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De Deen : "J'dois acheter un truc sur Paris. Ça ferait plaisir à Papy si tu venais."

Je souris en lisant le message, c'est vraiment un type bien.

Je pars dans ma chambre et enfile des vêtements propres. Quand je bosse j'aime bien être en pyjama et aujourd'hui j'ai penché sur mon mémoire. D'ailleurs j'ai pas mal avancé et c'est cool parce que la semaine dernière j'étais en phase "page blanche". J'ai du retard et je déteste ça.

Je suis pas particulièrement assidue en cours mais quand je commence quelque chose, j'aime bien le finir. Et rapidement. J'avais prévu de presque terminer mon écrit pendant les vacances or il me reste seulement quelques jours avant la reprise de la fac.

A Deen : " Tu me préviens quand t'es là, je descendrai. J'ai pas envie que tu te fasse mal en montant les escaliers."

J'enfile mes converses - comme toujours - et j'attrape le skate d'Antoine. Finalement je me résigne et repose la planche, je vais pas faire chier Deen avec ça aujourd'hui. Enfin, surtout j'ai la flemme de m'encombrer les mains alors qu'on va traîner dans les magasins.

Mon portable vibre et un rapide coup d'œil à l'écran de mon cellulaire m'indique que mon camarade est arrivé. Il est là beaucoup trop vite, il devait déjà être sur Paris.

Je descend les marches quatre à quatre et retrouve l'ancien.

- Alors on va où ?, je demande

- Citadium, je dois acheter le cadeau de Jehkyl.

Je secoue la tête, c'est mignon qu'il offre un truc à son frère. Avec le mien je pouvait toujours crever et attendre, j'avais rien.

On s'engouffre dans le métro et on prend la ligne 6, direction Nation pour aller au Printemps. Avec Deen on bavarde pas mal pendant la route, faut avouer que c'est une vraie pipelette.

Une fois arrivés sur place, on monte au cinquième étage de la galerie et on entre enfin dans la boutique. Je m'assois sur une étagère tandis que Burb commence à fouiner dans les rayons. J'aimerais bien l'aider mais je ne connais absolument pas les goûts vestimentaires du toulousain.

Au bout d'une petite heure d'attente Deen trouve enfin son bonheur alors on paie aux caisses. J'aime bien traîner mais là j'avoue que c'était un peu trop long selon moi. Au moins j'ai pu somnoler un peu, les vacances me crèvent encore plus que la fac.

- Ça te gêne si on passe vite fait à Nozbone ? On est dans le coin, je lance.

Bon j'avoue, le "vite fait" est peut être un euphémisme. Surtout que j'ai pas une idée super précise de ce que je veux. Je compte m'acheter mon propre skate parce que même si j'adore prendre celui de Joli-cœur, je sais qu'un jour Antoine le réclamera. Après tout faut bien qu'il la récupère un jour sa putain de planche.

- Tout ce que tu voudras.

Je lui souris, ce mec est une crème. Vraiment. Je lui propose de marcher, dans une dizaines de minutes on sera au skateshop.

- Regarde qui y'a là, montre Deen.

Je lève les yeux et scrute la foule, à la recherche de la fameuse personne qu'il a pointé du menton. Je serre les dents quand je remarque un visage qui m'est un peu trop familier. Argh.

Forcément, il fallait que je la croise. Abi. J'essaie de me recroqueviller sur moi-même pour ne pas me faire voir, seulement Deen le remarque.

- J'comprend plus rien. Vous étiez pas potes avant ?

Je souffle. J'ai toujours pas reparlé à ma pseudo meilleure amie. Peut être que j'exagère, mais je suis beaucoup trop rancunière pour aller faire le premier pas. Tant pis. Elle avait qu'à pas jouer à la conne avec moi.

- C'est compliqué, je réponds.

Je résume rapidement la situation à Deen. J'omet quelques détails mais on va dire que je lui raconte le gros de l'histoire. L'ancien se contente d'acquiescer en silence.

- Eh ben. J'suis heureux de ne pas avoir été une meuf, raille Deen.

Sa réaction me fait rire mais je ne manque pas l'occasion pour lui foutre un coup de coude. On croirait entendre Antoine avec ses remarques à la con.

Au final on trace vite, si bien qu'on arrive chez Nozbone hyper rapidement et Abi ne nous repère pas.

Je suis toute excitée devant la devanture, un peu anxieuse aussi. Ça fait un bail que je ne suis pas venue. Mais tous mes doutes s'effacent quand je pousse la porte et qu'une vague de soulagement me traverse.

Bécane - LomepalOù les histoires vivent. Découvrez maintenant