All I Need - CAMREN

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Elle essuya les larmes qui avaient coulés le long de ses joues. Ce geste fut bien inutile, de nouvelles vinrent rapidement remplacer les anciennes. Elle referma le carnet, empoigna son téléphone qu'elle avait mis à charger avec les écouteurs toujours branché, se dirigea vers la salle de bain pour récupérer sa couette et son oreiller qui était encore là, retourna dans la chambre et s'allongea par terre. Elle s'enroula dans la couette pour essayer de ne pas être en contact direct avec le plancher froid. Elle lança sa musique à fond et continua de pleurer. Au bout d'une heure, elle ne savait même plus pourquoi elle pleurait, mais elle continuait. L'inconfort de sa position l'empêchait de trouver le sommeil alors qu'elle était exténuée. Elle était terrorisée de la suite des évènements, tellement terrorisée qu'elle ne ferma pas l'œil de la nuit. A 6h du matin, elle décida de se lever. Elle s'habilla avec l'uniforme étant donné que c'était la seule tenue qui lui restait. Elle alla dans la salle de bain et se passa un grand coup d'eau fraîche sur le visage. Elle s'attacha les cheveux dans une queue de cheval haute et sortit de sa chambre. Le couloir était vide, aucune lumière n'était allumée, et seuls les quelques rayons du soleil qui provenait des deux fenêtres du fond éclairaient son chemin. Elle marcha sur la pointe des pieds jusqu'à l'escalier qu'elle descendit doucement. Elle arriva au rez-de-chaussée, dans la salle où la femme l'avait attendu avec une bouteille d'eau la veille. Elle se dirigea vers la grande porte à sa droite et l'ouvrit, se retrouvant face à la grande cour de l'école. L'air frais du matin vint lui caresser les joues. Elle s'avança dans l'herbe et observa avec un petit sourire le soleil qui se levait doucement. Pendant un bref instant, elle en oublia presque l'endroit où elle était, jusqu'à qu'une main se pose sur son épaule. Elle se retourna en sursaut et roula des yeux quand elle découvrit la personne qui l'avait dérangée.

« C'est pas vrai ! Même maintenant tu viens me faire chier ?

-Qu'est-ce que tu fais réveiller si tôt Camila ?

-Figure-toi que étrangement j'ai pas fermé l'œil de la nuit. Et toi ?

-Je viens toujours courir le matin avant de commencer ma journée.

-On a vraiment pas la même vie.

-Viens courir avec moi.

-Non merci, je suis crevée.

-Ce n'était pas une question.

-Mais j'ai rien fait de mal !

-Disons que je ferme les yeux sur ton manque de politesse et de respect, courir n'a jamais fait de mal à personne.

-Dit-elle après m'avoir fait vomir trois fois hier.

-Tu as vomi parce que tu ne sais pas courir.

-Et c'est pour ça que je refuse de recommencer ce matin.

-Ce n'est pas du tout la même chose, je ne fais qu'une petite ballade à un rythme moyen, même toi tu devrais en être capable.

-Non. Je suis incapable de faire du sport. Laisse-moi tranquille avec ça putain, je sais que je suis une énorme merde en sport, j'aimerais bien que tu arrêtes de me le rappeler toutes les deux secondes.

-C'est en pratiquant qu'on progresse, et de toute façon c'est un ordre. Allez, viens.

-Qu'est-ce qu'il m'arrive si je refuse ?

-Alors tu iras courir pendant une heure autour du lac.

-Qu'est-ce que t'es chiante putain, j'ai rien fait pour mériter ça.

-Excuse-toi.

-Pourquoi ?

-Tu n'as aucun droit de m'insulter. » Camila leva les yeux au ciel. Malgré toute sa volonté, elle n'avait pas la force de se battre.