Menace blindée et nerfs d'acier

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Extrait du rapport classé top secret 1537D: les androïdes de classe Syenemer.

Depuis quelques années maintenant, une nouvelle force a fait son apparition en Irak, et il ne serait pas hasardeux de dire que c'est à partir de cet instant que la balance a basculé et que le temps s'est mis à jouer contre nous. 

Les rares survivants et clichés nous font état de soldats entièrement automatisés, de noir et d'acier. Enveloppés de tuniques, de haillons et de tissu écharpé aux couleurs de l'ébène, ces robots se sont rapidement imposés en tant que bourreaux du désert. Leur seule nature les rend insensibles aux rigueurs de l'environnement, au manque d'eau et de nourriture, à la pitié, l'hésitation, la peur ou la douleur. 

Nommés ainsi d'après le nom du premier de nos soldats à avoir réchappé à une de leurs attaques, les androïdes Syenemer manient une panoplie d'équipement hétéroclite à la perfection, allant de l'arme de poing au lance-roquettes lourd, avec une précision mortelle. Ils semblent connaître parfaitement le terrain dans lequel ils évoluent, et tendent des embuscades au bilan funeste à n'importe laquelle de nos unités qui a le malheur de croiser leur mire verdoyante. Leur expertise surpassant celle des meilleurs soldats de terrain connus et leur blindage à la limite de l'indestructible scellent vite le sort des infortunés pris par surprise.

Fort heureusement, il n'existe pas beaucoup de ces unités en service, à peine une cinquantaine selon nos estimations, mais ce serait occulter que seuls cinq de ces androïdes peuvent, et ont déjà, triomphés de plusieurs de nos régiments blindés. 

Il est évident que ces guerriers servent la Confédération, ou tout du moins ses interêts, mais le plus troublant est que, selon nos experts, celle-ci serait incapable de produire des robots si avancés, dont la technologie dépasse tout ce que nous connaissons, en si peu de temps, et ce, même en massant l'intégralité de leurs ressources matérielles et scientifiques. 

Leur production et leur fonctionnement restent un mystère. 

D'autres rapports semblent corréler l'émergence des androïdes Syenemer avec la localisation de la Zone Noire, ce qui soulève des questions autrement plus graves...

***

An Nasräm, sud de l'Irak, mars 2013.

Plus les secondes passaient, plus Raquel échouait à trouver des solutions pour s'en sortir. Les filins métalliques la tirait peu à peu vers sa perte. L'immuable androïde qui lui faisait face se contentait de braquer ses faisceaux verts et cybernétiques au plus profond de son âme vulnérable en retractant progressivement le lien de son arme. Malgré tous ses efforts, elle ne parvenait à s'en défaire, ses immenses ailes étant entravées par les crochets mordants. 

Raquel vit alors l'être noir lentement détacher une main de son fusil, pour sortir de ses haillons ténébreux une immense arme de poing. A cette courte distance, son blindage léger allait en pâtir, et elle avec.

Elle ne survivrait pas à des tirs répétés.

Avec l'énergie du désespoir, la jeune lieutenant sortit ses serres tranchantes et d'une flexion de jambes, agrippa le câble qui la maintenait prisonnière. D'un geste salvateur, elle activa ses micropropulseurs et avec une détente fulgurante, partit en un tonneau infernal. 

Le filin s'enroula sur lui-même mais comme Raquel l'espérait, ne rompit pas. Pris au dépourvu par cette soudaine accélération et ne tenant le lance-harpon plus que d'une seule main, le Syenemer fut entrainé vers l'avant et lâcha ses armes alors qu'il fut projeté au sol dans un vacarme métallique à peine étouffé par le tissu. Raquel sentit la pression du second harpon dans son dos se relâcher instantanément et ne put retenir un hurlement de joie alors qu'elle se libéra des mortels engins qui la tractaient à terre. 

Le Vœu d'être meilleurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant