BELLA [Terminé] [En correction]

60.Bella

La haine et la colère qui m'animait en ce moment étaient inexplicables, on ne m'avait jamais autant maltraité, tout se mélangeait dans ma tête, tout n'était que film d'épouvante pour moi je passais la pire journée de ma vie, d'abord le piège de Richard, ses abus, puis la grande nouvelle catastrophique sur la paternité d'Éric, ensuite le rejet brutal et le venin déversé d'Éric sans oublier ma carrière tombante mais mon cerveau ne me donnait qu'une seule information claire et limpide, la culpabilité d'Ana De Rosa, car c'était sa faute, c'était à cause d'elle si Richard m'avait fait tomber dans son piège.

C'était sa faute si Éric croyait dure comme fer que je sortais avec son père Richard et aussi c'était sa faute si je m'étais laissé embarquer dans ce film ridicule à l'origine de mon échec aujourd'hui. Oui tous mes malheurs d'aujourd'hui étaient de sa faute, avec tout mes problèmes j'en avais même oublié Adam mais avec tout ce qui m'arrivait, je n'avais plus la tête à penser à l'amour avant d'avoir résolu tous mes problèmes car oui je ne trouverai le repos qu'une fois ma carrière ravivée, le désaccord avec Éric clarifié.

Ana De Rosa se débrouillerait comme elle le voudrait mais elle allait devoir arranger le chaos qu'elle avait semé dans ma vie quitte à lui sortir les yeux des orbites ou lui trainer par les cheveux, elle allait rétablir l'ordre, réparer ce qu'elle avait cassé et c'est à ce moment que je retrouverai encore la paix, pas avant.

Lorsque je quittais le domicile d'Éric je me précipitais dans ma voiture toute haineuse et sur les nerfs, je démarrais en trombe et appuyais sur le champignon j'avais besoin de mettre les points sur les i et pour ça une discussion immédiate s'imposait avec Ana. Je me garais devant sa porte et me mis à frapper comme une dingue afin qu'elle m'ouvre sur-le-champ mais après plusieurs coups à la porte, toujours aucune réponse, j'essayais d'inspecter les lieux et d'après le calme qui y régnait j'en déduisis qu'elle n'était pas là.

Je fis demi-tour et repartis dans ma voiture, après mûre réflexion je décidais de l'attendre de pied ferme, j'avais le sang qui bouillonnait et je n'allais me calmer qu'après une bonne dose d'explication. Les secondes se mirent à défiler puis les minutes et ensuite les heures.

Agacée par ce temps perdu je décidais de démarrer ma voiture et m'en aller mais lorsque je tournais la clé, je vis des phares s'approcher dans le rétroviseur puis là j'aperçus la voiture d'Ana aller se garer dans sa propriété, elle descendit de sa Audi blanche toute épanouie, toute zen et heureuse, elle était enfin arrivée.
Après être rentré chez elle, je lui emboîtais le pas quelques secondes plus tard. J'ouvris sa porte d'entrée sans même me faire prier, elle se retourna immédiatement surprise, lorsqu'elle vit que c'était moi, son visage devint rouge de colère

-Tu es folle de rentrer chez moi comme ça! Comme s'il s'agissait d'un moulin!
-Lorsque tu as pris l'initiative de t'introduire dans ma vie à qui tu as demandé la permission?

Elle fut choquée, moi je ne sourcillais point, le visage déformé par la colère

-Tu es malade! De quoi tu parles? Sors d'ici immédiatement!
-Je ne m'en irais qu'une fois ce conflit réglé!

Elle avança vers moi et me prit par le bras pour essayer de me sortir mais je me dégageais

-Lâche-moi! Tu crois que tu peux gâcher ma vie et t'asseoir tranquillement chez toi boire le thé?
-Mais qu'est-ce que tu racontes? Si tu ne t'en va pas tout de suite d'ici j'appelle la police!
-Vas-y! Et moi j'appellerai l'hospice car il faut être une détraquée mentale comme toi pour imaginer un plan aussi tordu, tu mérites l'enfermement!

Elle mit ses deux mains sur ses hanches et ricana puis elle fit deux pas en arrière et me regarda ensuite hautainement

-Bon fais moi rire, dis-moi ce que la terrible Ana De Rosa a bien pu faire à la pauvre petite fille de la plage
-Épargne moi tes sarcasmes
-Commence alors par arrêter tes gamineries, je n'ai pas que ça à faire
-Dis-moi alors ce qui t'a pris pour faire entrer Richard Falcon dans ma vie?
-Tu devrais me remercier de t'avoir fais rencontrer l'un des plus grands producteurs d'Hollywood
-Tu savais aussi que c'était un fou? Que c'était le père d'Éric!
-Tout L.A le sait. Et en quoi c'est ma faute si tu ne sais pas cadenasser tes jambes?