— Bienvenue à la maison tout le monde !
On est le vingt-cinq au matin, Daisy et moi sommes réveillés depuis des heures maintenant — elle a passé la soirée chez moi, évitant sa grand-mère piquante, à papoter dans le noir de ma chambre. On ne va pas beaucoup assumer ce soir, quand il faudra veiller un peu plus tard avec les autres. Mais tant pis, ça valait vraiment le coup. On en avait tous les deux besoin.
Kat et Harold passent les premiers, en me frappant la main d'un higt five, comme on a l'habitude. Sheridan semble encore dans le coaltar, les yeux dans le vide et rate mes doigts d'une vingtaine de centimètres. Et pour finir ce petit défilé, il y a Coby qui hésite carrément à s'approcher, son sac pour cette nuit tout contre lui. Ça me saute immédiatement au visage et je fais tout pour détendre l'atmosphère.
— Je ne vais pas te manger parce que je sais qu'on a de la raclette ce soir. Faut que je garde de la place.
Je ris un peu pour habiter ma blague, mais ça ne fonctionne pas du tout. Sur le pas de la porte, mon ami tremble toujours comme une feuille, alors qu'il n'a jamais été frileux et qu'il ne fait même pas froid dehors.
— Écoute, si tu veux, on en discute. Mais pitié, entre, mes parents ne chauffent pas l'extérieur.
Il me contourne complètement et va se placer non loin des autres, retirant ses chaussures et évitant parfaitement mon regard. Je lève les yeux au ciel, parce que je ne suis pas un monstre qui va le découper en morceau et le cuir en brochette. Mais dans sa tête, mon image a changé. Et Coby déteste le changement. De plus, il ose le montrer, que ça fasse du mal ou non, ce qui est assez égoïste et violent comme façon de faire. J'ai décidé de ne pas m'en formaliser parce que je sais que les autres sont avec moi et qu'ils m'acceptent tel que je suis. Si nous avions été seuls, ça aurait été différent, c'est certain.
— Allez vous installer dans le salon, mettez-vous à l'aise, j'ai sorti tous les matelas de la maison pour que vous puissiez vous sentir à l'aise sur le sol. Je vous amène des chocolats chauds de la recette de ma mère.
Je m'éloigne vers la cuisine pour réchauffer ce que nous avons déjà préparé avec Daisy. Un coup à la casserole, des mini guimauves et un peu de miel pour rehausser le tout, tout comme de la chantilly et des amandes grillées et effilées. Je suis certain de faire délier la langue de Coby avec tout ça, qu'il redevienne rapidement l'un de mes meilleurs amis.
— Besoin d'aide Valentin ?
Je me retourne vivement à l'intonation de la voix, assez grave. Sheridan est appuyé sur le mur, juste à côté de la porte. Il sourit, ce qui est rare.
— Tu sais, ce n'est pas grâce à toi que je l'ai deviné, pour Curtis. C'est grâce à lui, de son comportement. Je trouvais que ça se voyait comme le nez au milieu de la figure qu'il se passait un truc.
Je hausse les épaules et crache presque, pas dupe.
— T'as dû te gourer de gars alors. Y a pas plus secret que lui.
— Ça, c'est ce qu'il veut faire croire. Mais quand il est chez lui et qu'il est sur son téléphone, à parler avec toi, enfin, je suppose, il sourit vraiment. Sa sœur m'a dit qu'elle ne l'avait jamais vu dans un état pareil. Alors, elle en a vite déduit qu'il avait une copine et qu'il ne voulait pas le dire, pour garder une certaine forme d'intimité. Et un jour, alors qu'on allait en ville parce que madame avait oublié de s'acheter un bouquin pour les cours, je l'ai entendu prononcer ton nom depuis sa chambre. J'ai fait le rapprochement assez rapidement, mais en même temps, c'était vraiment facile.
Je me retourne avec ma grosse casserole en main et entreprends de verser le liquide dans les tasses qui sont prévues à cet effet. Le brun me les tient pour plus de sureté.
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Ciel de couleurs
Teen FictionBleu, rouge, vert, jaune ou violet, toutes les couleurs conviennent à Valentin, tant qu'elles ne sont pas grises et ternes. Mais lorsque les sentiments s'en mêlent, le tout fait un sacré mélange. Comme un arc-en-ciel. Spin-off de Ciel d'été