Chapitre 36 :

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Le trajet se fit dans une ambiance qui , pour ma part, était très gênant. Oumou Salama n'avait dit aucun mot et j'étais incapable de savoir dans quel sentiment se trouvait t'elle.
Je lui jetais de temps en temps des coups d'œil sans savoir quoi dire ni quoi faire alors je décidais que ce serait mieux d'en parler une fois à la maison.

Comme à son habitude, elle descendit avant que je n'amène la voiture dans le garage. S'en est suivit 3 minutes avant que je ne la rejoigne, ses habits accrochés sur la porte d'entrée de la salle de bain me montrait qu'elle y était. J'en profitais pour me changer en jogging et à peine ai-je eu le temps de me reposer que la voix du muezzin retentit dans la maison.

-Oumou Salama, je vais à la mosquée ! Fis je en toquant à la porte après avoir fait mes ablutions dans l'autre salle de bain.
-D'accord chéri.
-Eh ne te fatigues pas pour le dîner. J'achèterais des pizzas au fast food. Répondis je un peu surpris qu'elle ne soit pas fâché.
-Et aussi de la glace s'il te plait  !
- Il y a des canettes dans le frigo ?
-Oui, il y en a.
-Ok ! Bon à tout à l'heure In Sha Allah.
-Salam Aleykoum !
-Aleykoum Salam Wa Rahmatoulah ! Rétorquais je.

Après la prière de Isha, j'ai accompli celui de Chafa-witr à la mosquée ici même si les prières surérogatoires étaient bien meilleurs lorsqu'elles sont faîtes chez soi.
Le Prophète Saws a dit : La meilleure prière pour l'homme est celle faite chez lui sauf les prières obligatoires.
En réalité, j'avais tellement honte de ma réaction infantile que tous les moyens étaient bons pour moi pour ne pas affronter Oumou Salama. J'imagine aujourd'hui que Sheytan est fière de moi mais je prie Allah pour que ce soit la dernière fois.
Après mon Dhikr, je suis enfin rentré chez moi en récupérant les deux commandes de pizza et les glaces en cours de route.

-J'ai complètement oublié de te dire le parfum que je voulais. Dit elle en fermant la porte derrière moi pendant que je déposais les sachets au salon d'en bas.

Elle s'était faite une très belle coiffure avec ses cheveux qui semblaient d'ailleurs augmentés de volume. Habillé d'une combinaison short sous fesses, de couleur marron éclatant, ma femme était comme à son habitude très superbe. Le haut de celle-ci était archi transparent avec des motifs pour cacher, de façon très légère, sa poitrine. Son parfum fut la première chose à me titillait le nez.

-Tu es belle comme d'habitude.
-Ah oui ! Tu trouves ? Demande t'elle en faisant un tour sur elle-même et là je remarque que c'était un dos nu plongeant accompagné d'une chaîne blanc fine qui traçait merveilleusement sa taille.
-Oui ! Avouais je en pensant ma main derrière son dos pour l'attirer vers moi et l'embrasser.

-Alors ? Demande t'elle en mettant un terme à mon baiser.
-Vanille coco ou je me trompes ?
-Pas du tout ! Je t'aurais tiré les oreilles si tu ne le savais pas. Sourit elle en s'asseyant sur le tapis en même temps que moi.

Je connais Oumou Salama mais sa réaction là je ne le comprenais pas. Pourquoi n'était elle pas fâché ?
Elle me servit la pizza sur une assiette soigneusement bien posé et me le tendit avec une fourchette et un couteau. Et elle en fit de même après m'avoir mis du Ketchup.

