Déni de Vie [Réécrit]

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« — Salut Sido, c'est Ama.

— Ama ! Je croyais que t'étais morte, dis donc !

          Ma gorge se serra en entendant ses paroles. La remarque était innocente, à visée humoristique. Si elle savait...

— Ben non, chuis encore là.

          Un silence s'instaura entre nous. Je savais que c'était à moi de parler.

— Ecoute, Sid', je suis vraiment... désolée. Ouais voilà. Désolée d'être aussi horrible comme amie, et...

— Oh, Ama ! Je pensais vraiment pas que tu t'excuserais un jour ! Ça me fait plaisir, tu sais.

          Un sourire fleurit sur mes lèvres et je hochai la tête pour acquiescer. Me rendant compte qu'elle ne me voyait pas, je l'exprimai verbalement.

— T'es libre ? On pourrait aller faire un peu de shopping, tu crois pas ? Ce serait sympa !

— Ok, à tout' alors ! »

         Je raccrochai en soupirant bruyamment. J'avais décidé de faire des efforts. C'était de ma faute que nous nous étions éloignées, à moi de réparer ça.

         Je me demandai si Kenan serait là. D'un côté je l'espérais, pour pouvoir lui présenter mes excuses, de l'autre je le redoutais. Je ne voulais pas tenir la chandelle ni profiter de leurs démonstrations d'affection.

          C'est alors que je me souvins du commentaire que j'avais posté sous la photo de Sidonie, la veille. Je m'empressai d'aller voir si quelqu'un m'avait répondu, et c'était le cas.

Expéditeur : @Kenan.Tay

          @AmaryllysAndrsn A deux c'est bien aussi, mais à trois c'est mieux <3

Expéditeur : @SidoYng

            @AmaryllysAndrsn Désolée c'était maladroit. Sans toi c'est bizarre !

         Je ne savais pourquoi, mais lire ces deux commentaires me réchauffa le cœur. Pour d'autres, celui de Sidonie aurait pu paraître à peine sincère, mais je savais que « bizarre » était fort, pour elle.

          Je me préparai donc, enfilant un short fluide aux motifs fleuris, et un top à manches longues qui m'arrivait au nombril de couleur lilas. J'attachai mes cheveux châtains qui ondulaient en une queue de cheval haute. Exceptionnellement, j'appliquai une fine couche de fond de teint sur mon visage. J'étais à bout, j'en avais assez, et ça ne pouvait pas être pire.

          Et là, ce fut instantané. Mes boutons disparurent, ou presque. On voyait encore légèrement les marques, mais c'était si ténu que j'eus envie de pleurer de joie. Je finis de me maquiller avec une touche de mascara et un peu de rouge à lèvre rose vintage.

         J'enfilai mes converse fétiches, les blanches basses et une veste en jean. J'attrapai mon sac à main et glissai dedans portefeuille, lunettes et portable.

          Je rejoignis Sidonie dans le centre commercial. Ses cheveux formaient de véritables anglaises – ils avaient parfois tendance à être très crépus sur le dessus – et retombaient joliment sur ses épaules café au lait, dénudées par un top bustier bleu uni. Elle le portait sur une jupe patineuse à fleur qui donnait l'impression qu'elle revenait des champs.

          De près, je remarquai qu'elle s'était discrètement maquillée : fard à paupière clair, mascara et gloss. En me voyant, ses yeux noisette pétillèrent, et je me sentis heureuse rien qu'à la vue de son sourire. Après l'avoir observée un peu plus longtemps, une chose me frappa :