1 - Chapitre 10

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O'Neill s'était éclipsé quelques minutes de la tente d'état-major. Il avait réussi à trouver une ration de café lyophilisé, de l'eau chaude, et la mixture obtenue s'était même révélée buvable.

Il observait l'Arcadia.

Depuis qu'Emeraldas était revenue avec Ba'al, les pirates s'étaient tous retranchés à l'intérieur. Le colonel aurait aimé revoir dans le camp la petite amie de Daniel. Ou le gnome à lunettes.

Il s'inquiétait pour Harlock. Le gamin avait l'air à moitié mort. D'après Teal'c, son symbiote devait être blessé, et une contamination par du sang goa'uld trop importante ne pouvait avoir qu'une issue fatale.

— Vous semblez soucieux, colonel O'Neill, déclara une voix rauque, à peu près à hauteur de son thorax.
— Un ami se trouve dans ce vaisseau. Il est grièvement blessé.

Il se demanda si Harlock considérait cette amitié comme réciproque. « Se lancer des piques » était-il un critère suffisant pour définir un ami ?

D'un autre côté, le colonel considérait également Thor comme un ami sans qu'il soit totalement sûr des sentiments de l'Asgard à son sujet. Un jour ou l'autre, il devrait demander franchement à Thor s'il faisait bien la différence entre « ami » et « animal de compagnie exotique ».

O'Neill regarda l'Asgard dans les yeux.

— Vous ne pouvez pas faire quelque chose pour lui ? poursuivit-il.

Le petit homme gris eut un plissement d'yeux caractéristique. Comme à chaque fois que le colonel lui soumettait une requête inattendue. Bah, s'il le prenait parfois de haut, au moins Thor étudiait-il avec sérieux ses propositions, même les plus saugrenues. Il faisait toujours tout avec sérieux, de toute façon. À croire qu'il n'avait jamais vu une plaisanterie de sa vie.

— Ce vaisseau possède un dispositif de brouillage actif très efficace, répondit Thor après quelques secondes de réflexion. Mes senseurs ne sont pas capables de déterminer avec précision le nombre et la position des formes de vie à l'intérieur. Si vous pensiez à une téléportation, colonel O'Neill, je crains fort que cela ne soit trop... hasardeux.
— Mmm. Tant pis.

O'Neill finit son café d'un trait, puis entreprit de broyer le gobelet en plastique. En fin de compte, ce breuvage ne méritait même pas le nom de café.

— Sinon... À propos de ce que vous avez dit tout à l'heure... reprit-il. Vous êtes bien sûr de ce que vous avancez ?
— Il existe un satellite en orbite géostationnaire au-dessus de la capitale, répondit Thor. Je l'ai réactivé dès mon arrivée. Il envoie vers l'ordinateur de mon vaisseau des photographies à très haute résolution toutes les quatre minutes. Un drone de reconnaissance survolait également la zone à ce moment. Il n'y a aucun doute possible, cependant je peux vous montrer les images si vous désirez une confirmation.
— Je vous remercie, mais Carter s'en occupe déjà.

O'Neill soupira. Il avait pensé que Thor leur apporterait de bonnes nouvelles, comme « j'ai entendu dire que vous aviez des soucis avec votre porte des étoiles, je suis venu la réparer » ou « les Asgards ont décidé que les Goa'ulds sont par trop menaçants, j'ai donc décidé de détruire définitivement Ba'al et sa flotte ».

Mais non. Au lieu de cela, Thor avait tout d'abord annoncé que l'arme de P4X-48C, de conception autochtone modifiée asgard, s'était emballée et devait être détruite, opération qui impliquait forcément la destruction de la planète entière par le feu combiné des trois vaisseaux asgards en orbite.

Et comme si cela ne suffisait pas, il leur avait ensuite appris qu'un scientifique asgard en reconnaissance sur la planète avait été abattu. Bien sûr, les satellites et autres drones asgards ne pouvaient pas fournir une description de son agresseur très précise, même avec leur degré de résolution, mais les éléments que Thor possédait avaient amplement suffi aux membres du SG-C.

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