Le soleil chatouillait mon visage. Je me retournai et me retrouvai presque par terre. Je n'étais plus habituée aux lits une place. J'entrepris donc de me lever, chose ardue à cause des nombreuses ampoules qui constellaient mes pieds. Apparemment, ils n'avaient pas aimé la balade. Je marchai précautionneusement jusqu'à la salle de bain. Je pris une douche rafraîchissante et en profitai pour laver mes cheveux encore plein de sable.
Après ma baignade de la veille et ma déshydratation, j'avais l'impression d'être constamment dans un four. Sensation très étrange, d'ailleurs. En sortant, je me stoppai net. Je n'allais quand même pas remettre mes vêtements de la veille, raidis par l'eau et incrustés de sel ?
Légèrement intimidée, je sortis, une serviette enroulée autour de mon corps. Comme le couloir était vide, je descendis jusqu'à la cuisine dans l'espoir de trouver l'un des garçons qui m'hébergeaient. Effectivement, Timaël et un de ses amis dont je ne connaissais pas le prénom étaient dans la cuisine. Et visiblement, ils parlaient de moi.
— Vas-y, explique-moi ! C'est qui pour toi ?
—Je crois que...
Deux mains se posèrent sur mes épaules, me faisant sursauter. Je me retournai vivement, grimaçant au passage à cause de mes ampoules, pour voir un autre garçon. Châtain aux yeux bruns, il arborait un sourire malicieux.
— Alors comme ça, on écoute aux portes ?
J'écarquillai les yeux sous le coup de la panique, parce qu'il avait dit ça tout haut. Je lui fis signe de se taire, mais c'était déjà trop tard. Nous, enfin je, étions repérés. J'entendis Timaël et son pote sortir, puis nous faire face. Heureusement pour moi, l'inquiétude déformait ses traits, et non pas l'agacement.
— Amaryllys, tu vas bien ?
Je me rendis alors compte que j'étais toujours vêtue uniquement de ma serviette de bain et me mis à rougir comme une folle. Le gars qui m'avait surprise était toujours aussi souriant et l'autre fronçait les sourcils.
— Oui, je... Enfin j'aurais besoin de vêtements, parce que...
— Ah oui, excuse-moi, j'ai complètement oublié ! me coupa-t-il.
Il s'empressa d'aller chercher l'un de ses t-shirt, et j'eus une vision d'Erin elle aussi habillée par la penderie de Timaël. Je chassai cette douloureuse image et me concentrait sur le short qu'il me tendait.
— Euh... Pour les sous-vêtements par contre...
Lui aussi rougissait, et je trouvai ça adorable. C'est alors que le gars au sourire s'avança, un boxer à la main.
— Tiens, ça me dérange pas !
Merde, alors. Je ne m'y attendais pas du tout ! Timaël non plus, visiblement, car il se renfrogna. Je les remerciai en rougissant, terriblement gênée de porter les sous-vêtements d'un garçon que je ne connaissais pas.
Je m'empressai de remonter pour m'habiller. C'est alors que survint LA question. Devais-je remettre mon soutien-gorge de la veille ? Après moult tergiversions, je décidai que non. Je n'aimais pas l'idée qu'on voie mes tétons pointer, mais porter un sous-vêtement incrusté de sel était pire. J'enfilai le t-shirt, qui était trop grand, mais je trouvais l'effet plutôt pas mal. Le boxer aussi était un peu grand, mais avec le short par-dessus, ça allait. Il m'arrivait à hauteur de genoux et baillait à la taille. Je le resserrai autant que je pus, et le rendu ne fut pas trop vilain.
Je redescendis, j'avais terriblement faim, comme si je n'avais pas mangé depuis des jours. Timaël était toujours dans la cuisine en compagnie de ses deux amis, et un autre les avait rejoints. Dès que j'entrai dans la pièce, tous les regards se tournèrent vers moi. Je rougis tandis que Timaël me détaillait un peu trop longtemps, une étincelle brillant dans ses yeux pâles.
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Déni de Vie [Réécrit]
Teen FictionAmaryllys survit. Rien ne compte plus pour elle, même si ses amis tentent tout pour maintenir sa tête à la surface d'une mer d'encre, l'empêcher de sombrer dans la tempête. Jusqu'à cet étrange garçon aux yeux magnétiques, attiré par son chaos intéri...