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— Timou, je peux savoir pourquoi tu traînais avec cette fille ? me questionna innocemment Erin.

Malgré son air qu'elle voulait détaché, je pouvais sentir le dégoût dans sa voix. Aussitôt, cela m'agaça. Elle avait interrompu une conversation importante entre nous deux et me prenait le chou pour des futilités.

Je commençais tout juste à croire Amaryllys au sujet de sa relation ambigüe avec Solal, et j'étais à deux doigts de lui avouer que si j'étais avec Erin, c'était juste pour la rendre jalouse, et cette dernière se pointait et nous interrompait. Et dire qu'Amaryllys ne me croyait pas quand je lui disais que si je n'avais pas voulu que nous nous remettions ensemble une fois qu'elle m'avait eu pardonné, c'était parce que Solal lui tournait autour et qu'elle se laissait envoûter.

Et pourtant, c'était vrai ! Nous avions commencé à passer du temps ensemble, comme si elle m'avait pardonné. Cela m'avait empli de joie, je m'étais dit qu'elle avait passé l'éponge, que nous allions enfin pouvoir être ensembles. Puis j'avais vu cette photo où elle était avec Solal, en maillot de bain, leur proximité m'avait sauté aux yeux. La jalousie m'avait empoisonné l'esprit, et j'avais embrassé Erin, juste pour lui faire du mal.

Cela avait tellement bien fonctionné que depuis, nous ne faisions que nous engueuler chaque fois qu'on se voyait. Et bordel, ça me tuait. A croire que nous n'étions pas capables d'avancer ensemble, main dans la main. A croire que notre relation était vouée à un rester dans un état de guerre constante.

Ne comprenait-elle pas que tant que Solal traînerait dans son ombre, je ne serais plus maître de mes réactions ? Pourquoi ne voyait-elle pas qu'il lui embrumait l'esprit ? J'aurais voulu faire le premier pas, lui expliquer ce sentiment qui me rongeait de l'intérieur, mais je tremblais de peur. Je craignais qu'elle ne me repousse violemment, sans égard pour mon cœur qu'elle avait fragilisé elle-même. Je voulais juste ne plus souffrir...

— Timouuuu ! s'écria Erin de son insupportable voix haut perchée. T'es là ?

— Quoi ? lâchai-je froidement.

Dieu que je ne la supportais pas ! Je m'en voulais d'avoir cédé, d'être devenu ce genre de garçon pendu aux ordres de sa copine. Imperturbable, elle reprit :

— J'espère que tu ne crois quand même pas ce qu'on dit sur elle, hein ?

Je soufflai de mécontentement. Ne se rendait-elle pas compte que j'étais à deux doigts de l'envoyer se faire foutre ?

— Et qu'est-ce qu'on raconte sur elle ?

Trop contente de pouvoir m'assaillir d'informations inutiles et injustifiées, ma « copine » se mit à babiller.

— Qu'elle sort avec Solal ! Askip il passe tout son temps avec elle, même chez elle. Mais c'est pas vrai, elle est bien trop laide pour l'intéresser. Lui il préfère les filles avec des peaux de pêche.

Je serrai les dents si fort que je crus l'entendre craquer. Elle ne venait pas de dire ce que j'avais cru entendre, pas vrai ? Je tentai de me calmer en respirant calmement, une fois, deux fois. Mais l'autre conne continuait à répandre son venin.

— En plus elle a vraiment l'air idiote, à rougir tout le temps ! Elle se rend pas compte que c'est tout sauf classe de faire ça ?

Ne dis rien, ne dis rien... Si je prononçai un seul mot, je risquais de lui hurler dessus jusqu'à n'avoir plus de voix. Il ne fallait pas que je me laisse emporter par ma colère, non, par ma haine. Mes ongles s'enfoncèrent dans la paume de ma main pour essayer d'endiguer ce flot d'émotions.

Aussitôt cela me fit penser à elle. De toute façon, un rien faisait écho à un moment que j'avais vécu en sa compagnie. Et là, c'était cette fois où j'avais découvert les marques sur son bras. J'avais réalisé que cette fille avait bien plus de failles qu'elle n'en laissait paraître.

J'avais l'impression que cela faisait une éternité, qu'un tas d'évènements me séparaient de ce jour-là, dans sa cuisine. Et pourtant je me souvenais à la perfection de son expression concentrée lorsque nous avions regardé Game of Thrones, plus tard dans l'après-midi.

Elle me manquait.

Hello !

Comme prévu je n'ai pas posté hier, à la base c'était pour réviser mais bien évidemment, je n'ai rien fait... Est-ce que la procrastination peut devenir une maladie ?

Bref, du coup voilà un mini chapitre, le « vrai » grand arrivera vendredi !

Déni de Vie [Réécrit]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant