Chapitre XX: Benoît

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Chapitre XX: Benoît

Le bras déchiré, Benoît ne manquait pas de grimacer. Il ne pouvait plus le bouger, surtout plus le sentir et le sang coulait à flot. Stopper l’hémorragie était un luxe qu’il ne pouvait s’offrir dans la situation dans laquelle il se trouvait. En face de lui, l’homme au regard et sourire crispant
- Ne t’inquiète pas, je t’ai juste déchiré le bon muscle. Ça finira par cicatriser et dans quelques semaines il sera complètement rétabli enfin si tu t’en donne les moyens…
Benoît grinçait les dents de colère face à l’insolence du rouquin.
- Tu sais quoi mon petit Benoît ? Je t’aime bien. Tu es un battant ! Disait-il avant d’imiter des guerriers ou du moins des clichés. Tu ne t’es pas laissé faire, tu as tenté ta chance ! Croyant que tu pouvais me battre et ça j’apprécie. Tu as l’air d’être un chouette gars, un chouette gars à qui on offre une deuxième chance en lui promettant la liberté s’il arrive à trouver « l’intrus » mimait-il des doigts. Je suis dans le même cas que toi et je te comprends. Sauf que la différence entre nous est que moi j’apprécie être ici et ça ne semble pas être ton cas.

Il s’arrêtait un moment et continuait après la réaction désintéressée de son interlocuteur qui se tordait encore de douleur.
- Tu ne comprends surement pas, je vais t’expliquer une histoire, après ça tout sera clair. C’est l’histoire d’un jeune garçon de dix-sept ans à qui tout réussissait, qui avec ses deux amis avaient l’habitude de sortir avec des filles. Un soir pour changer, le jeune garçon et ses potes étaient allés en forêt avec chacune de leur copine du soir respective. La copine du jeune garçon était réticente et n’arrêtait pas de clamer qu’elle voulait rentrer ce qui ennuyait le jeune garçon. Et là le drame arriva, le jeune garçon à l’aide d’un couteau suisse plantait la gorge de sa compagne, l’emmenant tout droit à l’agonie et à la mort. La panique s’emparait de ses amis et leur compagne, l’une d’elle proposait d’aller rapporter la chose en le faisant passer pour un accident mais le jeune garçon et tous ceux présent y compris la demoiselle en question savait très bien que s’en était pas un. Alors ses amis ont fait ce qu’il fallait faire, ils ont assassiné la demoiselle qui proposait de rapporter la chose, une véritable preuve d’amitié a-t-on envie de dire. Il restait alors une demoiselle et c’est elle qui leur montrait le chemin de la lumière. Ils s’amusaient à la poursuivre dans toute la forêt en la tuant lentement et se fut un véritable plaisir pour elle. Ils se débarrassaient des corps et retournaient à leur vie. Mais après avoir goûté à cette merveille qu’était la chasse à l’homme, ils ne pouvaient pas lui dire adieu aussi facilement. Ils organisaient ainsi une chasse à l’homme à chaque trois mois ou presque avec la même recette, des filles et une forêt mais avec des degrés de folies supérieurs, je te laisse imaginersuggérait-il avant de reprendre la parole. En s’appliquant et changeant de pays à chaque fois, tu ne te fais pas prendre, les corps étant découvert plusieurs semaines voire des mois après enfin bref je t’épargne les détails
.
Tandis que Ron s’appliquait dans son récit, Benoît remarquait la lame qu’il avait faite tombé un peu plus tôt non loin de lui. Il se disait pouvoir profiter du manque d’attention de Ron, il devait le faire.
- Cela durait quatre ans avant qu’un soir, le jeune garçon eut marre de partager les proies avec des amis qu’il jugeait ingrats et les tuaient eux aussi continuait l’homme à la chevelure rousse. Ce fut la grande erreur du jeune garçon car la disparition de ses amis éveillait indubitablement des suspicions à son égard, suspicion qui fut le début de sa ch – Ron interrompait son parler lorsqu’il vit la masse musculaire qu’était Benoît saisir de son seul bras la lame à terre et lui foncer dessus. Le jeune homme sans titiller évitait le coup de Benoît et lui plantait la lame qu’il tenait dans le ventre de celui-ci sans manquer de bien la tournoyer afin que la douleur soit plus intense. Il retirait violemment la lame du géant qui tombait sur le dos, toussant du sang, le ventre ouvert.
- Ce que j’essaie de dire, ne s’arrêtait pas Ron, c’est que pour moi ce jeu n’est pas une dernière chance mais un cadeau. Une dernière et géante chasse à l’homme avant que je revienne dans la civilisation et je compte bien en profiter au maximum.
Dès ces mots prononcés, la lueur de vie des yeux de Benoît disparaissait et ce dernier mourrait.
- Repose en paix. lançait Ron dans le vide en lui fermant les yeux à l’aide de ses doigts.
Aucune alarme ne raisonnait par la suite.
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Repose en Paix Benoît, repose en paix ! De plus en plus de mort, ça se corse.

Parmis Nous (Terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant