Chapitre 1

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2390 mots

média: Worst- Awsten Knight




Deux ans après l'accident


J'inspire et expire fortement. Toujours allongé dans mon lit, je laisse l'alarme de mon réveille sonner. Je dois encore attendre. Comme chaque matin, j'attends quelques minutes encore emmitouflé dans mes couvertures chaudes. J'attends. Je dois surement avoir l'air d'un imbécile à attendre alors que je dois me lever, mais j'ai une bonne raison. Comme chaque matin depuis plusieurs années, je laisse mon réveille sonner, je me remets durant quelques instants du cauchemar que j'ai fait cette nuit, je pris intérieurement que ce ne soit qu'un mauvais rêve. Je me prépare à ouvrir les yeux, espérant de tout cœur pouvoir enfin voir la lumière. Mais rien. Lorsque mes paupières se lèvent, c'est toujours la même chose. Je suis plongé jour et nuit dans ce néant. Toutes mes espérances d'enfin pouvoir voir des couleurs se brisent. Comme tous les matins depuis deux ans la déception ravage mes espoirs. Je ne sais pas pourquoi je m'entête à espérer de retrouver une vision normale. Je me fais plus de mal qu'autre chose. Mais j'aimerais tellement pouvoir voir le monde. On se rend compte de l'importance des choses, même les plus futiles, seulement lorsqu'on les a perdus. Comme tout le monde je sais très bien que le sens de la vue est très important, mais je n'ai jamais eu peur de le perdre.

Je soupir et sors un bras de ma couette, un frisson me parcourt jusqu'à l'échine, je cherche à tâtons le bouton de mon réveille, et finis par enfin arrêter cette stupide alarme. Je baille en m'étirant. Je sors doucement de mon lit, et le froid venant mordre mon corps. Je frissonne de nouveau, Je me lève et marche vers la sortie de ma chambre. Je me dirige sans difficulté vers la cuisine. Depuis que je suis aveugle, mes parents ont fait en sorte que je puisse continuer de me débrouiller tout seul dans la maison, sans que j'aie besoin d'aide mais surtout sans que je me fasse mal. C'est pourquoi depuis que je suis rentré de l'hôpital, plus aucun meuble n'a bougé. Chaque objet à un endroit attitré, rien ne change jamais de place. Je suis donc plus ou moins indépendant. Pourtant je ne reste jamais bien longtemps dans les autres pièces de la maison, je passe le plus clair de mon temps enfermé dans ma chambre. Chaque fois que je rentre chez moi, je reste cloitré dans ma chambre à écouter de la musique. Pas très palpitant comme vie. Je préfère rester seul, c'est bien mieux comme ça. Au moins personne ne vient m'embêter, enfin si peut-être Mila qui vient de temps en temps, et Edward qui s'entête à continuer de me parler et à essayer de me faire sortir. Mes parents comprennent que je veux être tranquille, ils en sont tristes, mais ils me laissent, parfois. Je fais glisser ma main contre l'îlot central de la cuisine et cherche ma tasse de café puis la cafetière. Je me sers difficilement mon café, et le bois lentement. La maison est calme. Mes parents sont soit déjà parti travailler soit quelque part dans la maison en train de se préparer, alors que ma petite sœur dort encore.

Je tape sur ma montre connectée qui hurle presque l'heure. Il est sept heures dix, il ne me reste qu'un quart d'heure pour me préparer avant de partir au lycée. Je suis toujours dans le même petit lycée de ma ville. J'entame ma dernière année de lycée, je pourrais ensuite enfin quitter cette ville.

On me reproche souvent d'être trop dure avec mes proches, car je les repousse tous, mais je ne peux pas faire autrement. Je suis têtu, c'est ce qu'ils me répètent tous. Je l'ai toujours été, mais les choses ne se sont pas arrangées lors de mon retour de l'hôpital.

Je rejoins ma chambre et me dirige vers la salle de bain qui est relié à celle-ci. Une autre chose qui a changé, l'emplacement de ma chambre. J'étais normalement à l'étage, mais pour plus de sécurité, mes parents ont échangé ma chambre contre le bureau. Ils ont fait une salle de bain dans la pièce, ce qui fait que ma chambre est assez petite, mais ça ne me dérange pas plus que ça. Je me déshabille et entre dans la douche, je cherche à tâtons les boutons des jets et soupire de bien-être lorsque l'eau chaude ruisselle le long de mon corps. Je pose mon front contre le carrelage froid de la douche, je repousse d'une main tremblante mes cheveux mouillés qui tombent dans mes yeux.

ObscuritéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant