Fall For Lucifer

5.

— Chérie tu m'entends ?! Réponds-moi trésor !

Une silhouette floue aux allures féminines se penche au-dessus de moi et me tapote la joue énergétiquement.

— Daenys ! Daenys tu m'entends ?!

Je tourne ma tête pesant plus de 500 kilos sur le côté et commence à murmurer des choses qui me paraissent complètement incompréhensibles. Soulagée, la brune me prend dans ses bras et me serre dans ses bras réconfortants. Bien sûr cette proximité me fait tousser.

— Oh tout va bien !

Ma mère semble ravie, complètement rassurée. Elle s'éloigne de moi, fronce les sourcils tout en me toisant du regard et me demande ce qu'il s'est passé. Une fois mon système de nouveau opérationnel, je lui présente mes excuses.

— Mais pourquoi chérie ? Tu n'as pas à t'excuser de quoi que ce soit, je te l'assure... Par contre, à quand date ton dernier repas ?

Un air concerné et inquiet peut se lire sur son visage embêté.

— Quelques heures.

— Tu as probablement dû faire un malaise vagal.

— Sûrement...

Je réfléchis à ce qu'il s'est produit et retrouve, après un mal de crâne et quelques flashs, la raison de mon véritable malaise. Afin d'éviter d'autres questions intrusives je prétexte le travail qu'il nous reste à finaliser. Cet exposé ne va pas se faire tout seul malheureusement...

— Avant que l'on attaque ton sujet je peux te poser une question ?

Eh merde !

— Oui oui bien sûr ! Qui a-t-il ?

— Pourquoi tu as fait cette tête blême quand tu as regardé ton téléphone tout à l'heure ?

Comment lui dire ce qu'il s'est réellement passé sans que je ne lui révèle la vérité ? Je n'en ai aucune idée...

Depuis qu'elle m'a dévoilé son interrogation je ne cesse de me creuser les méninges à la recherche d'une excuse plausible. Et c'est impossible d'en trouver une convenable ! À part mentir, je ne vois pas d'issues possibles et Dieu sait que ce n'est pas recommandé de le faire et surtout pas à sa famille, pas à la femme qui m'a élevée durant toute sa vie. Après un petit moment de casse-tête cérébral et de regards inquisiteurs poussés, je parviens à lui répliquer :

— J'étais trop fatiguée et je pense que c'était un signe de mon malaise.

— Hmm sûrement... répond-elle pas convaincue.

Ma mère réfléchit puis d'un ton calme et explicatif, elle déclare :

— Tu sais ce n'est pas grave si tu ne me dis pas la vérité. Tout le monde a ses secrets. Nous sommes humains. Mais tu sais je suis là pour t'aider si jamais ça ne va pas. Je serai toujours là pour toi qu'importe ce que tu affrontes. Ne t'inquiète pas, je ne suis pas là pour te juger, jamais je ne le ferai. Jamais. Tu es ma fille chérie Daenys.

Touchée par ses paroles, je me rue dans ses bras et craque, libérant le contenu de mes glandes lacrymales sur le chemisier fleuri de ma mère.

— J'ai... j'ai l'impression d'être folle depuis l'agression.

Mes larmes se répandent en nombre et je suis dorénavant inconsolable.

— Mais non ma chérie, bien sûr que non.

— J'ai l'impression que quelque chose cloche chez moi. Je... je ne suis pas sûre d'être normale maman, dis-je tout en pleurant.

— Tu es la fille la plus normale que je ne connaisse ! Tu es exceptionnelle Daenys ! Tu sais, à ton âge je me posais aussi cette question, me rassure-t-elle tendrement. Tout le monde se le demande à un moment et c'est normal nous sommes humains. Nous avons tous des doutes ou des incertitudes un jour ou l'autre, c'est notre nature même. L'humain doute, pense, réfléchit. Tu sais on n'est pas facile à déchiffrer et savoir ce qu'on veut vraiment je ne t'en parle même pas ! On a toujours tendance à tout compliquer ! Je souris. Tu sais comment je sais que tu es exceptionnelle ?