TOXIC|EDF|

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11 JUIN 2018, ISRTRA
Se réveiller en Russie ça fait bizarre, on est là pour la coupe du monde.

J'ai vécu celle du Brésil en 2014 et je suis même allée voir quelques matchs mais il y a une différence entre voir la coupe du monde dans un stade parmi les supporters et la vivre tous les jours au côté des joueurs.

Et puis elle n'a pas eu une bonne fin pour la France celle de 2014 et encore moins pour le Brésil. J'avoue j'ai lâché une larme cette année là.

Dans quinze jours se déroulera peut-être le dernier match de l'équipe de France pour cette coupe du monde 2018.

Je sais très bien que je suis sur le point de briser leur rêve mais moi le foot a détruit ma vie tout simplement.

Et ce n'est pas leur faute, mais dans un sens si, ils sont les dommages collatéraux de ma haine. Mes rêves, mes espoirs mon histoire ont été détruits en lambeaux de verre qui ont éclaté sur moi et mutilés mon corps a jamais et pour toujours.
Ou plutôt mon âme.

Suite à notre passage remarqué à l'aéroport de Moscou, je ne sais comment mais plein de footballers qui étaient présents m'ont suivi sur mes réseaux sociaux et ça m'a un peu choquée sur le moment en voyant ça mais après j'étais super contente, je deviens une célébrité dans le milieu les gars.

Je rigole en vrai ils vont tous m'oublier et m'unfollow à la fin de la coupe du monde mais tout est comme ça dans le milieu du foot, tout est éphémère. On t'adore et tu es élevé au rang de dieu puis la minute d'après on te lynche sur la place public et avant que tu n'ai pu cligner des yeux on t'a remplacé.

C'est triste mais terriblement vrai.

Je m'habille simplement puis me maquille pour ne pas faire peur aux gars et au staff avec ma tête au réveil puis descends pour prendre mon petit-déjeuner juste après avoir tiré une cigarette sur mon balcon.

Je suis obligé de passer par l'étage des footballers pour rejoindre le rez-de-chaussée si je prends les escaliers et c'est ce que j'ai fait parce que les ascenseurs mettaient trop de temps à arriver, j'ai décidé d'utiliser mes petites jambes contrairement à ces flemmards de joueurs.

- Salut banane, me dit Sam en sortant de sa chambre accompagné de Coco.

- Coucou imbecile mais vous faisiez quoi dans la chambre à deux aussi tôt, je me renseigne.

- Tu veux pas vraiment savoir, me répond le joueur allemand.

Oui je crois que je ne veux pas en réalité. Je lève les yeux au ciel et choisis de ne pas répondre tandis qu'on descend tous les trois par les escaliers après les avoir forcé à me suivre.

- C'est quoi le programme de la journée, je demande.

- Conference de presse et entraînement en gros. Ah oui et shooting photo!

- T'as visité le camp, me demande Coco.

- Non j'étais trop crevée hier et toi, je réponds.

- Non comme toi faut qu'on y aille ensemble après.

- Oh pire on y va maintenant, je fais.

- Ouais carrément, il réplique.

- Et moi vous m'abandonnez, dit tristement le défenseur.

- C'est exactement ça, je réplique, comme tu me l'a fais hier.

On se regarde avec Coco avant de partir en courant loin de mon collègue. On fait le tour ensuite et on finit par la piscine.