-Est-ce que tu regrettes ton acte ? Demande t'elle calmement.
-Énormément. Avouais je.
-Pourquoi ?
-Je sais que je n'aurais pas dû réagir comme ça. J'ai essayé de me contrôler mais je suis encore très impulsif même si je fais des efforts.
-Il a eu tord de t'insulter cependant même s'il l'a chercher tu n'avais pas à le frapper. Tu n'aurais pas dû te rabaisser à son niveau. Tu vaux mieux que ça ! 
-J'ai essayé !
-Je sais. Rajoute t'elle.
-Vraiment, il y a des fois où je fais des choses que je regrette à l'instant même où je l'ai fait. J'ai parfois l'impression d'être dans un autre monde lorsque je suis en colère et dans ces moments là je ne pense absolument à rien d'autres si ce n'est à l'extérioser. Je n'ai plus envi d'avoir des réactions comme ça. Je ne veux plus être l'homme qui se bat à chaque coin de la rue.
-Alors essaies de te contrôler, si tu dois répondre ou te battre pour chaque réplique, tu n'iras pas loin. Il faut que tu saches vraiment Rajulul Janati que le monde n'est pas à tes pieds, tu ne peux pas faire dire aux gens ce que tu veux entendre. Ça ne marche pas.
-Et que veux-tu que je dise lorsque ces imbéciles ne cessent de me provoquer ? Il m'a insulté et m'a traité de tous les noms pourtant je me suis excusé et j'ai mis ma fierté de côté. Il a recommencé une deuxième fois j'ai pas répondu et la troisième fois s'en était trop.
-Je sais que tu as fait des efforts c'est pourquoi je ne suis pas fâché contre toi  Je ne minimise pas  tes efforts mais disons que c'est pas suffisant. Souviens toi que Le silence est une réponse. Ne réponds pas, un ange repondra à ta place. Pour chaque mot qu'une personne dit, ça se retournera contre Lui au jour du jugement.
-C'est fini ! Je ne ferais plus cette erreur. Répondis je après quelques hésitations. Je ne peux pas affirmer que j'ai la sagesse alors que je réponds toujours aux provocations des personnes.
-Exactement !
-Ne te mets plus en colère s'il te plaît Rajulul Janati. Penses à la récompense que tu auras si jamais tu préfères te taire ou t'isoler. Le Messager d'Allah Saws a dit: « Je garantis une demeure dans l'enceinte du Paradis à quiconque délaisse la polémique, même s'il est dans son droit. Je garantis une demeure en plein centre du Paradis à quiconque renonce au mensonge, même en plaisantant. Je garantis une demeure dans les plus hauts lieux du Paradis à quiconque use d'un noble comportement. »
-C'est ce que tu fais lorsque je te pousse parfois à bout ! Rigolais je.
-Ouais, t'aimes trop me voir dans mes états secondaires toi. Rit elle à son tour.
-C'est pas ça mais pendant tes règles, tu te fâches pour un oui ou pour non. Tu deviens capricieuse et ingérable je te jure !
-Je ne suis pas parfaite ! Avoua t'elle. Tu sais quand j'étais petite, que je me battais à l'école....
-Tu te battais toi ? Laisse moi rire. La coupais je.
-Mais si, je te jure. Tu sais il y a avait une fille dans notre école, Anna , elle faisait toujours tout pour me chercher des ennuis et je ne sais pour quel raison ça lui faisait plaisir de se battre contre moi. Et je n'avais pas du tout d'échappatoire. Elle me poussait, elle me brusquait et donc j'étais obligé de répondre à ses provocations si je ne voulais pas terminer en miette. Souria t'elle.
-J'avoue. Et tu étais dans une école arabe ?
-Oui mais elle ne semblait pas vraiment être dans le dîne. Elle n'était voilée qu'en entrant à l'école et une fois dehors, elle l'enlevait.
-D'accord. Continues ton récit !
-Et quand je rentrais à la maison, mon père ne cherchait même pas à comprendre. Il me sermonait en me rappelant la Sounnah du Prophète Saws, il me disait que je n'étais pas une très bonne fille musulmane car une musulmane ne réagissait pas comme ça et il s'en allait fâché contre moi. Ma mère, elle, ne ratait pas une occasion de me gifler si je fais un comportement de travers. J'allais dans ma chambre, je demandais pardon à Allah, je me repentais et je Lui promettais de changer de comportement. Abou Bakr lui me répétait sans cesse que Le Prophète Saws a dit : « L'homme fort n'est pas celui qui est fort en lutte, mais c'est celui qui se maitrise lors de la colère. » Alors j'ai compris !
-Attends tu avais quel âge ?
-14 ans.
-Waouw. Ma Sha Allah. Tu as été éduqué dans le dîne très tôt.
-Oui ma mère me disait que la bonne éducation commençait lorsque l'enfant est dans le ventre de sa mère. J'ai reçu une éducation islamique très stricte de mes parents mais Alhamdoulilah je n'ai jamais pensé qu'ils me détestaient. Je savais que tout ça c'était pour mon bien. Raconte t'elle nostalgique. Tu sais Momo, c'est très difficile de pas répondre lorsqu'on est en colère et d'aller t'isoler. Parce que moi aussi je sais me battre, je sais insulter, critiquer, je sais hurler, crier et me disputer comme le font tous les autres mais seulement je ne peux pas le faire par Crainte d'Allah et pour suivre les recommandations du Prophète Saws.
-Ma Sha Allah. Et quoi que les autres puissent avoir tord, c'est presque toujours toi qui finit par demander pardon ?
-Oui avec les autres personnes, oui mais jamais avec les gens qui sont dans le dîne. Avec eux, je ne me dispute jamais. Certes il peut y avoir un malentendu mais on arrive toujours à ne pas amuser Sheytan. Tu sais comme avec Rahma, Aïssatou ou ta sœur par exemple.
-Ah oui. Mais ça doit être très dur ! D'autant plus que les ignorants le prennent d'un autre œil.
-Je ne te le fais pas dire. Ils pensent qu'ils ont du caractère, que c'est parceque j'ai eu tord que je suis venu leur demander pardon et la cerise sur le gâteau, ils se ventent de cela mais si seulement ils savaient. Rigole t'elle. Je suis en quête de hassanats moi.
-Eh bien quand on parle de sagesse, tu as vraiment de la sagesse toi.
-Quand tu t'appuies toujours du Coran et de La Sounnah, tu vois le monde autrement.
-Tu es vraiment Ma Sha Allah. Baraka'Allahou Feek.
-Amine. Wa Iyakoum Qolbi. Tu vois, j'aimerais vraiment que tu aies ce genre de réaction là. S'il te plaît. Laissons leur ce bas monde, tu es d'accord ?
-Archi d'accord !
-J'espère juste qu'il ne fera pas d'invocations contre nous ! Soupire t'elle. Qu'Allah enlève dans le cœur de cet homme, toute rancune qu'il a contre nous.
-Amine ! Souris je.
-Pourquoi tu souris ?
-Parce que tu as dis 'nous'.
-C'est pas drôle Momo. Le Prophète Saws a dit: « Prenez garde contre l'invocation de celui qui subit une injustice, même si c'est un mécréant, car certes il n'y a aucun voile sur lui. ». C'est à dire qu'il sera exaucé.

-Tu as tout dit. Bébé la prochaine fois fais attention à toi,  je t'en prie. Me caresse t'elle la barbe.
-In Sha Allah. Et ce qu'il a dit ce petit con d'Amadou là.....
-Rajulul Janati, tu insultes. Astarfiroulah ! Dit elle.
-Wa Atoubou Ileyhi ! Rajoutais je. Tu vois ce que ma langue me fait dire. Un de ces jours vraiment il causera ma perte si je ne la change pas. Qu'Allah m'en préserve.

Elle éclate de rire.

-Je savais que t'allais en parler. J'ai même été surprise que tu ne lui ai pas donné sa part de coups de poings. Rit elle toujours.
-Si je lui en avais donné, soit sûr que ses invocations m'auront directement amené dans ma tombe parce que je ne l'aurais pas râté cette abeille sans ailes.
-Et sans miel. Rajoute t'elle en rigolant.
-Qu'est-ce que tu es folle !
-Heureusement pour vous deux alors.
-Et tu penses que je n'ai pas vu comment il te regardait ce phacochère sans corne ?
-Tu abuses Omri ! Mais c'est pas possible, j'en ai marre de rire. J'ai mal au ventre moi.
-Tu ris facilement. Dis, comment ça se fait que tu ne sois pas fâchée pour ce qu'il a dit et aussi pour ces guignols qui ont tout filmé ? Et ta réputation alors ?
-Je ne peux pas leur en vouloir pour ceux qu'ils ne savent pas. Je sais que tu me respectes et que tu ne veux que mon bien, ce n'est sûrement pas ce que les gens disent qui me feront penser autrement.
-Tu es très mature.
-Eih oui tout est là ! Dit elle en montrant sa tête. Et ma réputation, soit dans le meilleur des cas ils en parlent quelques jours et ils oublient tout, soit dans le pire des cas, les gens ne cesseront de me ressortir cela pour m'atteindre. Mais : Si Allah est avec moi peu importe qui est contre moi. N'est-ce pas ?
-Absolument ! Pardonnes moi quand même.
-Je ne t'en veux pas Rajulul Janati. Personne n'est parfait. Je t'aime au delà des nuages.
-Je t'aime au delà des septs cieux ! Dis moi, tu es toujours dans ta période ?
-Je....
-N'oses même pas me dire oui. La coupais je.
-Pourquoi ? Demande t'elle gracieusement avec un sourire au coin.
-Parce que tu exagérés avec tes 6 jours d'impureté, c'est trop. Tu as fait ton ghusl ou pas dis moi ?
-Pour quelle raison voudrais tu savoir ?
-Arrêtes de répondre à mes questions par des questions. Je voudrais savoir parce que j'ai envie de chercher protection contre Satan. Comprendra qui pourra ! Souris je.
-Dans ce cas cherche protection contre Satan et vérifie par toi même !

Ma Ouroul Ayni est vraiment superbe. Elle a su me parler, me donner des conseils et me sermonner à travers une discussion sans hurler ni crier et encore moins me faire la tête.
Ça c'est une femme !

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L'insaisissable.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant