J'irai jusqu'au bout (Framal)

Chapitre 46 - Une révélation

Je me suis jetée dans ses bras. Les autres membres du Crew peuvent me dévisager. 
Ca m'est complètement égal. Je ne veux pas le lâcher. 

Je commence à réaliser ce qui s'est passé aujourd'hui et j'ai subitement très peur. 

Je me tiens de plus en plus fermement contre Idriss. Ma main a empoigné l'arrière de son pull comme si je tentais de communiquer avec lui en silence. 

Ne me repousse pas. Voilà ce que cela signifie.  

Quand il finit par refermer ses bras autour de moi, mes muscles se détendent un peu. Il me rassure, je me sens en sécurité. 

Putain, quelle conne je suis. C'est évident. Idriss  ne pourrait pas être cette personne que recherche la police ou qui semble suspecte  sur les photos. C'est juste un garçon, normal, qui a eu envie de fumer un soir. 

Les autres n'ont toujours pas bougé. Je sens qu'ils nous fixent derrière mon dos. Toutefois, personne n'ose prendre la parole. Ils doivent se demander ce que je fais là, surtout après ma pathétique crise de nerf. Je n'ai aucune réponse à leur donner... Je ne sais pas pourquoi je suis venue. 

Toutefois, je finis par me détacher du rappeur. Idriss m'indique le canapé sur lequel je m'installe.

Je tente d'expliquer les événements d'une voix prosaïque, mais, c'est peine perdue : 

-"Thomas...il...il..."

Je ne sais même pas quels mots employés. Idriss se tourne vers ses amis et d'un geste de la tête , ils se lèvent tous, prêts à sortir.

-"Non, attendez. Qu'est-ce que vous faites ?"

Je tire Idriss par le bras comme si ça allait changer quelque chose.

Ken me répond simplement : 

-"il n'a pas retenu la leçon." 

Théo acquiesce. Quant aux yeux d'Hakim, ils lancent des éclairs. Je ne sais pas si c'est à cause de mon attitude ou à cause de Thomas.

 -"Vous ne pouvez pas faire ça maintenant !  Regardez, je ne suis pas blessée."

Parce que j'ai eu de la chance. 

Je passe machinalement ma main dans mes cheveux, à l'endroit même  où quelques mèches ont été arrachées : 

-"Faites-moi confiance, s'il vous plait." 

-"Ah. Parce que toi, t'as confiance en mon reuf  ?"

Hakim se rapproche du canapé. Je baisse la tête à nouveau. Je suis incapable de le regarder dans le blanc des yeux. Je sais que j'ai merdé, et, le kabyle parvient toujours à me le rappeler d'un simple regard. 

-"J'ai confiance en chacun d'entre vous. Je...je suis désolée. Mais, ne faites rien de stupide."

C'est vrai, depuis le début de nos échanges, j'ai toujours cru en eux. Pourtant, rien ne me poussait à le faire. 

Idriss s'accroupit face à  moi et dépose ses mains sur mes genoux. 

-"Je les raccompagne. Toi, tu te calmes pendant ce temps là. Ok  ?"

-"Ok..."

Les garçons protestent, mais, le rappeur les pousse quand même à l'extérieur de l'appartement. 

Je me retrouve seule durant quelques minutes entre les photos de famille et les figurines  Dragon Ball. 

Quand il revient enfin, il boit une grande gorgée d'eau avant de se retourner vers moi  :