1 - Chapitre 7

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Harlock épousseta distraitement la poussière qui s'était déposée sur ses épaules.

— Eh bien ? fit-il. Qu'en pensez-vous ?
— C'est une jolie couleur, mais ce n'est pas très destructeur, non ? répondit O'Neill.

Il jeta un coup d'œil au centre de la carrière. Tout était encore en place, intact. Les seuls effets notables avaient été le flash initial, aussitôt suivi d'une onde de choc de faible amplitude qui avait néanmoins soulevé la poussière alentours.

— Je pense que nous n'avons assisté qu'au premier niveau de la réaction, mon colonel, intervint Carter. J'ai remarqué qu'il y a un temps de latence entre le moment où la roche réagit et celui du flash.
— Euh... Oui, et alors ? demanda O'Neill.
— Alors, continua Carter, c'est exactement ce qui est arrivé à notre porte des étoiles. L'énergie s'accumule à l'intérieur comme dans un condensateur, pour être brusquement libérée lorsqu'il y a saturation.
— Soit, fit le colonel. Lorsque le réservoir est plein, on obtient un éclair. Bleu. Et c'est tout. Pas vraiment impressionnant.
— Je ne crois pas, mon colonel, reprit Carter. Je crois qu'on peut continuer à injecter de l'énergie dans le réseau de filaments pour augmenter la puissance de la réponse... N'est-ce pas ? demanda-t-elle à Harlock.
— Il semblerait.

O'Neill médita un instant ces derniers mots. Même la simple intensité lumineuse de la réaction pourrait avoir un effet dévastateur si elle avait lieu au beau milieu d'une armée jaffa, pour ne prendre que cet exemple.

Et il essaya également d'imaginer un éclair plus lumineux. C'était difficile, en fait.

— Avez-vous tenté d'obtenir une réaction plus puissante ? demanda Teal'c.
— Non. Je me suis arrêté là dans le stade des expérimentations. Cela me suffit.
— Ah ?
— J'ai vu tout ce que je voulais. Et je connais déjà les effets à long terme de cette chose...
— À long terme comment ? fit O'Neill.
— Neuf siècles, colonel.

Le regard d'Harlock se perdit dans le vague. Il ne fallait pas oublier que le gamin possédait une bonne visibilité sur leur futur, songea O'Neill.

Le bruit d'un bâtiment qui s'effondrait se répercuta dans l'ancienne carrière.

— On dirait que vos effets à long terme sont plus rapides que prévus, déclara O'Neill.
— Je ne crois pas que ce soit lié... Une coïncidence...

Harlock observa pensivement le panache de fumée qui s'élevait des ruines.

— Dans ce cas, c'est la cavalerie qui arrive, fit O'Neill.
— Cela ne ressemble pas au général Hammond de s'annoncer de cette manière, rétorqua Carter. Peut-être une rébellion locale.
— Il n'y a pas suffisamment de rebelles dans les rangs de l'armée de Ba'al pour provoquer ça, déclara Harlock en fixant Mel'tek.
— Je vais sur le champ voir de quoi il s'agit, seigneur Syssend'har, répondit celui-ci, vexé.

Mel'tek s'éloigna aussitôt à grands pas en direction de l'ancienne ville. Harlock le suivit du regard, un léger sourire aux lèvres.

— C'est tout de même bizarre, cette fumée, dit O'Neill. Ça a l'air artificiel...
— Oh. Vous trouvez ? répondit Harlock d'un ton sarcastique.

Le jeune homme eut un geste désinvolte, mais n'ajouta rien.

— Il y a quelque chose que nous ignorons dont vous voudriez nous faire part ? demanda le colonel.
— Non, pas que je sache.

O'Neill se planta devant Harlock.

— D'accord, insista O'Neill. C'est vous qui avez manigancé tout ça ?
— Non... Inutile de me regarder avec cet air de reproche, protesta Harlock. Ça ne vient pas de moi... Mais cette fumée... a une couleur intéressante.

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