2 - Chapitre 5

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L'odeur fut la première chose qui les accueillit à la sortie du tube d'abordage. Une odeur de sang.

Ils étaient entrés dans la station par un sas secondaire, deux ponts sous la salle de contrôle – le plus près possible, en fait. Harlock aurait préféré arriver directement dans la salle de contrôle, mais Shark n'appréciait pas trop qu'on perce des trous n'importe où dans sa station.

Il y avait généralement quelques techs à cet endroit.

... Ils étaient toujours là.

— Oh, merde ! C'est quoi ce... massacre ?

Une poignée d'impacts de laser constellaient les murs, un cadavre vêtu d'une armure curieusement médiévale gisait en travers de la coursive, mais les échanges de tirs n'étaient pas la cause de sa mort. Le soldat comme les techs étaient figés dans des positions grotesques, le visage convulsé. Un filet de sang avait coulé de leur nez et de leurs yeux.

Harlock s'approcha du cadavre le plus proche, mais le colonel Mitchell le retint par le bras.

— Virus, expliqua-t-il.
— Qu'en savez-vous ?
— Celui-là fait partie de l'armée ori, fit le colonel en désignant le corps du soldat. Les prieurs ne se soucient guère des pertes dans leur propre camp et l'attaque bactériologique est une de leurs tactiques lorsqu'ils rencontrent trop de résistance... Pour l'exemple.
— Pour l'exemple ? Et une fois morts, les peuples se convertissent plus facilement à une quelconque religion obscurantiste ?
— La peur est le principal vecteur de leur croisade, renchérit Teal'c.

Mitchell avait absolument tenu à ce qu'il les accompagne – « il sera utile en cas de coup dur », avait-il insisté.

— Je ne suis pas impressionné par les armes biologiques, répondit Harlock en retournant le cadavre du tech du bout de sa botte. C'est bon pour les lâches... marmonna-t-il.
— Je ne le toucherais pas, si j'étais vous, reprit Mitchell. Pas avant de savoir ce qui l'a tué exactement.

Le tech avait les yeux exorbités, la bouche remplie de sang et ses mains étaient crispées contre sa gorge, comme s'il avait étouffé. Les petits vaisseaux sanguins à fleur de peau avaient éclaté... ce devait être dans le même état à l'intérieur. Quelle que soit la cause de la mort, ça n'avait pas été agréable.

— S'il s'agit d'un virus, le mal est fait, trancha Harlock. Nous ne sommes pas protégés. Il ne reste qu'à espérer qu'il ne soit plus dans l'air ambiant... ou qu'il ne soit pas trop foudroyant.

Il fit signe à un des pirates derrière lui.

— Toi, tu restes ici, ordonna-t-il sans se soucier de l'expression du gars à la perspective de rester seul avec les cadavres. Préviens le doc afin qu'il établisse une zone de quarantaine pour notre retour.

Pendant ce temps, il réfléchirait aux moyens de contourner l'examen médical et le passage obligé par l'infirmerie.

Et s'il croisait un de ces « prieurs », il lui ferait passer l'envie de jouer avec des virus contagieux...

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— C'est bizarre... Le générateur warp est soumis à d'importantes fluctuations d'intensité...
— Nous sommes en bordure d'une zone instable, répondit Kei, nous rencontrons toujours ce phénomène lorsqu'on s'arrime ici.
— Je sais, miss, mais jamais à cette échelle, rétorqua le navigateur. Tous les détecteurs s'affolent.

Kei échangea un regard interrogatif avec Yattaran. Cela relevait davantage de son domaine, là... Le second se contenta de hausser les épaules et continua de faire rouler son modèle réduit de char d'avant en arrière sur l'accoudoir de son fauteuil. Okay...

Stargate ArcadiaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant