L'estomac noué, après avoir passé une nuit chargée de rêves dans lesquelles monsieur Kreighton apparaissaient comme un démon sorti des ténèbres, Meredyce se tenait devant l'antre gigantesque qui appartenait à cet homme redoutable. Pourquoi diable avait-elle accepté de le rejoindre ici ? Se demanda-t-elle en secouant de la tête. Quelle idiote !
Une Ferrari noire s'arrêta à sa hauteur. Elle ne pouvait plus faire marche-arrière. C'était trop tard. Vêtu d'un jean bleu et d'un tee-shirt noir, Klaus Kreighton quitta son véhicule avec un sourire satisfait aux lèvres. Son cœur manqua de s'arrêter devant cette armoire à glace tout en muscles. Ses biceps étaient incroyablement larges, son tee-shirt épousait sa carrure impeccable et sans défaut. Son tatouage....oh mon dieu...
Meredyce se retourna pour lui échapper. Quelle absurde tentative désespérée !
- Trésoro...il est trop tard pour fuir....lança-t-il en la rattrapant par le bras pour l'obliger à se retourner.
- Je...ne sais pas ce qui m'a pris de venir ! S'exclama-t-elle en dévisageant son torse à quelques centimètres de ses yeux.
- Je dirais que c'est le goût du risque, déduit Klaus avec gravité en lui saisissant le menton pour qu'elle le regard.
- Donc...vous admettez être dangereux ?
- Je n'ai jamais dit que je ne l'étais pas Meredyce, répliqua-t-il en dévisageant ses yeux.
- Raison de plus pour partir pendant qu'il est encore temps, rétorqua-t-elle en relevant les yeux.
Le contact de leurs yeux dura de longues secondes avant qu'il lui réponde ;
- Trop tard Meredyce, et puis si vous êtes ici c'est qu'au plus profond de vous, vous aviez envie de venir.
Pas faux. Meredyce avait suivi cette petite voix dangereuse qui lui soufflait l'inverse de sa raison. Mais qui des deux personnalités de l'homme l'attirait dangereusement ?
La bête qui ne demandait qu'à sortir ou l'homme qui parfois, sans le vouloir, se révélait doux et souffrant d'un mal intérieur qui semblait être à l'origine de son comportement casanier.
- Venez Meredyce, ordonna-t-il en lui prenant le coude, vous n'avez rien à craindre de moi.
Justement si ! Elle avait tout à craindre de lui ! Et pourtant elle le suivit.
- Il n'y a personne ! S'étonna-t-elle en remarquant le hall immense et vide.
- On est dimanche, lui rappela-t-il en marchant jusqu'au ascenseur ; J'ai peut-être l'air d'un tyran, je donne quand même les week-end à mes employés.
Meredyce s'arrêta alors de le suivre. Ce qui suffit à l'irriter.
- Alors pourquoi me faire venir ici ?
- Si vous acceptez mon offre, vous commencerez demain, expliqua-t-il en retenant les portes de ascenseur.
Curieuse jusqu'à s'en mordre la langue, Meredyce le suivit alors dans l'ascenseur en remontant la lanière de son sac. Si son père la voyait il lui donnerait la correction du siècle. Son esprit fermé sur les hommes lui manquait terriblement. Déjà petite, alors qu'elle tenait sa première poupée dans sa main, son père n'avait pas manqué de lui rappeler qu'elle devait toujours garder les pieds sur terre au risque que la chute soit douloureuse. Klaus Kreighton était l'homme le plus impitoyable qui soit. Le profil idéal pour confirmer les mises en gardes répétées de son père jusqu'à ce triste soir. Elle avait l'impression d'y être encore. Avec sa poupée dans sa main, son père avançait jusqu'à elle, les yeux écarquillés en la découvrant caché dans coffre à jouets pour atténuer ses bruits provenant de la chambre à coucher. Et son père qui s'avance dans cette chambre pour y trouver sa femme au-dessus d'un homme. Une larme roula sur sa joue en se souvenant encore frapper contre la fenêtre en criant papa alors que celui-ci, en colère, avait prit le volant sans se douter un instant qu'il ne reviendrait plus jamais la border le soir. Depuis ce jour, Meredyce avait détesté sa mère. Elle était responsable de son accident de voiture autant qu'elle était responsable de sa crainte des hommes. Déjà à l'époque, une bouteille de vin puis deux accompagnaient ses journées. Meredyce avait six ans quand les déboires de sa mère avaient commencé. Au fond d'elle, avec le recul, elle remerciait le ciel que son père adoré soit parti sans savoir le nombre exacte d'hommes qui avaient souillé son lit.
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Pour l'honneur de Klaus Kreighton ( Dangereuse obsession )
RomanceKkaus Kreighton....Ce nom hante les nuits de Meredyce depuis cinq ans. Cet homme que l'on a rendu coupable d'un crime dont elle a été témoin. Mais était-ce vraiment l'homme qu'elle a vu dans l'ombre cette nuit-là ? Qui était cet inconnu qui l'a cach...