Le passé ne meurt jamais

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« Un cri silencieux, une larme invisible, ne m'oublie pas, je reviens. » Je me répétais sans arrêt ces paroles comme une litanie, un moyen comme un autre de me donner du courage. Dans cette immense bâtiment inconnu, je déambulais désormais au hasard, paniqué. Le souffle court, les mains moites, mon cœur cognait à plein régime contre mes oreilles. Des bruits de pas résonnèrent dans mon dos. De grosses gouttes de sueurs perlèrent à mon front et je commença à voir trouble. 

« Non, par pitié, ils ne doivent pas me voir... »

Je me sentit défaillir, mais l'image de mon père se plaqua dans mon esprit, distincte, bien nette, comme pour me donner du courage. Les bruits de pas se rapprochaient. Je me retourna : au bout du couloir, trois ombres étaient sur le point de surgir du couloir de gauche. Je pris une grande inspiration avant de tourner le tête de tout côtés, à la recherche d'une cachette. Une porte se trouvait juste à ma droite. Je m'y engouffra -une chance, elle était ouverte ! - et la referma silencieusement. Les trois types que j'avais entendu passèrent juste devant, au pas de course régulier de gardes du corps. La joue appuyée contre le battant de la porte, j'entendis quelques brides de leur conversation -mon trouble n'empêchant d'entendre l'intégralité de leurs propos- : 

« Merde, les agents du FBI se sont introduit dans la résidence ! Ils sont en train de [...] le patron risque de ne pas être content ! Nous ferions mieux de [...]...

- Oui Monsieur ? [...] Oui... Oui nous sommes en train de fouiller le troisième étage... Non... Pas pour l'instant. Oui, s'il y a du nouveau nous... [...] Oui, je comprends.

- Oui l'équipe 27 ? [...] Comment ?

Le troisième type s'arrêta. Les deux autres l'imitèrent, intrigués. 

- Le type qui a visionné les caméras de surveillance... dit que les types du FBI sont suivis d'un... gamin.

- Quoi ??

Les battement de mon cœur recommencèrent à tambouriner à mes oreilles. C'était de moi dont ils parlaient ! Moi, Jake Stewart, âgé de 15 ans à peine... et sans doute sur le point de me faire capturer par trois horribles mafieux. Mes jambes lâchèrent brusquement et je glissa contre la lourde porte. Non ! Si ces hommes venaient de m'entendre, s'en était finit de moi !

Durant de longues secondes, j'attendis, la tension grimpant crescendo. Le silence revient. L'étau d'angoisse desserra brusquement mon cœur, à mon plus grand soulagement. De l'autre coté de la porte, les trois hommes de main continuèrent de parler.

- Si on pouvait chopper ce sale mioche, à coup sûr, se serait un gros avantage. On pourrait faire pression sur ces emmerdeurs du gouvernement, pour qu'ils nous fichent la paix !

- OK, rappelle le type des caméra, qu'on sache où il se planque ! Et toi, dis aux autres d'accélérer le plan.

- Compris. Allô, équipe 12 ? mettez à exécution la suite du plan. Je vous rejoins, au quatrième.

Les bruits de pas reprirent et s'éloignèrent. Je soupira bruyamment, la pression relâchée d'un coup. Mais peu à peu, la panique revint. Le plan qu'ils allaient mettre à exécution... à tous les coups concernaient mon père ! Je devais absolument me rendre sur place, c'était pour cela que j'étais venu : sauver mon père. 

Péniblement, j'ouvris la porte et me mis en route, essayant de suivre la direction du dernier mafieux. 

Il avait dit au quatrième étage... J'hésita à prendre l'ascenseur, mais écarta bien vite cette possibilité, bien trop dangereuse. Je me décida finalement pour les escalier. Toujours le cœur battant, je m'élança silencieusement dans le dédale de marches. Je me dis que la situation aurait pu être excitante, voir enivrante, si je n'étais pas aussi terrassé par la peur. Après tout, j'étais en train de vivre une  grande scène d'action, digne d'un film américain !Pourtant, sur le moment, aucune émotion positive ne me vint à l'esprit. 

Le prix du passé (Jake is it love?)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant