Chapitre 50

64.7K 5.9K 220
                                    



Dépassé par un flux d'émotions, Klaus rangea les derniers dossiers dans un carton tandis que les commérages allaient bon train depuis des heures sur son départ. Entendre la voilà de Meredyce se fissurer au fil de leur conversation lui avait brisé le cœur. Il regrettait sa décision. Amèrement. Retranché dans la colère depuis l'adolescence, Klaus faisait maintenant face à des émotions puissantes. Partir vivre en Italie avait été la décision la plus facile qu'il avait eu à prendre dans toute sa triste vie. Il voyait dans ce nouveau départ, l'accomplissement qu'il attendait depuis des années. Meredyce n'était pas seulement la femme qui avait réussi à atteindre son cœur. Elle était celle qui avait su voir en lui...dans les profondeurs de son âme pourtant si noire. Il rire s'échappa de sa gorge en songeant à son père. Devait-il le remercier de l'avoir éloigné de lui ? Qu'aurait été sa vie à ses côtés ? Serait-il devenu un monstre arrogant ?

Arraché de ses pensées par l'entrée timide de son nouveau PDG, Klaus força un sourire de circonstances.

Confier les commandes de son entreprise à Charles Spenser avait été un choix très difficile. Mais avec lui, il était sûr d'une chose :

Il n'essayerait pas de le doubler.

- Voici vos nouveaux quartiers Charles.

Ce dernier sortit un mouchoir de sa poche pour se tamponner le front.

- Mon dieu mon...sieur Kreighton je ne sais pas quoi dire, bafouilla Charles.

- Vous n'avez rien à dire, seulement piloter les manettes centrales pendant que je m'occupe du reste, expliqua Klaus en fermant le carton.

En effet, Klaus avait décidé de bâtir un deuxième point d'ancrage en Italie et diriger les deux boîtes de Palerme. Cela lui permettra d'être au plus proche de Meredyce et de lui offrir ce dont elle rêvait depuis si longtemps. Il se souvenait encore de son visage éteint lorsqu'ils avaient dû quitter Palerme. De plus, il serait au plus proche de Tara...

Dio...Tara...

Il n'avait toujours pas pris sa décision sur ce voyage et n'arrivait pas à l'imaginer dehors, dans un pays qu'elle ne connaissait pas. Se passant une main sur le visage il exhala un soupir tremblant.

Meredyce était convaincue qu'il pourrait faire des miracles mais Klaus était septique. Plusieurs traitements psychologiques avaient été testé sur Tara sans aucun succès. Qui pouvait dire avec certitude que ce voyage serait la thérapie idéale pour elle ?

Jurant à mi-voix il s'efforça de garder une expression impassible.

- Je veux être en contact avec vous chaque fois que vous aurez des décisions à prendre, exigea-t-il en reprenant un ton implacable.

- Bien-sûr, je veillerais que chaque décision soit prise avec votre accord.

Satisfait, Klaus inclina sa tête.

- Je vous laisse dans les mains, des années de travail et de persévérance, ajouta-t-il en s'approchant de lui ; Vous avez mon entière confiance et vous êtes le dernier à qui je l'accorde.

Klaus lui tendit la main.

- Faites-en bon usage Monsieur Spenser.

Pour sceller leur passation de pouvoir, ils se serrèrent la main d'une poigne ferme et déterminée.

Avec une extrême lenteur, Klaus leva le menton, mâchoires serrées lorsque Tyler, entra dans son bureau, le front en sueur.

- Je peux savoir ce que c'est cette histoire ? Tu pars ?

Pour l'honneur de Klaus Kreighton ( Dangereuse obsession )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant