28 Toute Première Fois

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Je relevais mes yeux vers elle pour la fixer et déterminer si elle était sérieuse ou non.

-Me... servir de toi? Mais...

-Tu ne veux pas? Fit elle avec un faux air déçu.

-Si.. enfin non. Enfiiiin je veux dire...

Dix mille question se bousculaient dans ma tête, et mon esprit embrumé ne savait pas laquelle poser. Alors... sur un coup de tête, je décidais de me laisser aller, pour une fois. De lâcher la bride. De lâcher prise. D'abandonner tous ces soucis qui me ruinaient le moral.

Mon homosexualité. Ma mère. Mon père. Melody. Sam. Ange et ses étalons. Sasa la démone. Mes doutes. Mes peurs. Surtout mes peurs. Quand j'eu tout abandonné, il ne restait plus qu'une chose. Un seul sentiment, une seule sensation.

Je la désirais. Comme je n'avais jamais désiré quelqu'un. Même plus que Melody. Alors, pour la toute première fois, je décidais de faire le premier pas.

Ce fut moi qui avança vers elle, saisit son visage entre mes mains et posa un langoureux baiser sur ses lèvres. Elle sembla surprise que j'ai pris l'initiative. Mais l'oublia très vite.

Je sentis ses mains quitter mes épaules pour se glisser jusqu'au creux de mon dos, rapprochant mon corps du sien. Je sentis sa langue s'infiltrer par l'entrouverture de mes lèvres, puis danser avec la mienne, explorant chaque recoin de ma bouche, jusqu'à m'en faire perdre haleine.

Je sentis également son désir, aussi fort que le miens, lorsqu'elle me poussa contre le mur proche et continua à m'embrasser, toujours plus fort, sa langue s'agitant comme une folle. Nous nous détachions, nous fixions un instant, puis renouions le contact de nos lèvres. Bientôt, elle commença a me mordiller la lèvre inférieure dès que je tentais de reprendre mon souffle. Ma tête allait exploser. Tout n'était plus qu'un tourbillon de sensations inconnues, d'odeurs et de gémissements. Le monde s'était tu autour de nous pour nous laisser seules. Seules, l'une avec l'autre, l'autre avec l'une, serrant nos corps l'un contre l'autre comme pour tenter de les faire fusionner.

Sang rompit le contact quelques instants, et j'en profitais pour reprendre mon souffle. Je savais que j'étais rouge, écarlate même, et je sentais l'excitation me gagner. Tout mon corps brûlait de la toucher, de la sentir, et de réaliser... tant de choses que je n'avais pu qu'imaginer auparavant, seule, dans mon lit, en train de me toucher. Le moment était-il venu? Allais-je enfin connaître cette sensation? Avec cette fille que j'aimais tant ... que j'aimais tant? Non. J'étais bien au delà de ça. Il n'y avait plus de doute possible.

J'étais amoureuse de Sang.

Elle me jeta un regard amusé, puis chuchota, toujours maîtresse d'elle même:

-Le lit...

Elle poussa la porte se trouvant à côté de nous et m'entraina à l'intérieur de sa chambre, sa bouche à nouveau scotchée à la mienne, son odeur enivrante m'envahissant et me faisant tourner la tête au moins autant que l'alcool. On s'approcha du lit. On avait du mal à marcher, car je la serrais de toute mes forces, et n'avais pas les idées très claires. On arriva au bord du matelas, et elle s'y assit, tenant ma main et m'invitant à la rejoindre. Je m'assis sur la place qu'elle me réservait, sur ses genoux, et approchait nos visages à nouveau. Mais elle esquiva ma bouche pour s'attaquer à mon cou, qu'elle commença à embrasser, partout, lentement...

Elle s'arrêta un instant, et remonta sa bouche jusqu'à mon oreille pour chuchoter...

-Je vais laisser des marques... tu es sûre que je continue?

Mon coeur rata un battement. J'avais perdu toutes mes capacités de reflexion et de répartie, et fut incapable de dire autre chose qu'un léger "oui". Elle mordilla alors légèrement mon lobe d'oreille, passant ses mains dans mes cheveux et défaisant mes éternelles couettes en un clin d'oeil - la patte de l'experte. Puis elle retourna s'occuper de mon cou, l'embrassant, le léchant et le mordillant. Je ne tenais plus. J'étais du genre fière, et je n'avais jamais pensé que je serais le genre de personne à faire cela, mais je gémis de plaisir et de douleur à chacun de ses touchers, enfonçant mon visage dans ses cheveux. Ils sentaient bon.

NIRVANAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant