Chapitre 2

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2772 mots!

média: Paper Houses -Niall Horan

Je m'installe à une table, qui est je dirais dans les dernières rangées, côté fenêtre. Je m'installe lourdement sur le siège en soupirant. Je sens quelqu'un s'assoir à mes côtés, un parfum d'homme plane dans l'air, et je reconnais tout de suite le parfum d'Edward. Il s'installe à côté de moi sans m'adresser un mot. Je fronce les sourcils et pince mes lèvres en sentant la culpabilité monter petit à petit. Je soupire et remonte mes lunettes de soleil correctement sur mon nez. Je ne m'excuserais pas, de toute façon je sais très bien qu'il va revenir. Les autres membres de ma classe entrent bruyamment dans la classe, ce qui me fait grimacer. Certains parlent de leurs vacances d'été absolument fabuleuse en criant, pendant que d'autres racontent quelques anecdotes plus doucement. Les pas des lycéens sont lourds et précipités, ils cherchent surement tous une place. Les grincements des chaises contre le sol me brisent les oreilles. Après avoir perdu le sens de la vue, mes autres sens se sont encore plus développés petit à petit. Surtout l'ouï. Ce qui peut être parfois énervant, lorsqu'il y a énormément de bruit, comme maintenant.

Je prends rapidement mon ordinateur et l'allume pour pouvoir être préparé. Je tape sans difficulté le code de l'ordinateur. Je branche mes écouteurs pour pouvoir entendre la voix agaçante de l'ordinateur qui m'aide comme d'habitude à faire quelques réglages. Une fois que j'ai ouvert un nouveau document je retire mes écouteurs et attend que les choses se passent.

— Monsieur Hynes, pourriez-vous enlever vos lunettes de soleil, me demande plus ou moins gentiment la prof.

Je grogne et secoue négativement la tête. Je ne veux pas les enlever. Edward me donne un coup de coude dans les côtes et m'ordonne de les enlever. Je baisse la tête et les retire. La classe est plongée dans un silence pesant, ce qui me rend d'autant plus mal à l'aise. Je n'aime pas enlever mes lunettes, et cette prof, Mme Brown, que j'avais déjà l'année dernière en histoire, elle est une des seules profs qui m'oblige à les retirer. Je me suis souvent battu avec elle pour que je puisse les garder, mais elle continue à me faire chier avec ça. Je pose d'une main tremblante mes lunettes sur le bord de la table. Je garde la tête baissée, je ne veux pas lever les yeux et sentir encore plus le regard des autre sur moi. Je sais très bien qu'elles seront leur réaction. Même si ça fait maintenant deux ans, ses imbéciles ne changent pas. Ils murmurent des choses à propos de moi, et de mon regard vide. Certains se moquent de moi, d'autres ont pitié, et j'ai souvent aussi entendu que cela leur faisait flipper. Le pire je crois c'est d'entendre l'un de mes anciens amis proches qui raconte à mon ancienne bande que l'on dirait que je n'ai pas d'âme. Je ne laisse rien paraître, je reste fort.

Les deux heures qui suivent sont beaucoup trop longues. Pendant une heure notre professeur principale nous à parler du règlement, de ce que nous allons faire et bla bla bla. Puis pendant la deuxième heure nous avons commencé le chapitre d'histoire. Autant dire que je me suis ennuyé à mourir. Heureusement pour moi le cours finit par se terminer. Je me dépêche de renfiler mes lunettes et quitte rapidement la salle, pour aller dans mon prochain cours, à ce que j'ai compris, je dois partir en cours de littérature approfondie. Edward m'a rapidement dit que c'est le même prof que l'année dernière, dans la même salle. Il m'accompagne et m'aide à me repérer, en trainant les pieds. Un silence pesant nous entoure, on ne se parle pas, pas un mot n'est échangé. Je reste près de lui, nos épaules se frôlent simplement, mais c'est suffisant.

— On est arrivé à ta salle, m'annonce sèchement Edward.

Je ne lui réponds rien, le faisant soupirer. Je sais que cette situation le blesse, même s'il s'est habitué avec le temps. Chose qui n'aurait pas dû arriver. Personne ne devrait s'habituer à souffrir. Je sais que je suis un connard. Après ces quelques années, je me suis rendu compte que j'avais enlevé une petite part d'Edward, j'ai creusé une plaie qu'il n'arrive pas à refermer. Je lui ai enlevé sa confiance en les autres. Même si nous ne parlons plus vraiment, je connais Edward et je sais qu'il a du mal à faire totalement confiance à ses amis. Il a peur qu'ils l'abandonnent comme je l'ai fait et comme on me la fait.

ObscuritéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant