Chapitre 39 :

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-Mais qu'est-ce qu'il dit ? Explique moi enfin ! Répéta Oumou Salama.

Pris d'émotion, de surprise et d'une peur indescriptible, je n'eus pas vraiment de réaction.

-D'accord ! Merci. Je vais aller acheter de ce pas les médicaments. Quand est-ce que je pourrais être opéré ?
-Dans pratiquement 3 semaines. Je prendrais un rendez-vous pour toi et je te mettrais au courant de l'heure et la date. Répond Chris.
-Ok. In Sha Allah. Cependant es-tu sûr que ce n'est pas contagieuse ?
-Mais non bien-sûr que non. Ne t'inquiètes pas pour ta femme. Laisse là s'occuper de toi. Je te souhaite quand même la guérison.
-Merci beaucoup. Dis je en lui faisant un accolade fraternelle avant qu'il ne s'en aille.

-Viens Ouroul Ayni ! Lui tirais je la main pour me diriger à la pharmacie.
-Non, je veux d'abord savoir ce qu'il a dit. Et dis moi la vérité. S'arrête t'elle en croisant les bras.
-On en parle une fois a la maison. Arrêtes tes caprices ! Je suis pas dupe.
-Ça tombe bien, moi aussi je suis pas dupe. Répond t'elle toujours sur la même position.
-Ok. Reste là donc. Dis je avant de la laisser en plan pour prendre le couloir qui mène à la pharmacie.

Je marchais quelques pas et me retournais pour voir si elle me suivait mais non. Je soupire en secouant la tête d'exaspération avant de retourner sur mes pas pour revenir vers elle.

-Bon je le jure par Allah ! Je te dirais tout sans mensonge. Lui dis-je sincèrement. Viens !
-D'accord et où est-ce qu'on va ? Questionne t'elle en me serrant la main.
-À la pharmacie, je dois acheter ces médicaments.
-Ok. Rétorque t'elle d'une voix douce.

Nous achetons les médicaments et ensuite dans un silence résolu nous rejoignons la voiture.
En cours de route, elle me jetait des regards de temps à autres. Elle semblait très inquiète et moi aussi d'ailleurs.

-Je n'ai jamais vu cette expression sur ton visage ! Déclare t'elle.
-Tu veux me faire pleurer ?
-Avec moi, tu peux le faire. Je suis ta jumelle et ta femme.
-Non, pas besoin du moins pas pour l'instant.

Comme réponse elle mit la cassette de Soudais et nous nous laissons transporter dans le monde coranique et ses bienfaits.

Une fois arrivé dans notre maison, je lui proposais d'aller dans la chambre pour en parler.

-Alors ? Demande t'elle en tremblant légèrement.
-Écoute Ya Oumou ! Je vais être éprouvé et tu vas être éprouvée aussi !
-Dis moi.
-Je suis atteint d'une maladie très rare. non transmissible mais incurable et mortelle.
-La Hawla Wala Houwatta Illa Billahi. Répond t'elle calmement en me prenant ma main droite. Qu'a t'il dit de plus ?
-La maladie peut me faire avoir des trous de mémoires et aussi provoquer une paralysie générale de tout mon corps.
-Et les médicaments ?
-Ces médicaments ne sont apparemment que des calmants d'après ce que m'a dit Chris. Il existe aussi une opération pour ralentir la propagation du cancer dans mon corps enfin si ça marche. Et pour terminer, je ne peux vivre avec ce cancer dans le corps plus de deux moi.
-La patience qui est récompensée et aimée par Allah est celle qui se produit dès que l'épreuve arrive. On accepte l'épreuve dès le début, non pas une fois que du temps a passé. Le début de l'épreuve, c'est justement le moment où il est le plus difficile de revenir à Allah. C'est le moment de la surprise et de l'effroi. C'est un moment où on n'est pas en mesure de relativiser, de comprendre, de réfléchir. Soit on craque on fait du n'importe quoi, soit on s'en remet à Allah comme seul secours possible. Et Allah Le Très Haut dit : {Nous vous éprouverons certes afin de distinguer ceux d'entre vous qui luttent [pour la cause d'Allah] et qui endurent, et afin d'éprouver [faire apparaître] vos nouvelles.} [ Sourate 47 - verset 31 ]. Dit elle calmement en baissant la tête.

Deux secondes après, elle mit ses deux mains devant son visage et se mit à pleurer silencieusement. C'était vraiment prévisible.
Je la tire près de moi et pose sa tête sur mon torse tout en lui caressant l'épaule.

L'insaisissable.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant