Chapitre 36

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Arrivé au pas de la porte, Klaus sentit la jeune femme se raidir. La première fois qu'il avait franchi le seuil de son appartement il s'était tellement concentré sur elle, que le mobilier lui avait été complètement égale. Mais une partie d'elle était derrière cette porte. Il mourrait d'envie de voir sa chambre pour découvrir comment Meredyce percevait le monde. Sans plus attendre, au moment où elle s'apprêtait à protester Klaus ouvrit la porte qu'elle tentait de protéger. Elle hoqueta sans savoir à quel point ça l'excitait de l'entendre émettre des petits sons de protestations. Lorsqu'il rompit la barrière de son intimité, Klaus esquissa un sourire censé implorer le pardon pour son intrusion mais elle le foudroyait du regard. Et encore, Meredyce n'avait pas la moindre idée à quel point il aimait ça. Un sentiment indescriptible lui empoigna le cœur. Dans sa triste période de prisonnier, les jours les plus difficiles n'étaient pas tant de rester seul mais de ne pas savoir ce que la jeune fille au regard effrayé était devenue. Et maintenant qu'il pouvait mettre un mot et un regard sur les pages incomplètes de cette histoire, Klaus avait l'impression d'avoir touché au but. La jeune fille avait survécu bien plus de malheurs en cinq ans que lui. Les murs étaient blanc, abîmés. Seulement, quelques portraits colorés suffisaient à les oublier. Dépourvu de mobilier, un canapé faisait office de décor à la pièce. Mais quelque chose de particulier régnait dans cette pièce. L'empreinte de Meredyce mettait de la gaîté.

- C'est ta chambre ? Demanda-t-il en pointant la porte fermée.

- Oui...mai...

Trop tard. Klaus pénétra dans l'univers de la jeune femme sans préambule. Stupéfait, il baissa sa tête pour pénétrer dans la chambre peint de rouge et de blanc agréablement fraîche et délicieusement parfumée. Ah cette odeur...Klaus reconnut tout de suite le parfum de Meredyce qui flottait dans la chambre. Mais ce qui le rendit interdit ce fut le lit. Modeste, banal, des détails ajoutés comme les voiles qui tombaient autour grâce à des suspensions métalliques lui donnait l'allure d'un lit baldaquin très vintage.

- C'est toi qui a fait ça ? Demanda-t-il impressionné.

- Ou..oui c'est moi, répondit-elle un peu gênée, je les ai récupéré dans la rue.

- Et tu en as fait de l'excellent travail trésoro commenta-t-il pour lui ôter toute gêne susceptible de la rendre triste.

Dans la rue ou ailleurs, Meredyce avait fait de ce lit un petit coin très cosy.

- Quand ma mère faisait des crises de manque, elle cassait le mobilier alors je m'amusais à le réparer, confia-t-elle en avançant vers lui.

S'efforçant de ne pas imaginer les scènes qu'auraient pu subir la jeune femme au visage d'ange, Klaus se contenta de lui sourire légèrement.

- Cette chambre te correspond parfaitement, dit-il pour changer rapidement de sujet ; Elle est inaccessible, mais propre à toi.

- Ce qui veux dire ?

- Qu'elle est mystérieuse et reposante.

Elle rougit en se mordillant la lèvre. Si ça ne tenait qu'à lui, Klaus l'aurait jeté sur son épaule pour l'emmener loin d'ici. Mais cela le conduirait à la perdre. Car une partie d'elle était attachée à cet appartement étriqué. Toutefois, Klaus n'en demeurait pas moins déterminée...

Chaque fois que son regard tombait sur Meredyce, il éprouvait un raz-de-marée de sensations qui le bouleversait. Son teint blanchâtre, ses lèvres rouges...sa façon de le regarder...absolument tout en Meredyce lui inspirait le désir.

- Que vas-tu faire du reste de ta journée ? Questionna-t-il en s'approchant d'elle.

Une déception passa dans son regard. Il était évident qu'elle n'avait pas plus envie que lui quels se quittent. Et pourtant, il devait impérativement passer au bureau.

Pour l'honneur de Klaus Kreighton ( Dangereuse obsession )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant