2 - Chapitre 6

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L'hélicoptère de ravitaillement avait été retardé par la tempête qui faisait rage depuis presque six heures. Les météorologistes de la base s'accordaient pour annoncer que cela ne durerait pas, et la neige n'aurait aucun impact opérationnel, mais cela suffisait à faire râler le général O'Neill.

— Bon sang, je leur avais demandé de me ramener du café ! Hank, comment veux-tu que je sois dans de bonnes conditions pour repousser les Oris si je dois boire ce qui sort de vos distributeurs ?

Le général Landry se contenta d'un grognement inintelligible qui, il l'espérait, devrait suffire. Il savait que Jack ne se plaignait que pour la forme : ce qui importait, c'était le moment où il allait passer à l'action et qui, semblait-il, tardait un peu. En attendant, Jack usait sans vergogne de son grade et de sa notoriété pour terroriser le personnel de la base.

— Eh, jeune homme ! Apporte-moi un café, pas de la lavasse !
— Oui, monsieur !

Landry sourit lorsque le soldat partit au pas de course.

— Tu exagères, Jack...
— Allons donc. Avant ce soir, il aura raconté à tout le monde qu'il a eu la chance de me parler.

Le sourire de Landry s'élargit. Le pire, c'était qu'O'Neill avait raison. Hormis quelques officiers détachés de Cheyenne Mountain, la plupart des soldats qui avaient été affectés à la base SG de l'Antarctique étaient de jeunes recrues ; les autres provenaient de bases « normales » de l'Air Force. Pour tous, le général O'Neill faisait partie de la légende du programme « Stargate ».

— Plus sérieusement, Jack, reprit Landry, d'après nos estimations, la flotte ori devrait entrer dans notre système solaire d'ici les douze prochaines heures.
— On n'a rien de plus précis ?
— Tout dépend du nombre de bonds hyperspatiaux qu'ils ont faits – enfin, c'est ce qu'affirme Lee. Selon lui, si Adria est pressée, elle pourrait arriver dès maintenant.
— Si vite ?
— Yep. Je viens d'appeler le président et nous sommes passés en alerte maximale. Sur toutes les bases. Pour l'instant, seules Cheyenne Mountain et la zone 51 savent qu'il ne s'agit pas d'un exercice, mais...

Landry ne termina pas sa phrase – c'était inutile. Jack et lui avaient épluché toutes les possibilités depuis qu'ils avaient appris la menace, mais les renforts faisaient cruellement défaut. Le général se demanda si les quelques chasseurs modifiés qu'ils possédaient pourraient faire illusion.

Hmm. La véritable question était combien de temps ils pourraient faire illusion, en fait.

Jack était encore en train de se plaindre – sa façon à lui d'évacuer le stress.

— Nom d'un chien, il fait glacial. Ils ne peuvent pas pousser le chauffage ?
— C'est une base polaire, Jack...

Landry entraîna son ami vers la salle de contrôle. Des moniteurs supplémentaires y avaient été installés et relayaient toutes les informations dont disposait le SG-C sur les Oris – autant dire pas grand-chose. Mais l'armée avait lancé récemment de nouveaux satellites d'observation expérimentaux (les prémisses d'un dispositif de surveillance s'étendant jusqu'à Jupiter) dont le système de transmission de données était dérivé d'une technologie goa'uld et permettait un traitement presque en temps réel.

« Au moins, nous serons avertis de leur arrivée », pensa Landry.

Cela leur donnerait un sursis de seulement quelques minutes, mais c'était toujours ça de pris...

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L'espace autour de P4X-48C était vide. Il n'y avait plus aucune trace des Oris lorsque l'Arcadia se matérialisa à proximité de la déchirure spatio-temporelle. Enfin presque.

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