Chapitre 8

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2650 mots

Média: In my blood-Shawn Mendes


Je baille sans aucune classe et me frotte les yeux après avoir retiré mes lunettes de soleil. Je m'ennuie énormément. J'ai l'impression de passer mes journées dans cette salle de littérature, aux côtés de mon pot de colle. Pour une fois, elle ne me parle pas, enfin pour le moment. Ce qui est plutôt normal vu que nous sommes censés regarder un film. J'ai essayé d'y échapper mais le prof n'a pas voulu. Il est plutôt intelligent, il n'a prévenu personne pour le film, car il savait que sinon je n'allais pas venir. Il a voulu le mettre avec l'option pour les mal voyants, mais j'ai réussi à le convaincre que c'était une très mauvaise idée. Je n'ai pas « regardé » un film depuis très longtemps. Mes parents, ma sœur et Edward ont essayé de me faire regarder des films ou des séries avec eux, avec l'audiodescription, mais ils n'ont jamais réussi à me convaincre. Il est hors de question que j'entende une voix tout le long du film qui me décrit tout ce qui se passe. Je trouve ça beaucoup trop agaçant. J'ai l'impression d'être au cinéma et entendre des gens faire des commentaires sur le film où des personnes qui discutent sans aucune gêne. Je suis compliqué. Heureusement pour moi le prof n'a pas plus incité que ça. De plus c'est un film tiré d'un livre classique, je n'ai pas écouté le nom, tout ce que je sais, c'est qu'il s'agit d'une histoire à l'eau de rose... Très peu pour moi, surtout que dans tous les cas je préfère les livres aux films. J'ai l'impression que les films gâchent toute l'œuvre d'un livre parfait.

Je bâille de nouveau et pousse un peu plus loin mes lunettes. La salle doit surement être plongée dans l'obscurité, alors je peux être tranquille. Je me recule un peu et croise mes bras sur la table avec de poser ma tête dessus, mon visage tourné vers Iris. Je sens parfois son regard brulant sur moi mais je fais comme si de rien était. Elle ne me fait pour le moment la discussion et je m'en porte très bien, mais je sens qu'elle ne va pas tarder à entamer une conversation. Même si cette fille est tout aussi timide que bavarde, ce qui est plutôt étonnant et énervant. Je ferme les yeux et essaie de m'endormir, j'ai de nouveau fait un cauchemar cette nuit et je n'ai pas réussi à fermer l'œil depuis quatre heure du matin. J'ai vraiment besoin de dormir. J'entends soudain des petits reniflements à côté de moi. Je fronce les sourcils et lève légèrement la tête.

— Tu pleures, demandais-je surpris.

— Non non, sanglote Iris.

— Je ne te vois peut-être pas mais j'arrive à t'entendre pleurer et renifler. Ce qui est d'ailleurs plutôt agaçant.

— C'est juste que l-le film e-est triste.

Elle sanglote de plus belle alors que je ricane. Cette fille me désespère. Elle pleure devant un film ? Elle me demande faiblement de ne pas me moquer d'elle et ça me fait rire. C'est bien la première fois depuis longtemps que je n'avais pas ris, pour de vrais. Il n'y a rien d'amusant mais c'est tout simplement Iris et ses réactions qui m'amusent. Elle me donne une tape sur le bras et un grand sourire prend place sur mes lèvres. Je secoue la tête et me rallonge sur ma table. Je l'écoute reprendre son souffle et reprendre une respiration normale. Elle ne renifle plus et ne sanglote plus ce qui veut sans doute dire que la scène tragique doit être passée. Je ferme les yeux, toujours avec l'ombre d'un sourire. La sonnerie retentie et j'entends certains élèves soupirés de soulagement et d'autres se plaindre qu'ils veulent savoir la fin. Le beau-père d'Iris les rassure en leur disant que nous regarderons la fin au prochain cours. Je me lève rapidement et quitte la salle, la prof me crie que j'ai intérêt de venir au prochain cours sinon je serais collé. Cet homme ne me laissera jamais tranquille. Je crois que cette année il est déterminé à me pourrir la vie.

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