Chapitre 11

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Meredyce s'empressa d'enfermer dans son placard les dizaines de ballons qu'elle venait d'acheter par pure bonté...aie ! Elle poussa les portes avec ses fesses lorsque Betty débarqua comme chaque matin avec un café tout chaud. Évidemment, Meredyce avait fini par comprendre ces derniers jours qu'elle était une piètre menteuse.

- Je peux savoir ce que tu caches ? Demanda-t-elle en plissant des yeux tout en pointant le placard du menton.

Meredyce allait craquer dans peu de temps. Betty croisa ses bras, tapant du pied par terre. Alors elle grimaça en préparant sa défense. Elle s'écarta du placard, et de là, les ballons de baudruche quittèrent le placard.

- Meredyce ! S'exclama Betty en exigeant une explication.

- Elle vendait ses ballons sur le trottoir ! Mais personne n'en voulait ! Elle louchait !

Elle rattrapa l'un des ballons par la ficelle et fit la moue.

- Elle m'a fait de la peine.

- Ce n'est pas parce qu'elle louche qu'il faut lui acheter tous ses ballons ! Gronda-t-elle en esquivant l'un d'entre eux ; Meredyce, tu ne peux pas continuer à vouloir sauver la planète entière !

Betty avait raison. Cependant, elle n'arrivait pas à contrôler ce besoin de tendre la main aux malheureux.

- Dieu me le rendra, déclara-t-elle avec force.

- Sans doute mais je doute que ton banquier est la même philosophie.

Elle grimaça pour toute réponse.

- Je veux faire du bien autour de moi, est-ce un crime ?

- Non...seulement il y a d'autre moyen d'aider les gens sans pour autant donner ton argent, de l'argent que tu n'as pas.

- Je déteste ta philosophie, marmonna-t-elle en récupérant les ballons par les ficelles.

Elle but son café d'un trait. En réalité lorsqu'elle s'était précipitée dans la rue pour acheter ces ballons, Meredyce avait été poussé par la bonheur d'avoir pu passer une nuit sans faire un seul cauchemar. Euphorique, elle prit les ballons pour les emporter avec elle.

- Et maintenant ? Comment tu vas t'en débarrasser ?

- Je vais les distribuer gratuitement ! Dit-elle en empruntant le trottoir d'en face.

Et c'est ce qu'elle fit avec joie. Chaque enfant qu'elle croisait reçut un ballon. Cela lui fut suffisant pour égayer sa journée.

- Bon, on se retrouve plus tard, lança Betty en partant dans une direction opposée.

Meredyce resta alors plantée là, réalisant subitement que cette joie qu'elle avait ressentie avait disparue. Ce fut éphémère. Le bonheur ne durait jamais longtemps, songea-t-elle tristement en regardant le dernier enfant disparaître avec son ballon. En fait, elle cherchait désespérément à combler ce vide immense dans son cœur.

On était samedi. Aujourd'hui Meredyce partait au ravang coffee, pour y travailler. En plus de son travail à la bibliothèque, Meredyce était serveuse dans ce café depuis trois semaines. Ce n'était pas le job idéal mais elle se disait qu'il y avait pire dans le monde.

- Meredyce ?

Jason vint l'embrasser sur la joue en la prenant de court. Elle ne s'attendait pas à le voir débarquer ici et encore moins sur son lieu de travail.

- Jason, dit-elle surprise, que fais-tu ici ? Demanda-t-elle en nouant son tablier avec empressement.

- Je voulais t'inviter au cinéma ce soir tu es libre ?

Pour l'honneur de Klaus Kreighton ( Dangereuse obsession )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant