Chapitre 44 :

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J'étais sur le point de sortir avec Ridwane pour aller à la plage lorsque j'aperçus les filles prosternés au sol et derrière elles, se trouvait un autre tapis où elles avaient aussi fait prosternés leurs poupées sur ce dernier.

-Est-ce que naturellement les filles sont aussi folles ? Me demande Ridwane en riant.
-En effet. Souris je en hochant la tête.
-Je trouve quand même cela très mignon.
-Je trouves aussi ! Hochais je la tête.

-Je vous ai entendu ! Dit Oumou en me donnant le sac.

Je le prends et je l'embrasse sur la joue.

-As Salam Aleykoum Ouroul Ayni.
-As Salam Aleykoum Oummi ! Dit Ridwane à son tour
-Aleykoum Salam Wa Rahmatoulah Rajulul Janati ! Aleykoum Salam Wa Rahmatoulah mon fils. Qu'Allah Le Majestueux vous protège. J'ai mis tout ce dont vous aurez besoin In Sha Allah dans le sac.
-Amine. Wa Iyakoum. Shoukran Oummi.

Ainsi nous allions à la plage pour une petite baignade entre garçons car cela faisait au moins un mois que je n'avais pas organiser de sortie avec Ridwane. On a loué une tente et on a fait un très bon pic nic, c'était une journée agréable sauf que parfois j'avais beau faire tous les efforts du monde mais l'esprit de Ridwane vacillait ailleurs. J'avais l'impression que quelqu'un chose s'était éteint en lui mais je ne sais pas quoi exactement et ça m'inquiète vraiment. Il ne veut plus s'amuser autant qu'avant, hier il a rangeait tout ses jouets dans une boîte pour l'offrir en aumône aux Talibé. Puis j'ai aussi remarqué qu'il s'était d'avantage rapproché de la prière, du Coran et de son Dhikr, et lorsqu'il ne faisait rien il se connectait sur sa tablette pour regarder les bienfaits d'Allah. Rare sont les fois, où il se mettait devant la télé, parcontre la plupart du temps, il s'isole et lorsque je l'espionne à travers la porte, je le vois pleurer lourdement. Cette situation dure depuis déjà une semaine et il ne veut en parler à personne. Sa mère et moi avions tout essayé mais rien c'est pourquoi j'ai eu l'idée de venir à la plage avec lui pensant que c'est peut-être parce qu'il se sentait délaissé ou autre... Mais apparemment la sortie ne lui apporte pas grand chose.

Ridwane fixait intensément les autres garçons de son âge qui jouaient ensemble au football dans une ambiance chaleureuse pendant que nous étions assis sous la tente. Il n'arrêtait pas de les regarder de manière triste.

-Qu'est-ce qu'il a Ridwane ? Veux-tu que je leur demande de jouer avec toi ? Demandais je paisiblement.

Pour toute réponse, il leva son regard avant de secouer légèrement la tête pour dire non.

-Abbi j'aimerais bien jouer avec eux mais nous n'avons pas été créés pour jouer ! Répond t'il avec politesse.
-Ah oui. Dis moi pourquoi sommes-nous créés ? Demandais je pour savoir où il voulait en venir.
-Pour apprendre la science de la religion et œuvrer conformément à cette science. Allah ne nous a créer que pour L'adorer.
-Et d'où tiens cela ?
-De Sa parole dont on comprend que Allah ne nous a pas créés pour perdre notre temps, et qu'un jour nous serons ressuscités pour le jour du Jugement. Je vois déjà cette vie d'ici-bas qui se prépare à se séparer de moi, nous allons tous quitter celle-ci et celle-ci va tous nous quitter.

Il se mit à regarder le ciel les larmes coulant petit à petit sur ses joues et invoquant Allah, au point de finir en sanglots. il mit ses mains devant son visage et continue toujours de pleurer. Sa poitrine se soulevait et s'apaisait à une très grande vitesse, tel qu'il en perdu le souffle.
-Ridwane ton cas m'inquiète vraiment. Qu'est-ce qu'il y a ? Que veux-tu ? Qu'est-ce qui te manques dis moi ? Tu sais moi je peux te comprendre, je suis ton père et tu peux tout me dire. S'il te plaît parles moi. Dis je en lui soulevant alors la tête et je lui efface ses larmes. Qu'est ce qui t'arrive mon petit, tu n'es pas pubère tu n'a aucun péché ! De quoi as-tu peur ?
-Bilal est mort. Dit il dans un souffle.
-Bilal ? Ton meilleur ami à l'école ?
-Oui Abbi, il est décédé il y a une semaine pourtant moi j'étais bien plus âgé que lui. L'ange de la mort n'épargne même pas l'enfant qui n'a pas encore fait un péché alors pourquoi devrais-je perdre mon temps à jouer ? Pourquoi ? Quel serait le but ? Je sais que je devrais aussi profiter de cette vie mais papa je ne veux pas être un homme de ce bas monde et je ne suis pas un homme de ce bas monde. Quand je mourrais que m'apportera ce jeux si ce n'est la perte de temps dis moi ? Oummi dit qu'il faut profiter de ces deux choses qui sont le temps et l'argent. Si les anges demanderont pardon à Allah au jour du jugement dernier pour ne pas l'avoir assez adorer, qu'en est-il de nous ? Demande t'il en pleurant. J'ai remarqué une chose c'est que l'inondation est provoquée par de petites gouttes d'eau, les montagnes sont fait de petites pierres et c'est les petits péchés construisent les péchés capitaux. Hier aussi, j'ai observé Oummi entrain de faire le feu avec du bois de grande taille, mais j'ai remarqué que celui-ci ne prend feu que s'il est attisé avec le bois de petite taille. Et moi je crains de faire partie de ceux qui grandissent et deviennent pubères en étant habitués aux péchés ! Je ne veux pas être cette inondation, ni cette montagne et encore moins ce feu de bois. Une personne qui est déjà habitué dans le péché ne peut s'empêcher de grandir avec, chacun de nous grandit avec ce dont il a l'habitude de faire, Alhamdoulilah il y a des exceptions et des personnes qui se remettent sur le droit chemin. Je cherche protection auprès d'Allah contre l'illusion de ce bas monde, pour moi ainsi qu'à tous les musulmans et je souhaite la paix et le paradis pour mon ami et frère Bilal. Tu sais, parfois il....il m'arrive de penser qu'il a de la chance de sortir de cette vie aussi vite qu'il y est entré même si c'est difficile pour ses parents et pour moi mais Allāhu Ahleem.
-Ma Sha Allah. Je n'ai pas les mots. Bafouillais je un peu secoué des aveux de mon fils.
-Hier j'ai regardé sur Youtube, le dernier prêche de ma mère, tu l'as regardé ?
-Pas encore. Quel était le sujet ?
-L'adolescence. Ils ont ri d'eux et ont dit : «Laissez-le donc, il est dans l'âge de l'adolescence. Conformez-vous à lui, il est dans l'âge de l'adolescence. Ne le provoquez pas, il est dans l'âge de l'adolescence.» Il désobéit à son père et à sa mère et élève sur eux la voix, et ils disent : «laisse le, c'est un adolescent» ! Il fréquente de mauvais amis et s'attarde jusqu'à la fin de la nuit : «adolescent» ! Il ment, se montre négligent dans la prière et vole : «adolescent» ! Et c'est ainsi que le terme « adolescent » est devenu un passeport pour obtenir ce qu'il veut et pour commettre des péchés. Purement et simplement : Il s'agit là d'un grand leurre, de sorte que vous soyez spectateurs de l'immersion des jeunes dans leurs passions sans bouger le petit doigt voire que nous les excusions avec le terme «adolescent».
-Rien à ajouter. Comme toujours, ta mère est la meilleure.
-Moi je prends exemple sur les anciens adolescents tels que : Usâmah ibn Zayd, le chef de l'armée des musulmans alors qu'elle comptait de grands compagnons dont Abû Bakr et 'Umar avait 18 ans, le conquérant du Sind : Muhammad Al-Qâsim avait 17 ans, le premier à avoir décoché une flèche dans l'Islâm : Sa'd ibn Abî Waqqâs avait 17 ans. Il y aussi celui qui a ouvert sa maison au Prophète Saws à la Mecque : Al-Arqam ibn Abî Al-Arqam, 16 ans, le plus noble des Arabes dans l'Islâm : Talha ibn 'UbaydiLlâh qui a16 ans, l'apôtre du Prophète Saws : Az-Zubayr ibn Al-'Awâm, 15 ans, le maître de la tribu Taghlib, la plus forte des tribus parmi les Arabes avant l'Islâm : 'Amr ibn Kulthûm, 15 ans, le garçon qui a mémorisé la langue des juifs en 17 nuits, l'interprète du Prophète Saws et le scripteur de la révélation : Zayd ibn Thâbit, 13 ans, Attâb ibn Usayd avait 18 ans lorsque le Prophète Saws lui a confié la responsabilité de la Mecque quand il sortit pour la bataille. Ce sont sur ces adolescents là que je prends exemple moi et d'ailleurs je suis déjà un peu en retard, j'ai 13 ans et je ne suis pas encore quelqu'un, j'espère l'être au plus tard avant mes 18 ans In Sha Allah.
-Amine. Puisse Allah te l'accorder.
-Tu sais quand certains me disent d'arrêter mes pensées parce que je n'ai pas encore de péchés c'est comme si en quelques sortes, il me sous entendait d'en profiter pour commettre tous les péchés avant que mes œuvres ne commence à être noter. Est-ce que tu comprends ?
-Oui parfaitement mais heureusement que tu as déjà assez de valeur islamique et que tu es très mature pour ton âge filston.
-Par la grâce d'Allah, Alhamdoulilah, vous m'avez donnés la meilleure éducation qu'il soit. Et puis je suis pas si petit que ça bientôt In Sha Allah mes bonnes actions commenceront à être inscrit et....mes péchés aussi naturellement je suis pas parfait mais je ferais de mon mieux.
-En réalité tu es ma copie sur le plan physique et caractérielle mais concernant ta maturité et tout ce qui reste tu es la copie de ta mère. J'ai l'impression de l'entendre parler. Qu'Allah Le Majestueux te préserve, augmente tes connaissances et ton Imane. Ma Sha Allah. Dis je en le prenant dans mes bras. Conformément au hadith du Prophète Saws qui dit : Celui qui emprunte un chemin par lequel il recherche une science Allah lui fait prendre par cela un chemin vers le paradis.
-Puis de tout façon, Satan n'a aucun pouvoir sur ceux qui croient et qui placent leur confiance en leur Seigneur. Il n'a de pouvoir que sur ceux qui le prennent pour allié et qui deviennent associateurs à cause de lui. Récite t'il le verset 99 et 100 de la Sourate Nahl.
-Ma Sha Allah.
-J'ai envie de noyer dans l'eau toutes ces filles en petites tenues. Dit il de façon rageux. Allez papa, on rentre.
-Tout de suite capitaine. Répondis-je.

Après ce petit moment de confession, nous rentrions à la maison et je fis un petit débriefing à Oumou Salama qui était finalement contente que son fils ait la même vision des choses que nous.

J'étais au Salon en lisant mon journal lorsqu'Oumou Salama vint devant moi, habillé d'une combinaison moulante en rouge bordeaux. C'était simple et très jolie.
De tout façon, depuis que les enfants sont nées, elle ne pouvait plus s'habiller de manière osée et vulgaire en dehors de la chambre alors elle faisait avec ce qu'elle a.

Elle fit exprès de faire tomber les clés posés sur la table et se courba pour prendre celle-ci.

-Je suis très maladroite des fois. Souria t'elle en s'asseyant près de moi.
-....
-J'ai peur que tu fasses une crise cardiaque avec le regard que tu me lances. Un peu de retenue voyons.
-Est-ce que...que...tu veux qu'on aille discuter ?
-Non Rajulul Janati, je dois tresser Juwayriya. Dit elle en rigolant avant d'appeler cette dernière qui vint aussitôt.

Étant donné que les enfants vénèrent tous au salon, je n'avais pas le choix alors j'essayais de continuer ma lecture mais impossible de me concentrer. Alors je lui faisais des coups en douces pour la provoquer et malheureusement elle ne pouvait s'exprimer devant les gamins alors elle se tut.

-Abbi, après une discussion, mon ami reste en froid avec moi, il ne me parle plus. Je me suis excusé mais il ne m'entend jamais. Je le salue, il ne répond pas à ma salutation et je sais qu'il n'est pas licite pour un musulman de rester en froid avec son frère musulman plus que 3 jours. Reste-t-il encore des choses que je dois faire pour me réconcilier avec lui ? Demande Ridwane en levant les yeux de sa tablette.
-Tu as fait ce qu'il faut. À partir de ce moment, c'est ton ami qui est responsable de cela. Conformément aux Hadiths : Allah n'aime pas la personne obstinée et restée en froid, qui ne veut pas s'approcher de la réconciliation. ''Si, de 2 personnes restées en froid, l'une donne [à l'autre] la salutation en premier, ses péchés seront pardonnés. Si l'autre personne ne répond pas à la salutation de la première, ce sont les anges qui lui répondront. Et le Satan s'approchera en faisant des compliments de la personne qui ne répond pas à la salutation.)
-Donc à sa place, les anges ont répondu à mon Salam ?
-Bien évidemment ! Rétorquais je.
-Ma Sha Allah. Dit il. Tu sais Oummi, 60 pourcent des garçons de mon âge sont en couple.
-Tu as intérêt à faire partie des 40 pourcent qui reste. Lui répond aussitôt Oumou Salama ce qui eut le don de le faire rire.
-Bien évidemment.
-Parce que ? Demandais je.
-Parce que : Même au volant d'une Ferrari, tu n'iras pas plus vite qu'un pieux sur le chemin du paradis. Complète t'il ma phrase en rappant.

Les filles se mirent à rire.

-T'en as pour longtemps avec ses tresses ? M'impatientais je.
-Oui. Répond ma femme
-À peu près combien de minutes ?
-Au moins pour une trentaine de minutes. Rétorque t'elle.
-Quoi ? Juwayriya tu trouves pas que c'est beaucoup trop petit ses tresses, je pense que ça serait mieux si c'était beaucoup plus grand.
-Mais non Abbi si c'est trop grand, cela serait transparent sur mon voile, en plus je trouve que c'est plus jolie en petits et puis ça augmente la longueur des cheveux.
-Des cheveux tu peux pas en avoir plus long. Soufflais je exaspéré.

Au bout de 5 minutes, je ne pouvais plus tenir alors je me levais d'un bond pour aller à la chambre en faisant les 100 pas, imaginant une idée pour attirer Oumou Salama.

-OUMOU SALAMA MAIS C'EST QUOI CE BORDEL ? QUI A TROUÉ MA CHEMISE AVEC LE FER A REPASSER ? VIENS ICI TOUT DE SUITE ! Hurlais je d'un ton très sérieux et énervé.

Les enfants doivent être surpris parce que je n'ai jamais hurlé sur leur mère de même qu'Oumou Salama et moi ne nous étions jamais disputés devant eux mais bon c'est une situation obligé.

Aussitôt, je l'entends dire à Ridwane de surveiller ses sœurs avant qu'elle ne vienne me répondre en pas de course. Super !

-De quoi tu parles Rajulul Jan.....

Je ne lui laisse pas continuer sa phrase et l'embrasse fougeusement en fermant la porte à clé.
Chez moi c'est comme ça qu'on trompe un enfant ! Pensais je.

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L'insaisissable.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant