Ce fut un échec critique. Nos différents plans afin de mettre la main sur les photos tournant sur internet échouèrent les uns après les autres durant la semaine qui suivit. Les gens étaient discrets; ils ne les partageaient pas en ligne, mais se les passaient sur des groupes privés, dont on arrivait pas à déterminer les membres. Le peu de personne qu'on savait avoir les photos nièrent les faits quand on leur demanda, et ce malgré l'aide précieuse de Melody. Elle était populaire, il lui était plus facile de s'intégrer dans les discussions et de tenter sa chance, mais rapidement on comprit plusieurs choses.
-Ce fils de pute a dit de pas nous les montrer.
Jenn avait exposé la conclusion à laquelle on était arrivées.
-Comment peut il faire ça? Demanda Melody. Les gens font ce qu'ils veulent des photos une fois qu'ils les ont, non?
-Ouais, ça marche sur la confiance. Continua Jenn. Ça existait beaucoup sur... enfin... j'ai pas mal trainé sur des forums quand j'étais plus petite, pour rencontrer des gens comme moi. Ce genre de règle était une règle d'or. C'est plus difficile à appliquer dans un lycée, donc il a dû prendre plusieurs précautions.
Jenn griffonna sur sa feuille au CDI. Nous devions éviter de trop y parler, mais comme il s'agissait de Jenn, on nous laissait tranquille, comme d'habitude.
-Celui qui donne le premier les photos crée une conversation avec que des gens de confiance dedans, des gens qu'il connait, et dont il sait qu'ils n'iront pas la mettre n'importe ou. Ensuite, sur cette conversation, il leur explique ce qu'il va leur montrer - ici, les photos de Ange - mais donne d'abord ses conditions. Ensuite, il poste les photos, les gens les récupèrent, et font de même avec d'autres amis de confiance. À chaque fois, il y en a deux ou trois de plus qui les reçoivent, ce qui permet de pouvoir remonter à de potentielles fuites.
-Mais comment on peut faire en sorte que personne n'aille les poster n'importe où?
-C'est simple: chacun fait remonter au lanceur initial les noms des personnes qui ont reçu la photo. Si la photo est publiée à la vue de tous, alors le lanceur balance tous les noms, et ça fait pas mal de monde pour un procès.
-Ouch, en effet ça doit être efficace. Dis-je.
-Mais pourquoi ne publient-ils juste pas les photos en ligne? Demande Melo. Si ils faisaient ça, ce serait bien plus facile pour nuire à Ange. Tout le monde aurait accès aux photos.
-C'est là l'astuce. Ange sait parfaitement à qui appartiennent chacune des photos qu'elle a prise. Si la photo est mise en public, alors Ange saura qui est le lanceur initial, celui qui a partagé la photo, et donc le lanceur tombe. Meme si ses parents sont pénibles, ils ont les moyens de poursuivre qui ils veulent en justice, et le revenge porn sur une mineure, ça peut faire monter l'addition. C'est justement pour ça qu'il a mis ce système en place. Si il tombe, tout le monde tombe. Mais en attendant, la photo de Ange circule, et surtout, les rumeurs circulent. Et les rumeurs sont pires que la photo elle même.
-Parce que c'est déformé... murmura Melody.
-C'est ça. Dis-je. J'en ai entendu qui parlaient d'une "sextape d'Ange avec un professeur". Comme la photo n'est pas publique, les gens exagèrent et extrapolent. Ça fait encore plus de dégâts.
-C'est horrible de faire ça! S'enerva-t-elle.
-Et bien sûr, une des clauses imposées par le lanceur a été de ne pas nous donner la photos à nous, car on la donnerait immédiatement à Ange. Et puis, personne ne veut avouer être lié à ce genre de truc si jamais la justice finit par s'en mêler. Ça risque d'être difficile de se la procurer... soupira-t-elle.
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NIRVANA
RomanceJill aime les filles. Mais incapable pour elle de l'assumer, ou même d'approcher cette fille qu'elle admire depuis tant d'années. Mais, peut être qu'au détour d'un bar un peu sordide, après sa rencontre avec une sulfureuse barmaid, va-t-elle enfin ê...