseur, sans trop tituber, sans vomir sur le pont et sans perdre connaissance. Et surtout sans croiser le docteur en sens inverse.

L'enfance de l'art.

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