BELLA [Terminé] [En correction]

Epilogue

Éric

« Je pense que cette lettre est la dernière que j'écris, à force de retranscrire mes états d'âme sur papier, mes humeurs du moment afin d'éterniser l'instant, je vais finir par devenir écrivaine. Dieu sait combien je déteste ce métier de coincé, alors non merci. J'ai reçu un peu d'aide, je crois être sûr la bonne voie pour m'échapper d'ici, enfin je croise les doigts, avec ma vie compliquée on ne sait jamais. Peu importe les sales coups qui me sont tombés dessus et qui continuent de m'asphyxier sous leurs poids, les roues de secours pour me tirer d'affaire ne manque pas.

Et en faisant le recensement dans ma tête de toutes les fois où l'on m'a sorti d'affaire, Éric ton nom est en première page. Je ne te le dis peut-être pas assez ou même jamais mais merci. Je tenais à t'écrire ces faibles mots, afin de te remercier dignement pour toutes les fois où tu m'as tendu la main sans rien demander en retour, oui merci beaucoup Éric. Et aussi pardonne-moi, je suis désolé de toujours t'effacer, et te reléguer au second plan, tu es un type chouette et tu mérites toute mon attention et un peu plus de considération.

Tu m'as sauvé tellement de fois, même quand je t'ai fait du mal tu n'as pas regardé à ma faute ni resté fâché longtemps contre moi. C'est vrai on s'est fait beaucoup de mal toi et moi mais, tu ne m'as jamais laissé tomber. Tous mes problèmes arrivent à cause de Richard ton père, ce n'est donc pas facile pour toi de te dresser contre lui juste pour moi, une femme qui en aime un autre et qui ne mérite même pas ta tendresse.

Mais au fond de ton coeur d'acier en apparence, tu ne m'as pas laissé tomber et donc je tenais à exprimer ici sur ces bouts de papier ma gratitude. Je tiens à te dire à quel point tes actes héroïques m'ont marqué, combien ton empathie pour moi m'a touché, j'ai rarement croisé des hommes qui m'ont autant apporté leur aide sans rien exiger en retour, je m'en veux maintenant de t'avoir fait souffrir, de t'avoir fait miroiter des sentiments inexistants.

J'espère que tu me pardonneras, j'aurais bien aimé te dire ces mots de vive voix mais je sais que comme un condamné j'attends le jour de mon exécution dans le couloir de la mort, je ne me fais pas d'illusion, coincé ici dans cet hôpital de fou, complètement perdu, je sais que les chances pour que je m'en sorte vivante, non que je m'en sorte tout court sont maigres.

Étant un fait, je l'accepte. Lorsque tu trouveras cette lettre, enfin si et seulement si, après ma mort bien sûr car au cas où je sortais d'ici je la déchirais et j'essaierai de trouver assez de force pour te dire tout ceci moi-même, ne te morfond pas trop, sache que j'ai passé des moments agréables et très joyeux à tes côtés. J'ai appris à te connaître et à t'apprécier au-delà de ta carapace et tes défauts. Tu sais quoi?

Tu mérites une femme qui déchire, une femme pétillante qui saura t'aimer à ta juste valeur et te rendre heureux en retour, moi j'ai échoué. Si tu lis ces mots un jour, te connaissant ton esprit doit bouillonner de milliers de questions me concernant.

Je ne peux que te dire que la quête du bonheur et de la perfection ultime ont toujours été la raison de mon ambition, ajoutée à cela le désir d'accomplir mes rêves ont été un moteur puissant.

La route du bonheur n'est pas droite hélas, oui j'ai fait des erreurs, commis des imprudences mais si j'ai continué et préservé dans ma conquête, c'est parce que comme on dit les plus grandes victoires se construisent à partir d'erreurs et que la détermination mélangée à la persévérance mènent au succès.

Tout le monde n'est pas né avec une cuillère en or dans la bouche, et l'enfance de tous n'a pas toujours été rose. Coincé entre le mépris de mon père pour ma mère, le rejet social à cause de ma classe sociale inférieure comparé à celle de mes amis, rajouter à mon envie de laisser une trace indélébile sur cette terre superficielle, et aussi le besoin de me démarquer, montrer à quel point je suis spéciale, extraordinaire à monter en moi et créer un cocktail mortel.