Déjà un mois et demi que je vivais avec ce cancer dans mon corps. Que dire si ce n'est que je n'ai jamais autant souffert de toute ma vie. Cette maladie m'a complètement défiguré que ce soit sur le plan physique ou psychologique. Au moindre effort, j'étais essoufflé, il me fallait faire trois à quatres pas pour perdre mon souffle. À mon avis et à celui des médecins, je ne suis pas loin de perdre le contrôle de mes jambes, autrement dit je serais interné à l'hôpital. Et c'est vrai, J'avais constamment besoin que l'on m'assiste et heureusement que ma femme était là pour moi. Les allers et retours à l'hôpital n'ont rien changés sur mon état si ce n'est de me fatiguer d'avantage avec toutes les chimiothérapies auxquels je ne veux d'ailleurs plus avoir affaire, les injections, les médicaments et la préparation de mon deuxième opération puisque la première a échoué. Il m'arrive de complètement oublier mon propre nom et d'avoir des fuites de mémoires tantôt extravagants et d'autres fois moins.
Oumou Salama était méconnaissable, sa vie ne se limitait qu'à l'adoration d'Allah et à moi. Elle avait perdu du poids et on aurait dit que nous étions tous les deux maladies. En réalité, elle n'avait plus de vie, toutes ses actions étaient faites en ma faveur : les aumônes, les Dhikrs, les invocations...
Il m'arrivait aussi de lui crier pour qu'elle me laisse seul mais c'était sans compter sur elle, elle souriait face à mes cris avant de secouer la tête en me disant ''Tu es vraiment malade toi.'' J'étais bipolaire mais étant donné que ma femme c'est une Ouroul Ayni, elle savait tout gérer. Ma Sha Allah.
Jusqu'à présent personne n'est au courant de ma maladie, en sortant de la maison pour aller vers l'hôpital, je faisais un effort surhumain pour pas attirer l'attention des voisins sur moi.
Mes amis et mes grands parents, je prenais leurs nouvelles pour ne pas qu'il se doute de quelque chose. Quand ils leur venait l'envie de vouloir nous rendre visite, j'étais obligé de sous entendre que j'étais occupé pour ne pas qu'il me voit car comme je le disais j'étais méconnaissable. Les rumeurs dans le quartier, ont pour sujet ma minceur extrême. Ils avaient raisons, j'avais la peau sur les os.Je venais présentement de sortir de la salle d'opération pour la deuxième fois en une semaine, selon l'avis des médecins, je vis présentement mes derniers jours sur terre mais bon seul Allah sait, cependant je crois à leurs dires. Comment ne pas y croire avec l'état dans lequel je suis ?
J'étais allongé sur le lit d'hôpital et comme d'habitude j'étais branché à plusieurs machines. J'étais faible et je peinais à ouvrir les yeux malgré que je sentais le regard de ma femme sur moi.
-Alors ? Demandais je d'une voix faible.
Je la surprends entrain de pleurer mais elle effaça aussitôt ses larmes, pensant que je ne l'ai pas vu.
-Ça... ça... l'opération a échouée. Répond t'elle. Mais tu sais Au jour de la résurrection, ceux qui étaient en bonne santé dans la demeure d'ici bas, lorsqu'ils verront la récompense des gens éprouvés par la maladie, ils aimeraient ce jour là que leur peau eut été découpé par des cisailles ici-bas. Rapporté par l'Imam Tirmidhy.
-C'est Allah...qui...qui... décide. Alors toi aussi tu vas m'envier hein In Sha Allah.
-Oui, Alhamdoulilah ! Ajoute t'elle simplement. Et souviens toi constamment des ces 4 versets : « Et Allah aime les patients » « Et Allah est vraiment avec les patients » « Ils seront récompensés par des demeures au Paradis et ce grâce à leur patience « Seuls les patients sont récompensés sans compter »
-Oumou Salama je suis si fatigué. Avouais je en respirant lourdement lorsqu'une larme coula mes joues.
-Oui ça je le sais Rajulul Janati.
-Pardonnes moi...pour....
-Non Momo s'il te plaît ne...me...dis pas ça je t'en supplie. Se mit elle à pleurer en me serrant la main.
-Pardonnes...moi... pour toute... cette...cette souffrance.Je me mis à tousser et je n'arrivais plus à reprendre mon souffle. Ma poitrine se souleva et je perdis ma respiration, pour la énième fois, la même scène se répéta : Ma femme accourut chercher le médecin et ils se chargèrent de moi en m'infligeant une piqûre tandis que l'on repoussa Oumou Salama hors de la chambre d'hôpital. Je m'en voulais mais telle était la volonté d'Allah.
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L'insaisissable.
General FictionIl était une fois, un fils conçut exprès pour l'argent...... ##Tous droits réservés.##