Chapitre 4

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2350 mots

(Média: The Hills-The weeknd)


Je reste assis comme un imbécile sur le banc du gymnase. J'écoute avec ennuie le prof crier sur les élèves, leur dicter ce qu'il faut faire. J'entends certaines personnes soupirer d'ennui, râler comme quoi ils en ont marre. Il y a aussi le bruit des chaussures qui couinent contre le sol, ce qui est plutôt agaçant, ou encore les cris rageurs des mauvais joueurs. Ils font du basketball, ce qui est plutôt bien pour Edward vu que c'est son sport préféré. Le sport c'est une des matières qui ne me manque pas. Je ne peux pas, et refuse de faire du sport, et je m'en porte très bien. Courir n'importe comment pour attraper un ballon, se changer dans les vestiaires, rester tout transpirant pendant un certain temps ce n'est pas mon truc. Je grimace de dégout au souvenir de tous ses cours de sport qui était pour moi une vraie torture. Je crois que j'étais le seul mec que personne ne voulait dans son équipe de sport, tout simplement parce que je suis le total contraire de sportif. Edward c'est toujours foutu de moi à ce propos. Je suis donc bien sur mon banc, même si je m'ennuie horriblement. J'ai l'habitude mais là je n'ai même pas de musique pour passer le temps. Je soupire et laisse ma tête tomber en arrière contre le mur. Au bout d'une dizaine de minute, enfin la délivrance, le cours se termine. Je me lève d'un bon et longe le mur sur la droite pour attendre Edward à la sortie. Après notre discussion d'hier soir, nous ne nous sommes plus vraiment adressé la parole. Enfin Edward ne me parle plus. Moi je ne lui parle jamais à moins qu'il ne fasse le premier pas, donc c'est étrange de rester dans le silence comme ça.

J'entends les autres personnes de ma classe passer à côté de moi, je les ignore et attends patiemment. Je m'appuie contre le mur en croisant les bras contre mon torse après avoir remonté mes lunettes correctement. Finalement la voix rauque du bouclé me parviens dans un simple « je suis là ». Je me place à côté de lui alors que nous partons vers notre prochain cours. Pour ma part j'ai littérature approfondie, je suis plus ou moins content d'y aller. Je suis heureux d'y aller car j'apprécie cette matière et je suis serein, mais je dois avouer que ça me fait plutôt chier d'y retourner car je serais à côté de cette fille qui va encore me coller. Je soupire intérieurement à cette pensé. Nous marchons donc côte à côte dans les couloirs, certains me poussent et je lâche quelques jurons. Les autres étudiants parlent fort, hurlent et rigolent beaucoup trop fort. Ils sont fatigants et mes tympans risquent d'exploser à tout moment s'ils continuent comme ça. Quand je pense qu'avant j'étais aussi bruyant qu'eux avec tout mon petit groupe d'amis. J'étais vraiment un petit con avant. J'étais vraiment le parfait cliché du mec populaire américain. À sauter sur toutes les filles qui se présentaient à moi, trompant au passage ma copine, à me croire plus beau et plus fort que tous, à me moquer des plus faibles. Un vrai connard. Les choses ont changé je le suis beaucoup moins. Je n'ai plus d'ami, je ne suis plus populaire, enfin si je suis connu pour être l'ancien coureur de jupons et le « mec aveugle ». J'attire toujours l'attention mais plus pour les mêmes raisons. Certaines filles viennent toujours vers moi, mais beaucoup moins qu'avant. Ce qui est plutôt bien, j'en ai vraiment marre de les repousser. Je crois que cette année tout le monde, sauf Iris, a compris que je voulais rester seul et tranquille dans mon coin.

Edward me stop et me préviens que nous sommes devant ma salle et qu'il viendra me chercher pour manger. Je ne réponds pas et me laisse aller contre le mur. Il soupire et je le sens s'éloigner. Quand le prof ouvre la porte je me dépêche de rejoindre ma place. Je trébuche deux fois sur le chemin me faisant lâcher des jurons. Lorsque je m'installe sur ma table, je prie intérieurement pour que cette fille ne vienne pas de nouveau s'assoir à côté de moi. Pourtant je sais très bien qu'elle va venir, une fois qu'on choisit une place on n'est pas censé en trouver une autre. À moins que le prof ait décidé de faire un plan de classe. J'entends des petits pas timides faire doucement vibrer le sol parmi tout ce bruit, je devine que c'est elle, elle s'installe toujours en douceur à côté de moi.

ObscuritéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant