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- IN THE END AS YOU FADE INTO THE NIGHT

Bordel. De. Merde. J'émerge difficilement de ma nuit et éteints ce putain de réveil. D'habitude j'adore Black Veil Brides mais pas ce matin. C'est beaucoup trop tôt. Mon corps est tout ankylosé et ma tête me fait mal. Rien d'étonnant, en somme, au vu de la soirée d'hier. Alors je me retourne dans le lit avec l'espoir de gratter quelques minutes de sommeil en plus.

Sauf que ça va pas être possible...

- Mais putain qu'est ce que tu fout encore là, je râle.

J'obtiens un grognement pour seule réponse. Ce mec m'exaspère. Il était censé repartir hier, pas passer la nuit ici.

-ANTOINE !, je le secoue de toutes mes forces. Je ne céderais pas.

Il ouvre enfin les yeux.

- C'est pas humain de se lever aussi tôt, il raille.

Je soupire. Si ça continue je vais finir pas être en retard. Au moins il va pouvoir me faire du café, il est là alors autant qu'il serve à quelque chose.

Je me lève rapidement et me dirige vers la salle de bain. Je souffle, j'ai vraiment pas la motivation. Après 10 bonnes minutes passées sous la douche je me rends à l'évidence : faut que je me bouge. Et vite. J'enfile rapidement un jean noir et un tee-shirt à l'effigie de Slayers, pour changer. Mais je remarque un énorme bleu dans mon cou. Et merde. Je me dépêche d'attraper un fond de teint et m'en tartine une bonne couche. Espérons que ça tienne. Ça y est, je suis à peu près présentable.

- Antoine ?, je questionne.

Pas de réponse. Il doit être parti. Tant mieux. Au pire, rester enfermé toute la journée dans l'appart' ne le tuera pas. Je souris rien qu'à l'idée de cette perspective. Mon délire est bien trop vite cassé quand je vois qu'il a laissé un mot sur le bar : en plus du café, Joli-cœur à acheté tout plein de viennoiseries. Plutôt pas mal. J'attrape mes clés et un pain au chocolat et je sors de chez moi. Plus qu'à affronter le métro. Ça me fait tellement chier.

***

- Putain cette journée c'était tellement de la merde, je m'exclame.

Abi affiche une moue septique.

- Tu dis ça tous les jours le disque est rayé ma vieille, rit mon amie.

C'est possible, mais ça reste vrai : je suis crevée. Je me suis même endormie pendant deux cours magistraux. C'est pas le drame mais le fait de me dire qu'il va falloir que je récupère les cours me fait chier. Je me concentre sur l'odeur du café, ça me détend.

-Et sinon hier ?, lâche Abi. Elle désigne mon hématome.

La salope. Remarque, j'aurais dû me douter que mon maquillage ne tiendrais pas toute la journée. Je serre les dents.

- On s'emmerdais alors on est juste parti s'amuser un peu, je lui fais un clin d'œil.

Elle pouffe.

- Arrête de te moquer j'suis sûre t'as fait pareil, je lance.

Elle baisse les yeux. J'y crois pas, elle a même pas essayé de se taper Yassine. Une première. J'suis fière. Elle hausse les épaules.

- Et sinon vous avez fait que vous "amuser" ?, Abi demande.

La curiosité est un vilain défaut. Sauf qu'elle ne l'entend pas de cette manière. Ça, je me garde de le lui dire : elle serait capable de me faire la gueule.

- On a skaté vite fait aussi, je répond lascivement.

Elle a un temps d'arrêt et me fixe. Ses yeux lancent des éclairs. Quoi ? Des fois je la comprend pas.

- Qu'est-ce que j'ai fait encore, je râle.

Je réfléchis à toutes les conneries que j'ai hypothétiquement faites. Et y'en a pas mal. À commencer, je me suis barrée de la soirée.

- Comment t'as pu faire ça ? Skater, elle demande.

Je me rassure. Elle veut juste prendre de mes nouvelles. Mais non, faut que j'arrête de me voiler la face. Mon amie a l'air vraiment fâché, son ton est vachement froid. Ça sonne clairement comme une accusation.

-Hein, mais pourquoi j'en aurais pas le droit !, je me défend.

Elle souffle, exaspérée. Mais elle est sérieuse. Je fais bien trop vite le rapprochement. Mon frère.

- Attends sous prétexte que le skate c'était sa passion je peux plus en faire ?

Je suis agressive mais je m'en fout, elle a pas à me dire ça. Merde. Elle est vexée.

- Tu crois justement pas que je dois faire ça pour lui ? C'est ce qu'il voudrais, je tente.

-Arrête faire comme si il était mort !, crache Abi.

Pardon ? Je vois rouge. Je vais lui en foutre une.

- Parce que toi tu fait pas comme si il était déjà mort ? Rappelle moi combien de mecs tu t'es tapée depuis 6 mois ? Vous étiez ENSEMBLE !, je hurle.

Je me lève. Faut que je me barre loin d'ici. J'ai besoin de me détendre. Faut que j'évacue sur quelq'un. À défaut de pouvoir passer ma rage sur tous les objets à portée de main.

À Joli-cul : "Si t'es seul, réponds. C'est quoi ton adresse ?"

Bécane - LomepalOù les histoires vivent. Découvrez maintenant