2 - Chapitre 9

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— Cesse donc de t'agiter ! Tu me donnes le tournis !

Avec un soupir excédé, Morgane abandonna sa recherche d'éventuels points faibles de la cellule dans laquelle elle avait été enfermée et se planta devant son interlocutrice.

— Et toi, comment oses-tu rester à ne rien faire ? rétorqua-t-elle d'un ton rageur.

Emeraldas se contenta d'un sourire dédaigneux.

— Je n'ai pas besoin de tourner en rond pour réfléchir, répondit la pirate rousse. Il n'y a qu'une sortie – elle désigna la porte – ici. Gardée par une escouade de Jaffas. Ils nous ouvriront quand ce sera fini.
— Ils nous ouvriront ? Nom de... comment peux-tu croire ça ?
— Pourquoi pas ?

Morgane eut une moue dégoûtée.

— Bon sang, ce Ba'al suinte la fourberie par tous les pores de sa peau. Je ne comprends pas que tu puisses cautionner un type comme lui.

La pirate rousse ne répondit rien mais ne se départit pas de son sourire moqueur.

— Qu'est-ce qu'il t'a fait ? reprit Morgane. Il a essayé le coup du serpent avec toi ?

Toujours pas de réponse. Après quelques instants de réflexion, Morgane reconsidéra sa dernière question et l'éventualité que cette hypothèse se révèle exacte. Elle se remémora la sensation fugace qu'elle avait éprouvée lorsque le symbiote goa'uld s'était introduit dans sa nuque. Le serpent était sentient – un esprit fort, qui avait tenté de prendre le contrôle du sien... du moins jusqu'à ce qu'il se rende compte que son pouvoir régénérant ne valait rien face aux toxines qui parcouraient le sang de la néo-humaine.

Cela n'avait duré que quelques secondes, mais, quelle qu'ait pu être son assurance devant Ba'al par la suite, Morgane devait admettre que le combat mental avait été intense. Aurait-elle résisté longtemps si son organisme ne s'était pas chargé d'éliminer l'intrus ?

Et surtout, Emeraldas aurait-elle été capable de résister à un traitement similaire ?

— Ça t'arrangerait d'être en train de parler à quelqu'un d'autre que moi ? ricana Emeraldas comme si elle suivait en direct le cheminement des pensées de sa compagne de cellule.

Morgane la fixa sans mot dire. Quelle était la probabilité que Ba'al réserve le même sort à toutes ses prisonnières, et qu'elle se trouve face à un Goa'uld en ce moment même ?

Bah, l'un dans l'autre, ça ne changeait rien.

— Je me fiche que tu sois « habitée » ou non, répondit-elle sèchement. Qu'est-ce que tu crois ? Que tout à coup je me préoccupe de ta petite personne ?
— Mmm, non. T'as toujours été versatile, mais jamais à ce point.

Emeraldas s'adossa au mur et croisa nonchalamment les mains derrière la nuque.

— Enfin, je note tout de même que tu n'essaies plus de me tuer, remarqua-t-elle avec un soupir ennuyé.
— Ça te manque ? Ce n'est que partie remise !

Morgane secoua la tête.

— Dès que tout ce bordel est terminé, marmonna-t-elle.

La néo-humaine reprit son examen minutieux de la cellule sans plus se soucier d'Emeraldas.

Pas de fenêtre. Une seule porte. Un champ de force. Mouais. Force était de reconnaître que la pirate rousse avait raison. Elle ne possédait pas le matériel nécessaire pour percer le mur ; il ne restait donc qu'une sortie possible : la porte. Et il faudrait qu'on lui ouvre depuis l'extérieur.

Avec un grognement de frustration, Morgane revint s'asseoir face à Emeraldas.

— Satisfaite ? lui demanda celle-ci.
— Mrf. T'es consciente que plus on perd de temps ici et plus le continuum de notre univers se fragilise ?
— Si tu le dis. Ça ne m'intéresse pas.
— Logique, répliqua froidement Morgane. Vous les pirates ne vous souciez guère du sort des autres.

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