TOXIC|EDF|

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10 JUILLET 2018, SAINT PETERSBOURG

Jour de demi-finale aujourd'hui.

Le match opposant mes deux pays débutent à 21h, heure locale.

Il faut que je parle aux joueurs d'ici là.

Il est 19h, on devrait partir d'ici quelques minutes pour se rendre au stade de la ville pour le match.

Les joueurs assistent actuellement à la causerie d'avant match ainsi que le staff à laquelle je ne suis pas car je stresse énormément.

J'ai fait une entorse au règlement aujourd'hui et portes un jean noir totalement destroy ainsi qu'un sweat rose avec des inscriptions dessus.

Je tiens la veste du staff à la main en cas de problème dans le stade.

On est finalement prêts à partir une vingtaine de minutes plus tard.

Je m'assois seule devant avec un casque sur les oreilles, ignorant les regards et les appels des garçons. SI j'étais restée pote avec eux, ils auraient fini par en avoir marre de mes sautes d'humeurs constantes de toute manière.

Je suis plus qu'agitée, je devrais profiter de mes derniers instants avec eux mais ce serait leur mentir jusqu'au bout.

Le trajet ne dure pas très longtemps, étant escorté par des motos de la police pour nous dégager la voie.

On arrive un peu avant 20h, et directement, les footballeurs vont se changer avant de ressortir pour le réveil musculaire ainsi que l'échauffement après.

- Tu te fous de moi là, dit DD à un agent de sécurité qui lui demande son pass. Tu sais qui je suis?

Le bonhomme s'excuse ensuite et je me dis que j'ai bien fait quant à moi de prendre ma veste du staff technique. Si des bouffons incapables de reconnaître les coachs se baladent, inutile de penser ce qu'on aurait pu me demander à moi, simple membre du staff.

Le moment où je dois leur parler arrive vite, trop vite.

Mais depuis le début, il devait arriver et après près de deux mois dans le mensonge, je leur dois bien la vérité.

J'affiche un sourire nostalgique, repensant à tous les bons moments passés à leur côté.

Notre premier délire avec nos insultes d'enfants de dix ans "la banane" et "l'imbécile".

Notre première victoire. Les bisous après chaque but trouvant le filet.

L'enceinte nous accompagnant un peu partout.

Notre sortie à la plage.

L'entraînement auquel j'ai participé.

Toutes les marseillaises chantées.

Nos soirées, incomptables et toujours meilleures les unes que les autres.

Notre arrivée en Russie et la rencontre avec plein d'autres équipes.

Le match face à l'Argentine.

Les joueurs intenables en conférence de presse.

Mon duo avec Sam, mes délires avec Ousmane, les mots de Presnel, ma relation avec Lucas.

Je vais perdre tout ça d'ici quelques minutes.

- Je mets le parfum de la victoire comme convenu, me dit Sam en riant mais je n'arrive qu'à afficher un faible sourire forcé.