Chapitre 2

76.7K 7.2K 617
                                    



Lorsque son prénom franchit le barrage de ses lèvres dures, Meredyce songea à se reculer. Mais au lieu de faire parler la prudence, elle releva les yeux tout simplement. Il était d'une beauté fascinante. Jamais au grand jamais elle n'avait vu un homme aussi beau, émanant de lui une puissance si imposante qu'elle n'osait plus bouger. Il fallait qu'elle le dévisage pour tenter de savoir si c'était lui l'homme qui l'avait caché cette nuit-là. Seulement, quelque chose l'empêchait d'explorer son visage plus longtemps. Son regard. Il était menaçant, résolu...comme s'il l'avait déjà possédée. Les joues enflammées, Meredyce songea à partir avant qu'il prenne la parole.

- Pourquoi poser un article sur ce thème sordide ? Demanda-t-il de sa voix grave.

- C'est un sujet qui peut intéresser, dit-elle en relevant les yeux.

Meredyce sentit une odeur étrangement musquée embaumer la cellule. Son ventre se contracta lorsqu'il enroula ses doigts autour des barreaux.

- Intéresser qui ? Murmura-t-il en dardant sur elle un regard intense comme s'il cherchait à fouiller en elle ; La vie d'un prisonnier n'intéresse personne sauf les journalistes qui tentent depuis trois ans d'obtenir une interview.

Il se redressa de toute sa hauteur, narines frémissantes.

- Laissez-moi deviner...vous avez été payé pour venir ici...seule ?

Meredyce frissonna quand il s'approcha plus près des barreaux.

- No...non je vous assure, bafouilla-t-elle en soutenant son regard ; Je peux vous promettre que je ne suis pas ici pour vous piéger.

Pendant un long moment il demeura silencieux tout en l'examinant de la tête aux pieds. Elle avait l'impression d'être une proie pour ce prédateur au regard diabolique. En se laissant surprendre à le regarder, elle rougit de plus belle en se mordant la lèvre pour s'empêcher de lui crier la vérité. Sa main...était celle qu'elle avait vu près d'elle. Meredyce se souvenait parfaitement de cet paume renverser et de la stature imposante de cet homme qui se tenait là, enfermé comme un animal.

- Si jamais j'apprend que vous m'avez menti...

La menace n'avait pas besoin d'être expliquée, Meredyce agita simplement sa tête en déglutissant. Elle se racla la gorge avant de commencer.

- Comment sont vos conditions de vie ? Êtes-vous bien traité ?

Derrière la pénombre qui se filtrait sur son visage Meredyce le vit sourire...cruellement.

- Comme un animal, murmura-t-il en rivant ses yeux sur sa bouche ; Cela vous convient comme réponse mademoiselle Farella ?

Meredyce ignora délibérément sa pointe de mépris et se mit à écrire tout et n'importe quoi sur son cahier.

- Pensez-vous que...l'établissement devrait améliorer certaines choses ?

Son questionnaire était si tordu que lui-même s'en amusait. Ouvertement il se moqua d'elle. Quand ses dents blanches lui apparurent Meredyce avala péniblement sa salive. Ses mains devinrent subitement moites.

- Votre questionnaire est le pire qu'il m'est donné d'entendre mademoiselle, commenta-t-il en s'éloignant pour s'allonger avec nonchalance sur le matelas étroit.

Les joues rouges de confusions, elle profita qu'il se soit éloigné pour le regarder. Le lit était si petit que même ses épaules dépassaient sur les côtés. Quant à ses larges jambes...

Meredyce secoua de la tête pour se reprendre.

- Je débute, murmura-t-elle en penchant la tête pour l'observer à travers les barreaux ; En réalité je vous ai choisi parce que...

Pour l'honneur de Klaus Kreighton ( Dangereuse obsession )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant