L'insaisissable.

Chapitre 28 :

Ça fait au moins plus d'une semaine qu'Oumou Salama a brisé tout contact avec moi. Elle croit que je l'ai prise pour une conne et que je me suis joué d'elle. J'ai encore le sourire incrédule de ''Comment elle a pu penser ça ?'' Wesh, Oumou Salama c'est le centre de ma vie. Jamais j'aurais pu me jouer d'elle. Jamais.

Plusieurs fois je suis allé chez elle mais elle ne voulait pas me voir, elle ne descendait même pas de sa chambre. Ma fierté d'homme a été touché mais je n'y peux absolument rien si j'y retourne comme un taré, espérant la voir et lui parler ne serait-ce qu'une seule seconde. À vrai dire, je me suis surpris entrain de verser quelques gouttes de larmes parce qu'elle me manquait. J'avouerais jamais avoir pleuré pour une femme certes et puis aucun homme ne l'avouerait.
Qui aurait cru qu'un jour je me retrouverais dans cette situation ? Momo pleurait pour une femme ? La blague du siècle.

Quoi que je fasse, où que je sois je n'arrive pas à l'enlever de ma tête : tout me ramène à elle. Tout ce qu'elle m'a appris ou rappeler, je ne peux le faire sans me remémorer des moments passés avec elle. Je ne sortais presque plus de chez moi si ce n'était pour régler quelques affaires ou pour aller à la mosquée. Je connaissais les mauvais penchants de mon âme alors le mieux à faire pour ne pas sombrer dans la fornication et l'égarement évident, c'est l'isolement afin de passer plus de temps dans l'adoration de mon Seigneur. Je crois que cette ''séparation'' avec Oumou Salama a un petit côté positif car  je viens réellement de savoir la place qu'elle avait dans ma vie. Si jamais, j'avais la chance de la reconquérir, je réfléchirais plusieurs fois avant d'agir In Sha Allah.

Entre-temps, j'ai vendu mon entreprise puis j'ai financé l'orphelinat où j'ai adopté Amir. L'orphelinat est donc en plein révolution par le financement de la vente de ce dernier. Alhamdoulilah. Quant à Amir, il est finalement devenu plus proche de Salma que de moi alors c'est cette dernière qui est dorénavant sa tutrice. Je l'ai aussi inscrit à une école franco-arabe et désormais par la grâce d'Allah, il ne manque plus rien.

À ma plus grande surprise, Amie m'a pardonné bon c'est vrai que j'ai du faire le canard pendant une demie heure pour l'obtenir mais ça en valait bien la peine. En guise de remerciement, je lui ai offert une appartement et je lui ai fait un chèque pour sa mère. Cependant, elle ne veut désormais plus avoir affaire à moi. Je respecte son choix et je la comprends.
Quant à Souadou, je ne l'ai plus revu depuis lors. Il paraît qu'elle est allée continuer ses études aux Etats Unis. Chaque jour, je demande à Allah de lui enlever la rancune qu'elle a pour moi dans son cœur étant donné que c'est tout ce que je peux faire.

-Momo ! M'appela Anta qui est sortie de l'hôpital depuis hier.
-Oui ? Demandais je en ouvrant la porte de ma chambre.
-Tu as de la visite !
-Qui c'est ?
-Oumou Salama et sa belle sœur.

L'émotion était tel que je me mordis la langue sans faire exprès.
Anta rigola silencieusement avant de partir. J'étais en qamis mais ma tête n'était pas du tout présentable. Mes cheveux n'étaient pas peignés et ma barbe était pas bien rasé : c'est le résultat d'une misère sentimentale.

Lorsqu'Anta s'éclipsa carrément de ma vue, je me rendis devant le miroir pour répéter ce que j'allais dire.

-Oumou Salama, je te demande pardon. Non. Non. Il faut plutôt que je change de tactique cette fois-ci. Dis je en secouant la tête. Que puis-je faire pour que tu me crois Oumou Salama ? J'ai changé et je ferais tout pour te le montrer. Je ne vois plus ma vie sans toi. Non. Ça fait trop macho ça. Me dis je. Et si je commençais par saluer et faire comme si de rien était ? Genre eh ma future femme comment vas-tu ? Ça fait longtemps. Oh non. Non ça le fait pas, elle croira que je me fiche pas mal de ce qui s'est passé. Pfff ! Bon je vais y aller et advienne que pourra. Conclus je en sortant de ma chambre.