BELLA [Terminé] [En correction]

4. Adam

Je roulais rapidement vers mon bureau, j'étais fatigué et je ne voulais qu'une chose, bouclé rapidement ce que j'avais à faire pour pouvoir enfin me reposer. Je n'avais presque pas réussi à fermer l'œil de la nuit trop occupé à regarder Bella dormir, je m'étais endormi vers 4h du matin du moins ce dont je me rappelle, c'était tellement rare qu'on dorme toute une nuit.

Son père était dur avec elle, il la contrôlait comme si c'était une gamine, je comprenais son besoin de protection mais il ne fallait pas exagérer. Nombreux sont ceux qui pensaient que Bella était obsédée par la notoriété, que son âme était rangée par l'ambition, la soif de gloire et toutes ses choses mais moi je pense que c'est juste une femme qui ressent le besoin d'être regardé, admirer, l'envie de laisser une marque dans cette vie rien de destructeur comme son père le pense.

Elle avait tout pour réussir, être une véritable starlette, je ne le pensais pas parce que c'était ma copine et que je l'aimais plus que ma propre vie mais elle avait réellement un bon fond et ses intentions sont nobles. Je me mis à repenser encore à la nuit bizarre que je venais de passer avec Bella, on dirait la guerre froide entre l'URSS et les USA. J'avais l'impression que Bella m'en voulait rien qu'au timbre de sa voix mais son attitude me disait tout autre chose.

Mais bon il n'y avait rien d'étonnant, Bella était insaisissable, comme la plupart des femmes d'ailleurs. Je sais pas quelque chose me disait que mes principes de vie longuement débattus hier l'avaient énervée ou alors vexée. Je sais pas. Pourtant j'étais sincère, être obligé de vivre avec mes deux parents était une situation qui commençait à me monter à la tête, j'avais beau avoir l'aile gauche de la maison pour moi tout seul, ça ne résolvait en rien le problème.

Mais comment annoncer à deux parents fragiles que je souhaite tout bonnement m'éloigner d'eux quelque temps tout juste après le décès brutal de leur fils cadet. Je ne m'en sentais pas capable. La mort tragique de mon frère avait fragilisé ma famille à tel point que mes parents le voyaient constamment en moi, il s'attendait à ceux que je me comporte un peu comme mon défunt frère juste pour combler ne serait-ce que le vide qu'il avait laissé. Lui aimait la famille et était dévoué à papa et maman.

Moi aussi j'aimais ma famille, mais je vieillissais et l'envie d'aller ailleurs, avoir mes propres enfants montait de plus en plus. Mais je devais les comprendre et les chérir autant que je le pouvais, même si ce métier d'architecte ne me laissait pas trop de temps, j'étais le chef oui, mais en tant que fils du grand patron je devais faire plus d'efforts que les autres, et donc travailler durement comme n'importe qui pour montrer que, je ne devais pas cette place à ma filiation mais plutôt à mon quotient intellectuel. Être le fiston à son papounet à qui on servait tout était une position qui ne me plaisait guère.

Je priais que le projet que je préparais puisse prendre vie, là, compassion ou pas j'allais mettre les voiles. À force de cogiter, je ne m'étais même pas rendu compte que j'étais arrivé devant la grande société, si seulement je n'étais jamais rentré de Los Angeles, j'allais construire à mon tour le même empire là-bas. Cette tragédie avait vraiment bouleversé ma vie. Je pénétrais dans le grand hall d'entrée de Smitch Corps

-Bonjour Monsieur
-Bonjour Sonia 
-Vous avez reçu un appel de votre mère elle voulait savoir si vous étiez arrivé.

Sonia était une secrétaire efficace, toujours discrète et souriante mais pour cacher ses sentiments il y avait du travail à faire, elle était amoureuse de moi et je le savais, toute la boîte d'ailleurs, tout en elle lui trahissait. Elle était mignonne, une femme petite de taille dans le 1m55 ou 58, un physique agréable, une peau blanche laiteuse avec des petites taches de rousseurs sympathiques, les cheveux noirs coupés en une coupe courte qui encadrait bien son visage, mais hélas, mon cœur était déjà pris.