Chapitre 8 - Une famille

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Il est 13h lorsque je rejoins mon père pour le déjeuner. Dans la rue, L'air est frais  mais,   heureusement, il ne pleut pas encore. Le soleil est d'ailleurs au rendez-vous et nous réchauffe d'une certaine manière. J'en profite donc pour porter une petite robe avec des collants ainsi que mon éternelle veste en jean. A mes pieds, des bottines à talon, je serai prête à tout pour paraître plus grande. Mes longs cheveux blonds sont attachés en un chignon flou. J'ai trop mal au crâne pour les coiffer.

Je décide de ne pas prendre ma voiture et de m'aventurer dans  les rues de Paris. Cela me fait un bien fou, je peux enfin me détendre un peu. En réalité, je suis assez stressée de revoir mon père. C'est la première fois depuis jeudi... Il n'a absolument aucune idée de ce qui se passe derrière son dos.

Il y a beaucoup de monde dans les rues. Je suis soulagée à l'idée que mon père ait eu l'idée de réserver une table à l'intérieur du restaurant, moins de risque de croiser les rappeurs comme ça. 

J'espère que l'enquête se terminera plutôt rapidement. Je pourrais, enfin, laisser Idriss derrière moi et reprendre ma vie là où elle était avant toute cette histoire. 

Lorsque je franchis la porte, je l'aperçois, concentré. Il lit les articles de son  journal préféré. Papa est habillé en civil : il porte une simple chemise blanche et un jean. J'aime tellement le voir vêtu de cette façon. Ca peut paraitre idiot, mais j'ai l'impression qu'il est plus en sécurité. Il attise moins la haine du monde extérieur. Puis, je retrouve vraiment mon père Luke, pas le policier Rousseau. 

- Salut papa. 

Il me prend dans ses bras et ça me réchauffe le coeur. 

J'aime énormément mon père. Il a toujours été là pour moi, il ne m'a jamais laissé tomber même lorsque je suis partie en vrille après Léo... Alors que lui aussi, avait toutes les raisons du monde de craquer, de tout envoyer balader. Mais non, il a continué, il a travaillé pour que nous puissions toujours avoir un toit au-dessus de notre tête. 

Il a pris le monde sur ses épaules alors que ce n'était pas son rôle. 

Je me souviens, d'un soir, où il était rentré tard. Je refusais toujours de retourner à l'université. J'étais en pleure dans ma chambre quand un bruit sourd a attiré mon attention. Je suis sortie et j'ai continué à marcher. Le son devenait de plus en plus audible au fur et à mesure que je me rapprochais de la salle de bain... 

Mon père pleurait. Cela faisait deux mois que Léo était parti et c'était la première fois que je voyais papa dans cet état. Il pensait que j'étais endormie et pouvait donc exprimer ses émotions comme bon lui semblait. Ce jour là, j'ai décidé de ne plus être égoïste et de penser à mon père en premier lieu... Il avait besoin de moi plus que quiconque.  

C'est pourquoi ça me fait si mal de lui mentir aujourd'hui.

Mais je pense sincèrement qu'il fait une erreur. Et si je trouve assez d'éléments pour prouver l'innocence d'Idriss, je pourrais lui faire entendre raison. 

Papa m'examine : 

-  Tu n'as pas l'air si malade que ça...

Oups.

- J'ai pris quelques médicaments, ça fait du bien.

- Qu'est ce que tu me caches Lana ? T'est bizarre depuis...

Il laisse sa phrase en suspens. 

- Je suis juste fatiguée, ne t'en fais pas, lui réponds-je. 

Il soupire avant de me demander : 

-  Et au boulot, tout va bien ?

- Super bien ! J'ai une chouette classe.

J'irai jusqu'au bout (Framal)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant