1 - Chapitre 6

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La patrouille passa devant l'amas rocheux sans remarquer l'anfractuosité dissimulée par la végétation. Un renfoncement suffisamment grand pour abriter un homme.

Teal'c s'extirpa prudemment de son abri. La voie était libre. Prenant soin de rester le plus possible dans les zones d'ombres du sous-bois, il courut dans la direction d'où venait la patrouille.

Il avait perdu trop de temps. Blessé et poursuivi par un groupe de Jaffas, il n'avait pas pu retrouver O'Neill et les autres lorsqu'ils avaient été attaqués. Il n'avait eu d'autre choix que de s'éloigner autant qu'il pouvait de la porte des étoiles. Ses poursuivants n'avaient abandonné que lorsque, acculé, il s'était volontairement jeté dans les flots bouillonnants d'un torrent. Il avait manqué de peu la noyade.

Il s'arrêta juste avant d'être en vue du ha'tak de Ba'al et rejoignit en rampant un point d'observation légèrement en surplomb de l'entrée. Il avait déjà passé là plusieurs heures à observer le va-et-vient des patrouilles.

Il savait qu'il avait peu de chances de réussir à passer inaperçu une fois qu'il serait entré dans la forteresse, mais il lui était inconcevable de ne pas tenter de secourir ses amis.

Il attendit, guettant le moment propice.

                                                  —————

— Hého ? Il y a quelqu'un ?
— C'est inutile, mon colonel, vous voyez bien que c'est désert... Et les parois sont insonorisées, ajouta Carter alors que le colonel, frustré, donnait des coups de poings rageurs dans les murs.
— Je veux parler au responsable ! s'obstina O'Neill. J'aurais des réclamations à faire au sujet du service d'étage... Aïeuh !

Il s'était approché trop près de la porte de la cellule et venait de prendre une décharge. La grille était renforcée d'un champ de force, rendant impossible toute tentative de forcer la serrure.

— Mon colonel ? s'inquiéta Carter.

O'Neill massa sa main engourdie par le choc pour tenter de rétablir la circulation sanguine.

— Ça va, répondit-il, bougon. Je...

Le bourdonnement caractéristique d'un tir de zat, suivi du bruit sourd d'un corps qui tombe au sol, l'interrompit.

Teal'c franchit la porte d'un bond, prêt à tirer.

— Teal'c ! s'écria O'Neill. Vous ne pouvez pas savoir à quel point je suis content de vous voir !
— Colonel O'Neill, major Carter, je suis moi aussi heureux de vous voir sains et saufs, répondit Teal'c.

D'un coup bien ajusté, le Jaffa fit sauter la serrure.

— Ne traînons pas, ajouta-t-il.
— Vous avez mis le temps pour venir, le taquina O'Neill.
— J'ai eu quelques difficultés à semer mes poursuivants, répondit Teal'c sans sourciller.
— Et pour entrer ici ?

Teal'c se renfrogna.

— Il n'y a presque pas de patrouilles... Et à part le garde à l'entrée des cellules, je n'ai croisé personne à l'intérieur.

O'Neill attrapa deux zats sur un râtelier, et en tendit un à Carter. Teal'c les entraîna au pas de course dans le dédale de couloirs, prenant à peine le temps de s'arrêter à chaque intersection pour vérifier que la voie était libre.

À bout de souffle, Carter stoppa alors qu'ils traversaient un vaste entrepôt vide.

— Est-ce qu'on ne pourrait pas ralentir un peu ? demanda-t-elle. Je crois... que je n'ai pas totalement récupéré de l'interrogatoire de Ba'al.
— Il faut sortir d'ici le plus vite possible, déclara Teal'c. Nous ne sommes pas en sécurité. J'ai un mauvais pressentiment.
— Vous avez raison, c'est trop calme, renchérit O'Neill. Je n'aime pas ça.
— Et Harlock ? fit Carter. Vous comptez le laisser ici ?

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