27 Sur le Seuil

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Je bus, ce soir là. Beaucoup. Beaucoup trop. Mon faible niveau de résistance à l'alcool n'en devint que plus définitif pour moi, alors que je titubais jusqu'à la table basse pour plonger la main dans les restes de chips et de curly, espérant ainsi faire baisser mon taux d'alcoolémie. Ça ne marcha pas vraiment, et je m'assis donc en plein sur le canapé, au milieu d'une discussion très animée entre Sang, Sasa et Jenn sur un sujet que je ne saurais même décrire, tellement tout me semblait flou et lointain. Je suis a peu près sûre que je ricanais bêtement aussi.

Bref, j'étais en sale état. Mais je m'en fichais, et je continuais à boire. Je m'en voulais tellement d'avoir été une telle égoïste et d'en être encore une, d'être incapable de m'assumer et de faire ce que je voulais comme tous les autres, je me haïssais et je voulais me faire du mal. Dans mon délire d'alcoolique, j'étais persuadée que je devais être jugée pour mes crimes - visiblement, ma propre sentence fut de tenter de me faire boire jusqu'au coma éthylique.

Je fus stoppée bien avant ce niveau. Melody, et son incroyable résistance à l'alcool, me prit mon verre et m'éloigna de toutes les bouteilles, le temps que je me reprenne. Elle me coucha sur son lit et retourna voir les autres.

Je crois que je m'endormi quelques minutes, et fut réveillée par la musique qui venait d'augmenter d'un coup. Je sentais que j'étais moins bourrée - mais je l'étais encore pas mal - et décidait de sortir de mon antre. Il n'y avait plus que Sang, Satan, Jenn et Melody au rez de chaussée; mais elles s'amusaient beaucoup. Melody venait de brancher sa musique sur l'ampli, et une mélodie forte et vibrante emplissait la grande pièce; toutes se déhanchaient comme des folles dessus, à l'exception de Sang qui, à l'écart, semblait s'amuser à préparer des boissons à l'aide des différentes bouteilles éparpillées sur la table.

"Demain c'est le jour le plus blindé des vacances! M'expliqua Jenn. Donc de toute façon on aura du mal à skier tranquillement avec tout ce monde, du coup on va sûrement faire nuit blanche.

Je lui lançais un regard complice.

-Jusqu'au bout de la nuit?

-Jusqu'au bout de la nuiiiiit! Hurla-t-elle, et on trinqua toutes les 5 avec les verres concoctés par Sang - ces verres avaient d'ailleurs un taux d'alcool adapté à notre "état actuel" avait elle dit. Le mien était étonnament peu alcoolisé.

Mais le temps passa, et mon taux d'alcool finit par remonter en flèches. Je fus prise d'une envie folle - culpabilisant toujours vis à vis de Sam - d'aller retrouver Ange pour lui demander conseil. Après tout, Ange n'était elle pas la professionnelle du cul? Ce fut une idée qui, sur le coup, me sembla si brillante que je ne me posai même pas la question de savoir pourquoi la propriétaire des lieux (ou presque) n'était pas en train de danser avec nous.

Je supposais qu'elle était dans sa chambre, et montais les marches quatre à quatre. Enfin, j'essayais, mais mon équilibre était plutôt précaire. Puis, je me dirigeais vers l'antre de la bête, à savoir le bout du couloir, où se trouvaient sa chambre, celle des deux garçons, ainsi que sa salle de bain attitrée. Voyant de la lumière s'échapper de sa porte entrebâillée, j'y entrais à grand fracas avant de me stopper net.

-Huum, Jill, tu sais c'est mieux de toquer avant d'entrer... me dit mon amie, un peu gênée.

Et en efft, j'aurais probablement dû le faire, puisque Ange était actuellement en pleine pratique du coït avec ses deux étalons. Mon esprit sobre aurait instantanément ordonné à mon corps de faire demi tour, mais voilà, mon esprit n'était pas sobre, même pas du tout. Alors je restais là, bêtement, à fixer les trois humains qui me faisaient face et avaient choisi de ne pas interrompre leur prestation malgré ma présence.

Ange était parfaitement nue, et je ne pouvais m'empêcher d'apprécier la forme de ses petits seins et la courbure gracieuse de son dos, faisant des allez retour de haut en bas. Elle était en position assise, par dessus... eh bien, Martin, et plus particulièrement sur ... eh bien, sur sa bite, je ne voyais pas d'autre mot. Il était en train de pénétrer mon amie. Sous mes yeux. Elle rebondissait joyeusement, en poussant de petits cris, alors qu'elle avalait goulûment le braquemart de son autre étalon, debout devant elle, et qui poussait lui aussi des petit grognements de plaisir. C'était une scène... surréaliste, pour moi. Je savais les habitudes de Ange, mais la voir à l'action était autre chose.

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