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-Pâtes carbo ça te va ?

Je hoche la tête. De toute façon y'a rien d'autre à bouffer chez moi. Sauf peut être des conserves périmées. Je sors la casserole et la pause sur le plan de travail. Je crois que je vais degueuler dedans. Merde.

-T'es blanche putain, rit Antoine.

Je lui fait un doigt et m'assois sur le bar.

-T'es mal placé pour parler p'tit con, je raille.

Je regarde Antoine s'affairer à la cuisine. C'est à mourrir de rire.

-Tu te bat avec les pâtes ou quoi ?, je continue.

Il me lance un regard noir. J'arrive à percevoir le "salope" qu'il murmure. Je sers les dents. Je déteste cette insulte. Un blanc plein de tension s'installe. Je tripatouille mes doigts. Les yeux dans le vide, je réfléchis. Si quelqu'un m'avait dit que je referais du skate un jour, je lui aurais probablement ris à la gueule. Enfin, une fois n'est pas coutume. J'ai un pincement au cœur quand je pense à tout ce que je traverse depuis ces 6 derniers mois. Putain.

- C'est prêt.

Il me tend mon assiette. Je scrute son contenu. Sérieusement ?

-Ça ressemble plus à du vomit qu'à des pâtes, je m'esclaffe.

Cette fois-ci Joli-cœur ne se vexe pas. Il rit. Tant mieux.

- Mouais je sais, il se frotte la nuque, c'est pas trop moi qui cuisine d'habitude.

La prochaine fois je songerais à ramener Yassine à la place. Ou Deen. Oui plutôt Deen, il m'a dit toute à l'heure qu'il kiffait être aux fourneaux.

On finit notre repas en silence. Je jette un coup d'œil à mon portable. 3h. Ça va piquer les cours, je vais tenter de dormir pendant la première heure.

- On regarde un film ?, je demande.

De toute façon on a rien à faire de mieux. On va pas rester là plantés comme des endives, à se regarder dans le blanc des yeux. Antoine s'installe sur le canapé et je m'allonge contre lui.

- Ça va te gêne pas surtout, il raille.

Je lève les yeux au ciel et lance le film. Antoine n'a pas dit son dernier mot, il tire sur le plaid.

- Mais t'as jamais fini d'être chiant !, je râle.

Je relève la tête et le fixe. Il est à quelques centimètres de moi.

- T'es vraiment belle Clem.

La façon dont il l'a susurré me fait frissonner. Il caresse ma joue. Doucement, ses doigts jouent avec mes lèvres. Mon cœur bat à cent à l'heure quand ses mains descendent le long de mon corps pour se poser sur mes hanches. Il m'attire à califourchon sur ses genoux et m'embrasse le cou avec douceur. Ça y est je meurs. Mes mains agrippent sa tignasse et je tire quelques mèches pour qu'il relève la tête. Les yeux dans les yeux, je reprends un instant mon souffle. Je lui caresse la barbe et lui retire ses lunettes. Il est beau. Vraiment.

Putain, je suis en train de faire une connerie. Jamais un mec ne m'avait fait cet effet. Pourtant c'est pas le premier avec qui je couche. Faut que je me ressaisisse. Que je garde le contrôle. Alors je prends les devants.

Je l'attire à moi et l'embrasse avec fougue. On gémit tous les deux, c'est putain de bon. Et c'est que le début. Merde.

Désir ardent, je sens Antoine sous moi qui brûle. Je tire sur son pull et ses mains se posent sur mes fesses pour me forcer à être toujours plus proche de lui.

-Clem, il gémit.

Je lui mord la lèvre inférieure et caresse ses abdos, sa peau chaude est douce. Notre étreinte ne s'interrompt qu'une micro-seconde lorsque je lui enlève son pull. Lui en profite pour retirer ma robe. Alors, ma bouche se détache de la sienne à contre-cœur mais je ne tarde pas à retrouver ses lèvres, avide de les goûter.

Mes lèvres commencent à me faire mal alors j'abandonne. Antoine prend le relais et entame l'exploration de mon visage avec sa langue, ses lèvres me couvrant de baisers. Après c'est au tour de mon cou, puis il descend lentement jusqu'à s'attaquer à mon corps entier. Mes sensations sont décuplés. Je ne sais pas vraiment si c'est dû au joint ou si c'est juste l'effet qu'a Antoine sur moi. Mais c'est putain de bon.

-J'crois que tu connais le chemin jusqu'à ma chambre, je murmure.

Je l'embrasse avec toujours plus d'intensité alors qu'il me porte jusqu'à mon lit. On ne parle plus. C'est inutile. On se ressent. Nos souffles saccadés sont témoins de notre excitation.

Bécane - LomepalOù les histoires vivent. Découvrez maintenant