Dans tes bras, dans ton lit... (partie 1/2)

529 32 24
                                    

 Je me répétais mentalement la démarche que je devais adopter : un pas souple et assuré pour défiler sur le podium. La prochaine cible que je devais approcher entra dans le sas des vestiaires :

- Bonjour, ma belle, aujourd'hui tu ne défile pas, on fait les photo de lingeries. Un grande marque, tu ne sera pas déçue. L'autre équipe s'occupe de la promo d'une grande société.

Par réflexe, je me cachais par une serviette. Viktor éclata de rire :

- ça se voit que tu es nouvelle, toi ! Tu sais, les photo de lingeries, c'est sans la serviette !

Il sortit en riant.

Je ne me sens pas vraiment à l'aise en tant que mannequin occasionnel. Le milieu est plutôt cruel : les filles sont managées d'une main de fer, on leur impose de poser des heures entières en plein soleil ou de marcher avec des talon aiguille faisant un tiers de notre taille sur des kilomètres de podium. Les mannequins peuvent aussi être remplacées subitement, ou appelés au dernier moment. Et, en ce qui concerne l'ambiance au boulot avec mes camarades... disons que ces dernières ne sont pas vraiment intéressées par se faire des amies. l'ambiance de compétition est très forte.

Seulement, à présent que Sergueï Ivanovitch est mon nouveau supérieur directe, disons que je n'ai plus vraiment mon mot à dire... je ne sais pas vraiment pourquoi il veut que je rentre en contacte avec le directeur de cette agence de mannequinat (qui n'est même pas de dimension nationale), mais le projet avait l'air de lui tenir à cœur. Je n'avais pas le cœur à refuser, surtout que depuis Fergusson, Sergueï ne m'a rien demandé de dégradant.

Les photo doivent se faire dans la salle de réception de l'hôtel « Belles Rives » le soir de mon fameux rendez-vous avec Jake, raison pour laquelle je le lui ai indiqué. Au moins, je suis déjà sur place.

Je lui ai dit de venir une demi-heure après que je ne termine ma journée, comme ça aucun risque qu'il ne me voit en petite tenue (ce serait gênant). Enfin, en y réfléchissant, c'est un peu ridicule, sachant qu'il m'a déjà vue intégralement nue...

vêtue uniquement d'un soutient-gorge en dentelles et d'une culotte cachant à peine la moitié de mes fesses, je me dirige vers la salle où les photo doivent être prises. Beaucoup de regards se posent sur moi : appréciateurs pour les clients masculins et assassins pour leurs conjointes... je me sens de plus en plus mal à l'aise...

J'entre dans la salle de réception, remplie de projecteurs, de fonds blancs et de trépieds d'appareils photo. Partout, mannequins et agents s'affairent. Je dois attendre d'être appelée, et cela peu prendre des heures...

Je repère une rousse attendant son tour, assise à l'écart des autres filles. Elle est vêtue des mêmes sous-vêtements que moi, mais observe avec fascination une sublime robe Valentino rouge ornant un cintre. Elle a l'air plutôt sympa, je décide de m'asseoir à coté d'elle. Elle lève brusquement son visage vers moi, semblant à la fois surprise et gênée. Je tente de rompre la glace :

- Bonjour, je m'appelle Thalia. J'ai été embauchée pour un CDD d'une semaine à l'agence, et toi ?

La rouquine ne répond rien et détourne le regard. étrange, on dirait qu'elle est complexée par rapport à moi... pourtant elle est loin d'être laide... même si elle n'est tout de même pas assez jolie pour être mannequin. Elle a un charme discret, pas du tout tape à l'œil. Sans maquillage, elle a un physique assez banal. Je me demande pourquoi elle a été embauchée, j'ai vu beaucoup de femme plus belles qu'elle se faire refouler aux auditions de top-modèle. Elle me fixe brusquement, me faisant sursauter :

- Vous n'avez pas le droit de vous maquiller vous-même ! c'est aux maquilleuses de le faire.

Je fronce les sourcils, perplexe :

Le prix du passé (Jake is it love?)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant