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on va faire genre ca fait deux jours que j'ai pas poster

6 JUILLET 2018, NIJNI NOVGOROD

C'est ici que tout se jouera.

Ce n'est pas une finale mais pour moi, presque.

Le coup d'envoi va être lancé dans les minutes qui suivent, pour le moment les joueurs sont encore à l'échauffement.

Les supporters uruguayens sont venus en nombre et pour ne pas changer les français sont minoritaires.

Encore une fois, l'équipe va devoir se passer de leur douzième homme, ou plutôt dans le cas de l'équipe nationale de leur vingt-quatrième homme.

Mais ça ne les a jamais arrêtés jusqu'alors.

La pression monte doucement dans le stade et Didier m'envoie chercher Antoine qui est censé prendre une douche pour se détendre.

- Grizi, je dis en rentrant dans les douches doucement histoire de ne pas le surprendre à poil.

- Je suis là.

Je me détourne et le découvre le torse encore luisant et une serviette blanche encore nouée autour des hanches.

- Didier m'envoie te chercher, je le regarde droit dans les yeux pour ne pas dériver de mon objectif.

Il s'approche lentement de moi jusqu'à se retrouver à quelques centimètres de moi. Lorsqu'il parle son souffle vient frapper mon visage.

- Et bien tu peux lui dire d'aller se faire foutre.

- T'as pris quelque chose, je demande en haussant les sourcils sans pour autant bouger.

- Je ne veux pas jouer ce match, il soupire en tirant sur ses cheveux courts.

- Pourquoi?

- C'est, c'est particulier pour moi de jouer contre ce pays. C'est un peu mon pays de cœur.

- Pense à autre chose, je suggère. Concentres-toi sur ton jeu oublie les adversaires.

- Distraits-moi, il me supplie presque. Fais moi penser à autre chose, il reprend mes mots.

Je panique et ne réagis pas lorsqu'il fait un dernier pas, comblant l'espace entre nos deux bouches et nos corps.

C'est étrange, souvent les gens ferment les yeux quand ils s'embrassent mais cette fois-ci, nos pupilles bleues s'affrontent attendant qui va détourner le regard en premier.

Ses cristaux affrontent mes azurs lors d'une bataille acharnée.

J'agrippe sa serviette qui finit par tomber et il me plaque contre le mur avec violence.

Il n'y a aucune délicatesse

aucune tendresse

aucun amour

dans cet acte.

Une porte qui claque nous ramène à la réalité, nous empêchant de commettre l'irréparable.

- Putain, il dit en tapant le mur de son poing.

- Antoine, appelle une voix masculine que j'identifie comme appartenant à Pierre.

- J'arrive, répond le petit blond en ramassant sa serviette. Je crois que je commence à comprendre pourquoi ils ont tous craqués pour toi, il me dit moins fort avant de partir tandis que je reprends mon souffle.

Ils ont quoi ces gars en couple à craquer pour moi?

Ils ont quoi ces gars célibataires à craquer pour moi?

TOXIC|EDF|Où les histoires vivent. Découvrez maintenant