Fall For Lucifer

10.

Attention ! Ce chapitre contient de la violence
Bonne lecture à vous cependant !
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Lucifer

Heureux, oui nous l'étions. Jamais je n'ai été aussi épanoui que quand elle était à mes côtés, jamais je n'avais ressenti ça auparavant ; et elle non plus. On a appris à se découvrir, à se connaître et à vivre mutuellement dans le respect et l'honnêteté. Ce fut mes plus belles années depuis la nuit des temps. On voulait même avoir une famille, des enfants, vivre heureux. Mais ces trouducs à plumes étaient toujours là à se mêler des affaires qui ne les regardaient pas... ! Eux et leur sermon à deux balles... Ces emplumés, comme les démons d'ailleurs, n'arrêtaient pas de nous répéter ces mêmes paroles sans arrêt, quitte à nous surveiller : « les nephilim sont interdits, si l'un d'eux viendrait à exister il serait traqué puis tuer », « c'est une humaine, tu vas la tuer Lucifer ! », « elle ne sera jamais assez forte pour enfanter, elle mourra en couche » ou bien encore « ne mêle pas le pouvoir et l'amour, l'un des deux va détruire l'autre ».

Les nephilim sont interdits depuis le début de l'existence par Dieu. Alliance entre anges et humains, ces êtres sont dotés de force et de pouvoirs exceptionnels, dépassant presque ceux des archanges. Dès que mon Père a vu que ses premiers nés, les anges, forniquaient avec des humaines, il a strictement mis un véto sur ces créatures, tuant la mère, bannissant le père et amenant l'enfant au Paradis avec lui. Pourtant, au fond de moi je suis sûr qu'il nous cache quelque chose sur la véritable raison de leur traque : il les considère comme une menace, c'est certain. Beau menteur...

Bien assis sur mon fauteuil de bureau, je souffle une énième fois en tournant mon verre de cognac. Rien que de penser à cette histoire une nouvelle fois m'énerve au plus haut point... Ce ne sont que des sales rabat-joie jaloux, ça a toujours été.

Je me redresse, pose ma boisson plus loin puis les coudes sur la table et joins mes mains. D'un regard agacé j'observe les dossiers posés et les saisis afin de les consulter.

— Alors, quels démons dois-je encore punir aujourd'hui ? Sûrement Orias encore...

Pendant que j'ai le nez baissé dans les dossiers et les futures réunions à venir, quelqu'un toque à la porte et ose me déranger. D'un air las et grave j'autorise l'entrée.

— Lucifer ? demande une petite voix féminine.

— Quoi ?! Qui a-t-il Tunrida ?

La comptable ouvre la porte intégralement, franchis le seuil un dossier entre les mains et ferme l'imposante porte d'ébène. Elle avance jusqu'à ma hauteur et se tient là debout devant moi, le visage fermé. Sa bouche rose et pulpeuse est entrouverte et ses yeux bleus sont aguicheurs. Elle va encore finir sur ce bureau si elle n'arrête pas, et Dieu sait que j'en ai envie.

Tunrida est une démone scandinave aux longs cheveux blonds, lisses et recourbés aux pointes, elle a des formes plutôt généreuses, de longues jambes et une fine taille. Elle est de taille normale pour une démone soit un mètre quatre-vingts ; elle ne me dépasse pas, comme aucune autre de mes abominations. N'importe qui tomberait sous son charme, c'est inévitable !

— Je venais vous apporter les chiffres de cette année. (Elle fait une pause.) Vous en aurez besoin pour la réunion de ce soir, ajoute-t-elle d'une voix délicieuse.

Je me lève de ma chaise en prenant appui sur mon bureau et ne détourne pas le regard de ses yeux amande. Son regard océan est toujours rivé sur le vert de mes iris. Elle entortille une mèche de sa soie blonde autour d'un de ses doigts. Je m'approche d'elle, le regard brûlant de désir. J'ai envie de la prendre là, contre une colonne en marbre. Elle ne recule pas quand ma main remonte sur sa cuisse nue, au contraire elle se rapproche et se colle à moi.