Fall For Lucifer

8.

— Phosphoros ? répéta Synae interloquée.

— Oui...

— Tu es donc l'étoile du matin, fils de Jupiter et d'Aurore, la déesse grecque qui parcourt le ciel sur ses grands chevaux blancs !? s'extasia-t-elle. Tu es celui qui conduit tous les autres astres ? C'est bien ça ?!

— Jadis, j'aspirai la convoitise et non le rejet comme maintenant.

— Pourquoi donc ? Tu as toujours été celui qui a été adoré, le fils préféré !

— Vos scribes n'ont pas actualisé les faits alors et toi non plus à ce que je vois...

— Y a-t-il un mal en soi ?

— Oui, un très gros... Je me suis révolté contre mon Père en voyant sa création et-

— Quelle création ? commença à trembler la petite Athénienne.

— Vous, les humains, dit-il avec mépris.

Puis, d'une voix posée et froissée il débuta l'explication de son identité à une Synae curieuse :

— Mon Père voulait que je me prosterne devant son nouveau chef d'œuvre. Je ne voulais pas. Je vous considérais et vous considère toujours comme des êtres dénués d'intelligence, de beauté et de perfection. Sauf toi. Mon Père m'a alors banni du Paradis pour la simple raison que je ne voulais pas m'abaisser devant ces parasites et lui obéir. J'ai donc subi une chute de plusieurs heures, de très longues heures puis j'ai heurté le sol terrestre avec fracas et ai creusé un trou. Ce trou, maintenant invisible, est devenu ma demeure. Pour me venger et lui montrer qu'il avait tort, j'ai corrompu ses petits chéris puis ai commencé à pervertir toutes les âmes humaines que je pouvais. Chaque âme corrompue devenait ma création, mon chouchou que je choyais à chaque instant. Je ne devais pas laissé mon Père gagner cette bataille, celle du Bien et du Mal ! Je voulais instaurer un équilibre et montrer aux Hommes que le Bien n'est jamais seul, et qu'il ne demeure pas.

Pendant que l'homme racontait son histoire avec un air satisfait au visage Synae l'écoutait attentivement et ne fuyait pas.

— Co, comment s'appelle ta création ? hésita-t-elle. Et, ta demeure ?

— Les démons. Ils sont tout comme moi sur Terre ou alors dans mon royaume, dans le brasier de l'Enfer. Mais, pour toi tout te parlera mieux si je te dis que je viens, que je vis et que je dirige les Hadès et le Tartare.

La jeune femme posa sa main sur la bouche, complètement déboussolée, elle n'en croyait pas un mot ! Comment pouvait-elle ?! Elle qui le connaissait si bien...

— Tu mens Côme !

— Non je t'assure que c'est la vérité. Jamais je n'ai menti et je ne le ferai jamais Synae.

— Je... je ne peux pas te croire, c'est tout simplement impossible...

— Et pourtant ça l'est. Pour te prouver que j'ai raison, je ne peux malheureusement pas te montrer ma réelle enveloppe ; tes yeux brûleraient et tu aurais de grandes chances d'en mourir...

— Tout s'explique alors...

— De quoi ? souffla le brun soulagé de sa réaction.

— La façon dont tu viens si vite me retrouver alors que nous ne nous sommes pas convenus d'un lieu la veille, la façon dont tu es arrivé pour me sauver en quelque sorte. La force que tu avais en me protégeant, le fait que mes paternels ne soient pas au courant de notre idylle, de mes sorties et qu'ils ne me disent rien.