6 - réécrit

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J'émerge lentement de mon sommeil. Vu mon mal de tête, j'ai une sacrée gueule de bois.

Fait chier.

Je me lève, en quête d'un doliprane ou de toute autre substance à base de paracétamol. Donnez moi n'importe quoi, au stade où j'en suis, je suis preneuse.

C'est à cet instant que je remarque l'immense flaque de vomit au sol. Je l'avais oubliée celle là. La matinée ne pouvait pas être pire.

Je fille dans la cuisine, mon précieux médicament en mains. Je l'avale d'une traite avec une bière de la veille qui traînait sur le plan de travail. Apparemment c'était pas la meilleure idée du siècle car mon ventre émet un gargouillement réprobateur. Entre nous, le con qui a dit "la meilleure solution contre la gueule de bois, eh bah c'est de boire encore" mérite de brûler en enfer.

Je prends rapidement une douche sans oublier de me laver les cheveux et de changer ma brosse à dents. Ça fait tellement de bien.

Je peux plus retarder l'échéance : je suis obligée de nettoyer mon affreux gerbit. Je m'arme alors d'une serpillère. J'essaie d'ignorer ce que je suis en train de faire mais le résultat n'est pas des plus concluants. C'est dégueulasse putain. Mais bon après tout, j'ai fait une connerie, à moi d'assumer.

En parlant de connerie, je repense à hier. J'ai vraiment été conne avec Joli-cœur, même si il m'a un peu cherchée. Je sort de ma torpeur quand j'entends mon portable sonner. Plus le temps pour les regrets, Abigail m'appelle alors je décroche.

-Alloooooo ?!

J'aimerais bien que mon amie m'explique comment elle fait pour être si enthousiaste un lendemain de boîte.

-Putain j'ai mal à la tête, tu peux pas gueuler moins fort ? je raille.

-Désolée, je devine qu'elle affiche une mine coupable alors ça me fait rire. Sinon, j'ai vu que t'étais partie ? Raconte !

Je grogne. Je veux pas spécialement parler de mon plan cul foiré.

-Pas envie, toi d'abords.

LA phrase à ne PAS dire à Abi. Que je sois pardonnée pour cette erreur. Remarque, vu le déroulement de ma soirée le karma s'est déjà chargé de l'affaire.
C'est ainsi que mon amie déblatère pendant ce qui me semble être une éternité. Au bout du 10ème "il était FAN-TAS-TIQUE" et "c'est sérieux" je décroche complètement. Je l'adore mais elle est un peu naïve, souvent ses histoires s'arrêtent après quelques petits mois. C'est toujours pareil.

Perdue dans mes pensée, je vois un papier sur le bar de la cuisine. Je me dirige vers la poubelle pour le jeter quand je remarque une inscription dessus. Je fronce les sourcils, c'est ni l'écriture d'Abi, ni la mienne. J'ai ma petite idée sur l'auteur.

"Pour finir ce qu'on à commencé. PS: Je savais que les femmes ne savaient pas gérer l'alcool mais sur ce coup tu m'a épaté chérie".

Mais quel connard ! N'empêche, mis à part sa remarque de misogyne à la con, son petit mot me fait sourire.

-Eh oh tu m'écoutes !

La voix de mon amie me ramène brusquement à la réalité.

- Oui oui, je dois aller faire des trucs, on s'revoit au café ? je lance.

Elle accepte et raccroche. Merde je l'ai vexée. Bon j'ai un peu l'habitude mais quand même, j'aime pas ça.

Je rentre le numéro griffonné par Joli-cœur dans mon répertoire.

À Joli-cœur :
" Je tiens très bien l'alcool connard ! 😜 J'ai hâte de pouvoir t'appeler Joli-cul..."

Pour me changer les idées j'allume Netflix. N'y tenant plus, je propose à Abi d'aller boire un truc maintenant. Mon amie répond à mon message dans la seconde, j'ai vraiment de la chance de l'avoir.

En deux temps, trois mouvements je sort de l'appart' et m'engouffre dans le métro, soulagée. Finalement j'ai besoin de parler de ma soirée. Par contre je vais me faire engueuler comme du poisson pourrit par mon amie.

Bécane - LomepalOù les histoires vivent. Découvrez maintenant