Chapitre 3

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Nirvana - Smells Like Teen Spirit

2250 mots (je tiens toujours mon objectif)

Edward me suit à la trace, veillant à ce que j'arrive en un seul morceau chez moi. C'est devenu une habitude, et je n'y fais presque plus attention. Chaque soir, comme pour le matin, Edward me ramène à mon domicile, il me suit jusqu'à la porte et repart une fois que je suis rentrée. C'est un peu désespérant de voir à quel point ils me prennent pour un incapable. Je sais tout de même rentrer chez moi. Je dépose mes affaires en vrac, comme toujours, dans l'entrée. J'entends mes parents parler avec ma sœur dans la cuisine. Je n'ai pas envie d'aller les voir, ils vont encore me faire tout un discours et je n'ai pas la tête à ça. Pourtant je n'ai pas vraiment le choix. J'ai tellement faim, ce qui n'est pas étonnant sachant que je n'ai pas mangé ce midi, et que j'ai peu déjeuné ce matin. J'entre dans la cuisine coupant leur conversation. Je me racle la gorge et les saluts rapidement. Ma petite sœur vient directement me voir et me fait un rapide câlin avant de partir surement vers sa chambre. Ma mère vient embrasser ma joue alors que mon père ne m'adresse pas un mot. La situation que j'entretiens avec ma famille est plutôt compliquée. J'entretiens une meilleure relation avec Edward qu'avec eux. Pourtant avec mon meilleur ami ce n'est pas fameux. C'est vraiment compliqué. J'étais vraiment proche d'eux, mais après ma sortie de l'hôpital, je me suis complètement éloigné d'eux. D'un côté je m'en veux beaucoup, mais en même temps je me dis que j'ai raison de ne plus être aussi proche d'eux. Je suis un vrai boulet. Ils doivent me trimballer partout, m'aider et je pense qu'ils ont pitié. C'est ma famille, mais ils doivent surement aussi avoir une once de pitié à mon égard. Puis je déteste souvent l'attitude qu'ils ont envers moi. Ils cherchent toujours à m'aider pour tout et rien, même pour les choses les plus insignifiantes. Je sais que ça part d'un bon sentiment mais je ne suis pas non plus un attardé. J'ai besoin d'air, et ce que je déteste par-dessus tout c'est l'aide que les autres me proposent. Je ne sais pas pourquoi, ça a toujours été ainsi. Je me dirige vers le frigo et cherche l'étagère où se trouvent les yaourts, j'en prends un au hasard et par chercher un couvert. Un silence pesant plane dans la cuisine, je m'installe à la table, faisant grincer la chaise contre le sol carrelé. Je grince des dents à cause de ce son désagréable et me laisse lourdement tomber sur la chaise.

— Comment c'est passé ta rentrée, me demande doucement ma mère.

— Comme toujours, un vrai calvaire, soupirais-je. Je sais ce que vous allez me dire, et c'est non, je ne suis toujours pas décidé à aller dans une école spécialisée.

Mon père soupire lassé par mon comportement. Je mange tranquillement mon yaourt et cherche à tâtons une boîte de biscuit sur la table. Mila laisse toujours trainer sa boite de gâteau sur la table. Elle l'a toujours fait, et il reste généralement toujours quelques délicieux biscuits dedans. Lorsque je trouve enfin l'objet de mes désirs, je me dépêche de manger un des délicieux cookies. Je pousse un soupir de soulagement lorsque je sens que mon ventre va enfin arrêter de grogner de faim.

— Ton professeur de littérature approfondie nous a envoyé un mail, continu ma mère d'une voix toujours aussi douce comme si elle avait peur que je me braque de nouveau. Il nous a fait part du fait que tu veuille à tout prix garder cette option, et il est inquiet à ce propos.

— Je ne vois pas où est le problème, grognais-je. Pourquoi vous a-t-il envoyé un mail, je suis majeur, cela ne vous regarde plus.

— On ne veut que tu réussites Aaron. Tu sais très bien qu'il existe des façons pour que tu puisses lire. Nous serions très heureux de te payer des cours de braille ou de t'acheter des livres audio.

— Je ne veux pas de tout ça, m'exclamais-je en sentant la colère monter.

— Arrête de te braquer comme ça Aaron, et change de ton, intervient mon père.

ObscuritéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant